Il faut plusieurs mois pour connaître une personne et un jour pour devenir de parfaits inconnus. Pourquoi c'est si compliqué ? C'est l'histoire d'Alyssa et de son passé qui refait surface, des vérités qui éclatent dans les mauvais moments . . .
Aly...
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Trou noir. J'entends quelques bribes de paroles :
— Mais pourquoi ? Elle est en bonne santé, elle n'a aucune raison d'être tombée dans le coma, surtout aussi longtemps.
J'essaie d'ouvrir les yeux mais la lumière du jour est tellement aveuglante que je n'y arrive pas. Quelques souvenirs me reviennent : le cours de sport, les groupes, le stress. Je me lève soudainement et croise le regard de l'infirmière et de ma mère. Ma mère se rapproche et j'ai le temps d'apercevoir le visage effrayé de l'infirmière avant d'être serrée dans les bras de ma mère.
— Ma chérie, j'ai tellement craint pour toi, me dit-elle.
On toque à la porte et mes deux sœurs entrent et me serrent dans leurs bras.
— Et papa il est là ? Demandais - je.
— Oh euh non désolé ma chérie, mais il a quitté la maison peu après ton départ à l'hôpital, me dit-elle en commençant à pleurer.
Pardon, mon père est parti de la maison sans prévenir ? Alors là, il ne s'en tirera pas comme ça, il nous laisse seules avec mes sœurs et moi ? Dites - moi que je rêve ! Je me pince, nan je ne rêve pas. Je m'allonge en soufflant. Je regarde mes sœurs. La dernière fois que je les ai vus, leur teint était éclatant. Maintenant c'est à peine s'il est blanc. Je vois qu'elles sont stressées, et qu'elles ne peuvent pas contrôler la situation. Louise me regarde et me fait signe, vite suivi de Lou et ma mère qui repartent hors de la chambre. A son tour, l'infirmière entre et me regarde :
— Bonjour Alyssa, tu es ici pour certaines raisons. Tu as fait un malaise et tu es tombée dans le coma pendant trois jours. Nous pensons savoir pour quelle raison mais je veux d'abord te poser quelques questions. Es - tu d'accord ?
— Euh oui allez-y !
— D'accord, alors promet moi de répondre à toutes mes questions sans mentir, et à ce moment-là tu pourras sortir ?
— Ok !
— Pourquoi as-tu tous ces bleus sur le corps ?
Je le savais, je savais qu'elle allait tomber cette question, et pourtant je n'ai pas peur.
— Les cours, dis-je tout simplement.
—Alyssa, tu vas devoir coopérer si tu veux sortir de là. Je n'en ai pas parlé à ta mère, alors si tu veux toujours que je continue à me taire, tu devrais parler maintenant.
Ohhh putain, elle ne me lâchera pas. Pourtant je veux sortir de là, je veux être dans ma chambre et ne plus en jamais en sortir.
— Certains garçons en profitent, voilà. C'était ça que vous voulez savoir ?
— Merci Alyssa. Je ne te poserais plus d'autres questions. Repose - toi encore un peu et après tu pourras sortir. Ah au fait, quelqu'un veut te voir, si tu veux savoir il est là depuis les trois jours où tu étais dans le coma !
Je fronce les sourcils. Je ne connais personne et ma famille est déjà venue me voir, alors qui est là depuis le début ?
— Et qui est cette fameuse personne ?
— Un jeune garçon d'à peu près ton âge, je pense. Me dit-elle. Il est brun aux yeux bleus. Il n'a jamais parlé depuis qu'il est là donc je ne sais rien d'autre sur lui.
Attendez Aaron ? C'est la seule personne à qui je pense actuellement. C'est bizarre car aucun lien nous réunit.
— Tu peux le faire entrer !
Je commence à regretter mais c'est trop tard. De toute façon il ne va rien faire, je pense qu'il est de mon côté. La porte s'ouvre sur Aaron. Nous discutons rapidement, et je vois à sa manière de parler qu'il n'est pas à l'aise avec moi. C'est vrai que je ne comprends pas trop la raison de sa venue, mais je ne vais pas mentir sur le fait que sa présence me fait du bien et je suis ravie qu'il ne soit pas désagréable avec moi. Je sais d'avance qu'en revenant au lycée, il redeviendra ce qu'il était avant, alors j'essaie de profiter au maximum de cette petite bulle que personne ne peut percer. Ça se voit dans sa manière de parler qu'il est simplement lui-même et qu'il ne se cache pas derrière un masque ou autre. Malgré moi un sourire se forme et augmente lorsque l'infirmière m'indique que je peux quitter ma chambre juste après. Je n'ai peut-être pas vraiment envie de rentrer chez moi, mais je sais que je serais bien mieux dans ma propre chambre plutôt que de rester dans cette chambre d'hôpital aux murs blanc immaculé. Aaron aussi, semble se réjouir de ma sortie. C'est vrai que cela fait déjà un bon bout de temps que je ne suis pas revenue en cours, et je ne dirais pas que cela me manque mais j'ai quand même besoin de cette présence sociale autour de moi. Et puis, faudrait peut-être que je commence à m'avouer qu'Aaron me plait. Même si je ne le connais pas tant que ça, sa présence m'apaise et je ne peux cacher que je suis très heureuse de sa venue. Il est maintenant tant pour lui de me laisser :
— J'espère que ça ira quand tu rentreras ! me demande t'il.
— Mais, oui t'en fais pas pour moi, Louise va venir me chercher. Elle m'a juste demandé de l'attendre devant la porte d'entrée de l'hôpital !
J'aime son côté protecteur et le fait qu'il s'inquiète pour moi me réchauffe le cœur. C'est un peu bête, mais je crois que c'est l'une des premières personnes a vraiment s'inquiéter pour moi et ça me touche vraiment. Je le rassure une dernière fois avant de le voir partir en me faisant un signe de la main. Mais il faut que je garde la tête froide. Il s'est peut-être occupé de moi, mais il ne faut que j'oublie le fait qu'Aaron sort avec Krissy et que ce n'est pas du tout le genre de mec à vivre une vraie relation . . .
