Mathieu Pruski
Je lance la machine après avoir trié le linge sale du propre dans la valise de ma grand-mère et retourne dans le salon pour la rejoindre. Le plateau de biscuits m'attend sur la table basse, tout comme une tasse de café brûlante. Installée dans son fauteuil, mamie a déjà repris son tricot. Je crois qu'elle est bien déterminée à me faire un ou deux pulls d'ici à ce que l'hiver arrive.
— Qu'est-ce que tu attends Mathieu ? Viens t'asseoir, ton café est en train de refroidir.
Sa remarque me fait légèrement rire. Peu importe mon âge, elle n'arrêtera jamais de me rappeler à l'ordre.
Nous venons de passer un peu plus d'une semaine en Corse, tous les deux. Ce n'était pas prévu mais au final, j'ai bien fait de l'embarquer au dernier moment. Il y a bien longtemps que je ne l'avais pas vu si heureuse, elle qui est si peu partie en vacances. Le soleil, la mer et la visite de chaque recoin des villages où nous avons mis les pieds. Le programme a été intense mais je sais qu'elle a kiffé chaque instant alors c'est ce qui compte.
— Tu sais Mathieu, tu ne m'as toujours pas dit ce qui t'a poussé à nous faire partir à l'improviste.
— On en a déjà parlé Mamie, j'avais pas trop de travail alors je me suis dit que c'était l'occasion. On se voit plus trop ces derniers temps.
— La faute à qui, hein ?
Elle me regarde par-dessus ses lunettes, un air taquin sur le visage que je connais par cœur. Je ne sais pas à quel gossip elle croit, mais elle me paraît bien décidé à en savoir plus. Je retiens un sourire, espérant qu'elle n'ait rien vu dans mes yeux non plus qui pourrait lui faire croire que je lui cache quelque chose. Bien que ce soit vrai.
— Mon garçon, je te connais comme si je t'avais fait. Si tu penses que je n'ai pas remarqué quelques petits changements chez toi ces dernières semaines, tu te fourres le doigt dans l'œil. Et puis je suis peut-être à moitié aveugle, mais j'ai encore un très bon odorat. Tu portes un parfum bien féminin en ce moment...
Le rouge me monte aux joues comme une gamine de seize ans, tandis que je serre la mâchoire pour contenir mon soupir d'étonnement. Je ne pensais pas avoir été si facile à lire en ce qui concerne Cameron, mais il faut croire que je ne peux rien cacher à ma grand-mère. Je tente de trouver quoi lui répondre, en vain. Mon silence et ma gêne lui en ont révélé bien assez.
— Une chose est sûre, tu as l'air de beaucoup l'apprécier...
— Mamie...
— Je dis juste que tu pourrais au moins me donner son nom. De quoi je parle avec mes copines si tu caches qui est la tienne, hein ?
— Mamie ! C'est pas ma... Enfin c'est compliqué.
— Vous êtes ensemble ! Je savais que Moctar mentait ! Alors lui la prochaine fois que je le vois, il peut dire adieu à ses cookies préférés.
— T'en as parlé avec Ormaz ?! Je rêve... Vous êtes deux mégères tous les deux, je vais arrêter de vous laisser ensemble.
— Si tu me parlais aussi.
Elle hausse les épaules, signifiant qu'elle ne trouve rien à se reprocher. Et en même temps, je ne peux pas lui en vouloir d'essayer d'en savoir plus. Elle m'a vu au plus bas avec mon ex, elle doit sûrement s'inquiéter de voir le même schéma se reproduire. Même si mon instinct me dit qu'Ormaz a déjà su la rassurer à ce sujet.
— C'est pas contre toi, tu le sais. Je suis pas doué pour parler de ça. Mais si tu veux tout savoir...
Ses oreilles se dressent sans pour autant qu'elle ne lève ses yeux vers moi. Je sais pertinemment qu'elle s'apprête à boire chacun de mes mots et à n'en oublier aucun. Regardez moi cette fouine.
VOUS LISEZ
Kagami • PLK
Fanfic❝𝘈𝘯𝘥 𝘯𝘰𝘸 𝘪𝘵'𝘴 𝘤𝘭𝘦𝘢𝘳 𝘢𝘴 𝘵𝘩𝘪𝘴 𝘱𝘳𝘰𝘮𝘪𝘴𝘦 𝘛𝘩𝘢𝘵 𝘸𝘦'𝘳𝘦 𝘮𝘢𝘬𝘪𝘯𝘨 𝘛𝘸𝘰 𝘳𝘦𝘧𝘭𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘪𝘯𝘵𝘰 𝘰𝘯𝘦 ❞ 𝐤𝐚𝐠𝐚𝐦𝐢 (𝘫𝘢𝘱) - 𝗆𝗂𝗋𝗋𝗈𝗋 C&M