Il faut plusieurs mois pour connaître une personne et un jour pour devenir de parfaits inconnus. Pourquoi c'est si compliqué ? C'est l'histoire d'Alyssa et de son passé qui refait surface, des vérités qui éclatent dans les mauvais moments . . .
Aly...
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Je monte dans le bus, comme tous les matins, prenant bien soin de badger ma carte, ne voulant pas me faire arrêter par les contrôleurs. Je m'installe et réfléchis à ce qu'est devenue ma vie depuis que tout est parti en vrille ! Cela peut paraître très cliché pour certains mais j'ai une vie complexe, j'ai peut-être dû vivre plus de choses que vous en seulement seize années de mon existence. Je m'appelle Alyssa, j'ai seize ans, et cela fait deux déjà deux semaines que je suis rentrée en première et je suis déjà à bout de force.
Laissez - moi vous présenter ma famille ! Tout d'abord, nous vivons à Boston, dans une ville située près de la mer. Je vis avec mes parents et mes sœurs : Lou et Louise, deux jumelles, nées avec douze minutes d'écart précisément ! Ce sont deux blondes aux yeux bleus et - on ne va pas se le cacher - sont magnifiques. J'avoue qu'à côté d'elles, on a vraiment du mal à croire que nous sommes sœurs ! Je suis le total opposé d'elles ! Je ne suis pas très studieuse, pas très sociable, pas très jolie ! Mais je me dois – pour mes parents - de suivre leur chemin : la médecine, ce qui n'est totalement pas mon domaine ! En clair, je ne suis pas parfaite ! Je suis celle que tout le monde aime persécuter au lycée, celle que personne ne prend la peine de défendre, mais ça bien sûr, mes sœurs et mes parents ne le savent pas ! Seuls ceux qui prennent la peine de regarder attentivement autour d'eux s'en sont rendus compte !
Et puis, il y'a ma classe ! Très sincèrement, j'ai toujours su que c'était le sujet principal de mes soucis ! Je ne dis pas que ma classe est catastrophique, loin de là, mais je me passerai bien de la présence de certains dans ma classe : Hayden et le reste de la bande qui ne font rien, et qui ne veulent rien faire pour m'aider !
Je descends du bus, une fois arrivée au bon arrêt. Il m'est déjà arrivé, l'année dernière, de descendre à un arrêt de plus et j'ai dû marcher pour pouvoir arriver au collège pour finalement arriver en retard. Oui je sais, je ne suis pas très organisée ! Je ne suis pas très sociable non plus, les amitiés ne sont pas trop mon truc. Une fois arrivée - à l'heure pour une fois - je me dirige sous un arbre à l'abri des regards et m'assois par terre, un cahier dans les mains. J'aime énormément écrire même si mes parents n'aiment pas trop. Pour eux ça ne rapporte pas assez d'argent et ils veulent, pour moi, un bon avenir. Je commence à écrire et me perds dans mes pages, mes écritures et mes paroles retranscrites. Je m'imagine une personne super connue, ou encore une héroïne, ou je ne sais quelle personne que je pourrais inventer.
La cloche qui annonce le début de cours retentit et je me vois dans l'obligation de refermer mon carnet rempli de rêves et d'espérance. Je file me diriger dans les rangs avant d'être bousculée par la bande des garçons qui étaient dans le bus de ce matin. Je savais qu'ils m'avaient vu mais je ne pensais pas qu'ils me prendraient pour cible dès le matin. Comme d'habitude, la même routine s'impose depuis la cinquième et je me retrouve comme tout le temps, enfermée dans les toilettes. Une fois calmée, je sors et me retrouve face au miroir. J'y vois une fille pâle, les cheveux ébouriffés avec des yeux bouffis à force d'avoir trop pleurée. Je me remaquille rapidement et recoiffe mes cheveux afin d'être présentable. Je monte au troisième étage et toque. Le professeur d'histoire ouvre la porte :
— Bonjour Mademoiselle, vous êtes une fois de plus en retard, quelle est votre excuse cette fois-ci ? demande le professeur sévèrement.
— Je n'ai pas d'excuses monsieur . . .
Mon regard se dirige vers le fond de la classe et aperçois les visages des garçons en train de rigoler et d'essayer de m'imiter en train de pleurer. Je prie intérieurement pour qu'ils leur arrivent un karma et me dirige à la seule place disponible qui est à côté de la fenêtre et du radiateur. Je suis difficilement le cours, fuyant le regard du professeur pour qu'il ne m'interroge pas. Deux heures plus tard, je descends et rejoins le self.
De loin, j'entrevois mes sœurs mais les voyant avec leurs amies, je décide de ne pas leur créer des problèmes. Tant pis ça attendra ! Je vais chercher mon plateau et me dirige vers la table la plus à l'écart et ressors mon carnet et mon stylo qui me suivent partout. Au même moment, la bande des garçons arrivent et se retournent. Je baisse la tête en espérant qu'ils ne me voient pas mais c'est peine perdue. Ils se dirigent vers moi :
— Excuse - moi, dit Hayden avec un ton de mépris en me voyant, mais j'aurais besoin de ton dessert, ils n'ont pas voulu me le donner et j'ai super faim.
Je me retiens de lui balancer une réplique cinglante dans la gueule, mais n'ayant pas la force de me battre contre eux, je lui tends mon beignet qu'il mord avidement avant de me regarder de haut et d'entrainer les autres à le suivre afin de rejoindre leur table. Au moins ça me permettra de ne pas grossir ! Ils repartent et avec dégoût, je jette le reste du contenu de mon assiette à laquelle je n'ai pas touché, dans la poubelle. Je sais que je ne devrais pas, mais avec toutes les conséquences que ça implique je préfère perdre du poids que de me prendre pleins de critiques dans la figure.
Voilà pourquoi je me réfugie dans l'écriture, elle me permet de m'imaginer une nouvelle vie que j'aurais voulu, en étant actrice et pas spectatrice. Je me considère spectatrice de ma vie. Ils la contrôlent sans que je ne puisse rien y faire . . .
