Quand je repasse par la grille du lycée, je me sens légère. Après ce qu'il s'est passé à la mer, j'ai comme qui dirait baissée ma garde. Je ne lui fais pas entièrement confiance, mais bon . . . Je sais que je suis naïve et que je crois facilement à ses paroles. Mais ce n'est pas ma faute. J'ai été touchée par ses paroles et j'espère ne pas le regretter.
Je le lâche et me dirige vers la cafétaria, mon sac à la main. Je sais qu'il ne me suivra pas car il va rejoindre sa bande au fond de la salle. Je ne les aime pas et ce n'est pas parce que j'apprécie Aaron, que je vais commencer à rester avec eux. Et puis très franchement, ce n'est pas la meilleure compagnie à avoir. Je prends mon plat que je ne suis même pas sûre de manger et me dirige vers une table où je me pose, mon carnet à la main. C'est, je crois, le meilleur moment de la journée, le moment où je peux mettre tous mes problèmes de côté, où je peux me sentir moi-même sans avoir besoin de me cacher derrière une personne que je ne suis pas.
J'ai tendance à écrire énormément. J'écrire pour fuir la réalité dans laquelle je me trouve, et c'est dans ces moments-là que je me sens libérée !
— Alors ? Tu pensais que tu allais pouvoir te débarrasser de moi comme ça ?
Il me tape sur l'épaule pour me prévenir de sa présence et vient s'asseoir à côté de moi.
— Tu ne restes pas avec les autres ? dis-je assez étonnée qu'il me rejoigne sans raison.
— Je voulais passer du temps avec toi ! Pourquoi ? Je n'ai pas le droit ? dit-il avec un air faussement indigné.
— Je n'ai pas dit le contraire ! Juste que ça m'étonne, c'est tout ! répondis-je en rigolant.
Je referme mon carnet mais il est trop rapide et réussit à me l'attraper avant de sortir de la cafétaria. Je range mes affaires en quatrième vitesse avant de courir à ses trousses. Je le retrouve assis sur un banc, à l'ombre d'un arbre en train de lire ce que j'ai écrit juste avant qu'il arrive. Il commence à lire à haute voix et je deviens rouge pivoine :
— Moh, mais c'est trop mignon ! dit-il, ravi de pouvoir me taquiner. Dis-le tout de suite que je suis irrésistiblement beau !
— Mais je peux aussi dire que tu es très narcissique sur les bords ! Répliquais-je en éclatant de rire.
Il me regarde avec un air faussement indigné, la main sur le cœur comme si je l'avais réellement blessé. J'éclate de rire face à son jeu d'acteur pitoyable.
— Bah ça va ? Te gène surtout pas pour te foutre de ma gueule ?
— Mais franchement, tu as vraiment cru que tu allais être sérieux là ? Tu as perdu toute ta fierté !
— Parce que tu en as toi ? Rétorque-t-il en ayant un sourire victorieux.
Je récupère mon carnet que je fourre dans mon sac, pour qu'il soit hors de la portée d'Aaron. Je le fusille du regard en rigolant avant qu'il ne me sorte :
— Bah alors, la petite Yssa aurait-elle perdu sa langue ?
Oh, mais c'est qu'il cherche à me provoquer celui-là ! Je hausse les sourcils face à sa réplique, sans protester, et tourne les talons avant de me retourner et de dire :
— Le premier qui l'ouvre, a perdu ! Déclarais-je en lui faisant un clin d'œil suivi d'un signe de la main. Il me regarde toujours offusqué et hoche les épaules :
— Je gagne à coup sûr ! Il se lève de son banc avant de rejoindre son banc, toujours au fond de la cour.
Je commence à regretter d'avoir lancé ce défi, mais ça prouvera, s'il perd, bien évidemment, qu'il tient un minimum à moi. Enfin je l'espère surtout. En attendant, je me rends compte que je vais avoir des problèmes car non seulement, j'ai loupé des cours, mais en plus de ça, j'ai séché... Et ça, ma mère ne va pas se gêner pour me le rappeler, et je ne suis pas sûre qu'elle soit ravie. Je décide de monter en cours et c'est reparti pour quatre heures.
***
La sonnerie du lycée indique la fin des cours et je me précipite à la sortie, essayant d'arriver avant tout le monde. Je me fais rattraper par Aaron qui me fait un signe de la main avant de repartir en direction de l'arrêt de bus. Je fais de même et m'assois, en espérant que l'attente ne soit pas trop longue. Deux minutes après, il arrive, blindé comme tous les jours aux heures de pointe. Je m'installe au milieu du bus, privilégiant les places debout plutôt qu'assise. Je sens que je vais passer un mauvais quart d'heure quand je vais rentrer chez moi, et c'est pour ça que je me dépêche de rentrer avant que je la croise.
Quand je descends du bus, je traverse la route jusqu'à chez moi, avant d'ouvrir la porte me demandant si elle est rentrée. Aucun son dans la maison ce qui signifie qu'elle n'est pas encore rentrée et que mes sœurs sont encore au lycée. Je monte et ferme la porte de ma chambre, soulagée qu'il n'y'ai pas encore de confrontation entre ma mère et moi. Au bout de dix minutes, j'entends la porte d'entrée claquer et ma mère râler :
— Alyssa, je sais que tu es rentrée ! Descends tout de suite !
Je souffle d'agacement, avant de sortir de ma chambre et de descendre les escaliers le plus calmement possible. Une fois devant elle, j'inspire un bon coup avant qu'elle ne me dise :
— Comment se fait-il que tu ais été virée d'un cours et qu'en plus, une fois virée, tu aies séché les cours ? Je veux des explications !
— J'ai été envoyé dans le bureau du principal, et je n'y suis pas allée ! Dis-je tout simplement.
— Et tu as estimé que j'accepterai ce genre de comportement ? Sous mon toit ? Mais tu as cru quoi ? Que j'allais te féliciter ? Tu aurais mieux fait de suivre ton père ! S'écrie-t-elle.
Je la regarde d'un air ahuri, essayant de comprendre ce qu'elle vient de me dire. Alors comme ça, elle aimerait que je retourne chez mon père ? Très bien. Je me retourne, monte dans ma chambre et prépare mon sac avant de quitter la maison sans aucun regrets pour ma mère qui ne cherche même pas à me rattraper.
A suivre !
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Apologize ~ The Shadow
Teen FictionIl faut plusieurs mois pour connaître une personne et un jour pour devenir de parfaits inconnus. Pourquoi c'est si compliqué ? C'est l'histoire d'Alyssa et de son passé qui refait surface, des vérités qui éclatent dans les mauvais moments . . . Aly...