Apologize ~ The Shadow

Chapitre 49

Bon les gars,

Si vous lisez ça, c'est que je suis déjà partie ! Enfin pas morte, je vous rassure, mais vous avez compris ! J'ai fait assez de dégâts comme ça, alors cette lettre a été écrite pour que vous sachiez la vérité, les non-dits !

Vous comptez énormément pour moi et je vous remercie sincèrement pour tout ce que vous avez fait. Cependant, j'ai fait de grosses erreurs que je me dois de vous dire et de réparer, même si c'est dur !

Aaron, je t'ai toujours aimé et mon cœur t'appartient, même si je suis sure que tu n'étais pas au courant. Je suis sincèrement désolée Alexis pour le mal que je dois être en train de te faire, j'ai joué avec tes sentiments et ce n'était pas honnête. J'ai été égoïste et je n'en suis pas fière. Car oui, je voulais juste rendre jaloux Aaron . . .

Je voulais aussi vous dire merci ! Vous êtes des personnes en or qui ne méritent pas ce genre de choses ! Merci d'avoir cru en moi quand je n'y croyais pas, merci Alexis de m'avoir logé, merci Ethan de m'avoir écouté, moi et mes problèmes, et enfin, merci Aaron d'avoir été là pour moi quand je me suis retrouvée à l'hôpital car sans toi, jamais je n'en serais arrivée là !

Je ne souhaite qu'une seule chose : dites à mon frère et aux jumelles que je vais bien et que je les aime !

Prenez soin de vous les garçons !

Je vous aime !

PS : n'essayez pas de m'appeler, mon portable est éteint, et mon numéro n'est plus valide !

Alyssa !

Je hausse les sourcils. Je m'attendais à ce genre de choses venant d'elle, mais j'étais loin de m'imaginer que ça arriverait si vite. Je l'ai souvent aperçue en train de rechercher des adresses sur son portable quand elle était dans la chambre, et elle s'absentait beaucoup pendant une heure ou deux. Je me suis questionné et j'ai fini par la suivre. C'est sûr que ce n'était pas ce à quoi je pensais, cependant elle a pensé être suffisamment discrète pour croire qu'on ne se doutait de rien. Alexis et Ethan me regardent interloqués :

— Tu as lu ce qu'elle a écrit ? me demande Alexis les sourcils froncés.

— Bah oui, comme toi ! dis-je, de l'agacement dans la voix.

— Tu étais au courant ? enchaîne-t-il.

— C'est bon, arrête avec tes questions Alexis. On s'occupera de ça plus tard, on a autre chose de plus important à régler ! le coupe Ethan.

J'en profite pour relire la lettre en omettant aucuns détails. J'ai peut-être une idée de la raison pour laquelle elle est partie.

Combien de fois, Alyssa m'a-t-elle appelée en pleurs à cause de sa mère ?

Combien de fois, s'est-elle pris des coups à l'école ?

Combien de fois, s'est-elle rendue à la mer pour se calmer et oublier ?

Je ne savais dire, mais tous ces éléments misent ensemble, ne lui facilitent pas la vie. Si on ajoute à ça, le fait qu'elle ait joué avec les sentiments d'Alexis pour moi, la culpabilité qui doit peser et l'absence de son père, cela fait beaucoup ! J'en viens à la conclusion, qu'elle a tout fait pour fuir ses problèmes et habiter chez son père.

***

Arrivé devant l'immeuble, je sors mon portable, essayant de l'appeler :

— le numéro que vous êtes en train d'appeler n'est plus en service pour le moment. Nous regrettons de pouvoir donner suite à votre appel !

Je souffle d'exaspération. Alors la lettre disait vrai. Elle a décidé de totalement tourner la page du livre. Mais c'est trop facile, elle ne s'en tirera pas comme ça ! Je prends un petit caillou et le lance sur la première cible qu'elle atteint. Elle cogne sur la quatrième avant de retomber sur le sol. Je retente une deuxième fois jusqu'à ce qu'elle s'ouvre sur Alyssa éberluée. Je souris, heureux d'avoir pu faire confiance à mon instinct. Elle crie un "j'arrive" avant de me rejoindre ne bas.

Il fait nuit noire, mais je la trouve magnifique, avec ses cheveux désordonnés et sa veste mise à la va-vite pour se protéger du froid. Seulement mon instinct me pousse à la questionner :

— Pourquoi tu fuis ? Tu crois que je ne me suis pas rendu compte de ce que tu faisais quand tu t'absentais pendant qu'on partait ?

Elle reste muette devant ma remarque. Je sais qu'elle se retient de dire quoique ce soit.

— Ce que t'as dit dans ta lettre c'était vrai ? demandais je en enchainant les questions, sur un ton plus doux.

Mais c'était trop rapide car elle se met à fondre en sanglots, sans que je ne puisse rien y faire.

— Oui, c'était vrai, tout était vrai, et tu ne peux pas savoir à quel point je m'ne veux de vous avoir fait ça, je suis . . . désolée, murmura-t-elle en essayant de se justifier.

Je la prends dans mes bras, ne supportant pas qu'elle pleure de ma faute. Je suis pris d'une volonté de l'embrasser, lui prouvant qu'au fond de moi je l'aime, même si je ne le montre pas. Car si ce n'était pas de l'amour, je ne sais pas ce que c'est ! J'ai quand même réussi à repérer tous ses tics, ses manies et surtout je ne l'ai pas laissée partir, comme certains l'auraient fait. Nous coupons le baiser rempli d'amour et de douceur que je possède pour elle.

— Aaron, chuchota-t-elle dans un murmure, je . . . je ne sais pas ce qui m'a pris. Je . . . ne peux pas faire ça, c'est injuste pour Alexis . . . Je ne te mérite pas . . .

— Chut ! je la coupe, ne voulant pas voir ses larmes réapparaitre.

— Depuis le début, continue-t-elle, j'ai ressenti quelque chose pour toi sans savoir que c'était réellement de l'amour, mais je ne savais pas comment te le faire savoir. Et puis, sans savoir pourquoi, j'ai dit à Alexis qu'il me plaisait et c'était trop tard pour faire marche arrière. Je me suis dit qu'en faisant ça, ça te rendrait jaloux, mais j'étais loin de penser que ça prendrait cette tournure . . .

— Tu es pardonnée, et Alexis l'avait remarqué ! Faut avouer que tu n'étais pas très discrète ! dis-je en essayant de rendre la situation moins lourde.

— S'il te plait, ne dis rien aux autres !

— De quoi as-tu peur ? lui demandais je. J'ai besoin de comprendre ! Tu sais, c'était douloureux de savoir que pendant plus d'une semaine tu sortais avec mon meilleur ami, alors imagines te laisser à Seattle pendant que je serais à Boston . . . lui expliquais je en baissant la tête.

— On s'appellera, je te le promets, mais je ne peux pas retourner à Boston. Je me sens tellement bien ici, je me sens moi-même et je n'ai pas besoin de me cacher chez Alexis. Certes il n'y a plus la mer, mais je trouverais un autre endroit.

Dans un sens je la comprends, elle cherche juste à s'évader de sa mère qui lui met énormément de pression, mais je me suis trop attachée à elle pour la laisser partir si facilement.

— Alyssa, je dois y aller, mais je te promets qu'on se reverra ! C'est trop facile de fuir comme ça !

Je l'embrasse de nouveau avant de me retourner, prenant la direction de la famille d'accueil. 

A suivre !