Il faut plusieurs mois pour connaître une personne et un jour pour devenir de parfaits inconnus. Pourquoi c'est si compliqué ? C'est l'histoire d'Alyssa et de son passé qui refait surface, des vérités qui éclatent dans les mauvais moments . . .
Aly...
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Je savais que c'était une mauvaise idée de venir, mais d'un autre côté je voulais que quelqu'un d'autre qu'Ethan soit au courant. Ça m'aurait beaucoup aidé, mais je n'avais pas prévu de me retrouver devant Alyssa. C'était la rencontre que je craignais le plus car Alyssa est imprévisible et on ne sait jamais comment elle va réagir. Je l'ai vu sortir de l'appartement, les yeux regardant dans le vide. Je commence à regretter d'être ici, et cherche le soutien d'Ethan qui lui semble réfléchir. Je décide de me lever et arpente son salon, essayant de me débarrasser de mon inquiétude.
J'entends des pas dans les escaliers signe qu'ils sont en train de remonter et la porte s'ouvre sur Alexis et Alyssa tout sourire. Je ne comprends pas son changement d'humeur et cela doit se lire sur mon visage. J'interroge Ethan du regard tandis qu'il hausse les épaules, ne sachant pas quoi dire. Mes phalanges sont crispées, et mes poings se serrent d'énervement. Je ne vois pas comment est-ce qu'elle pourrait ne pas comprendre. J'ai peut-être changé, mais pas à ce point-là ! Je cherche dans ma tête des preuves qui pourraient lui montrer que je suis vraiment son frère. Je sors mon portable et fais parcourir mes photos jusqu'à retourner il y'a cinq ans. Je retrouve une photo de nous à la mer, moi la tenant de telle sorte qu'elle soit au-dessus de l'eau.
— Alyssa ? Regarde ça, tu t'en rappelle ?
Elle regarde minutieusement la photo que je lui montre et le fond de ses yeux se voilent. Vu sa réaction, elle doit sûrement s'en souvenir.
— Alors ? continuais je, afin d'avoir son ressenti.
— Oui . . . , je m'en rappelle . . . je . . . je ne sais pas quoi dire . . . genre tu es vraiment mon frère ?
— Oui, j'ai pleins d'autres photos si tu veux !
Je récupère mon portable et lui en montre d'autres. Son sourire grandit à chaque photo :
— Mais je ne comprends pas, les parents nous ont donc menti ?
Je hausse les sourcils, ne comprenant pas de quoi elle me parle. Elle se tourne vers Ethan et nous explique :
— Il y'a cinq ans nos parents nous ont expliqué que Nicolas s'était suicidé d'une balle dans le crâne, et que pour éviter les interrogations des journalistes, on a dû déménager à Boston le lendemain, sans pouvoir sortir de la maison !
J'écoute son récit, incrédule. Je ne pensais pas nos parents comme ça. Je me rappelle la dernière discussion que j'ai eu avec mon père :
Flashback
— Ecoute Nicolas, la seule chose que je puisse faire pour toi serait de t'envoyer en France chez ta tante afin de te faire éviter la prison.
— Mais Papa . . .
— Nicolas, dit-il sévèrement à travers le portable, si je fais ça c'est pour toi, tu seras bien mieux là-bas qu'en prison ou tu ne seras pas aussi bien accueilli. C'est la meilleure solution que j'ai trouvée. J'ai réussi à convaincre le juge de te laisser partir en France pour te reconvertir, et je compte te remettre dans le droit chemin. Malheureusement, je n'ai pas réussi à réduire le temps de ta peine qui reste de cinq ans.
Je ne sais pas si je dois être content, ou juste ne rien ressentir face aux propos de mon père. Je fais ma valise, laissant l'hautparleur du téléphone, faisant exprès de ne pas répondre. Je n'ai pas voulu le tuer. La situation a dérapé juste devant mes yeux, et je n'ai rien pu faire pour l'améliorer. Je me suis foutu dans la merde tout seul et malheureusement je me suis encore plus enfoncé . . .
— Nicolas . . . Je sais que tu m'entends, s'il te plait, dis au moins quelque chose. Je ne sais pas moi !
— QU'EST CE QUE TU VEUX QUE JE TE DISE, JE VIENS DE FOUTRE MA VIE EN L'AIR, ET TU PENSE QUE JE VAIS COURIR DANS TES BRAS PARCE QUE TU VIENS JUSTE DE M'EVITER LA PRISON ? criais je à travers le téléphone. ALORS OUI JE NE VEUX PAS REPONDRE PARCE QUE JE N'AI RIEN VOULU DE TOUT CA, ET TU VOIS OU CA ME MENE ? dis-je en lui raccrochant directement au nez.
Je jette mon portable dans mon canapé et hurle dans mon appart. Je jette tout ce qui me passe par la main jusqu'à être complètement calmé et m'assois sur le sol, les yeux dans le vide . . .
Fin du Flashback
Je regarde toujours Alyssa, comprenant maintenant sa réaction. C'est clair que si je reviens de nulle part, cela doit être difficile à croire. Néanmoins, ils ont quand même menti à mes sœurs sur la raison pour laquelle j'étais parti, et ça, je ne le pardonnerai jamais. Je me lève de son canapé et inspire un bon coup, ne voulant pas fracasser l'appartement d'Alexis. Je sais que je dois lui expliquer comment je suis arrivé ici, et pourquoi est-ce que les parents ont mentis, mais aujourd'hui je ne suis pas encore prêt à lui donner ces informations.
— Allez Ethan on s'en va maintenant !
Il me regarde ahuri, avant de me lancer :
— Alors tu abandonnes ? Comme ça ? Genre là tu baisses les bras ? Et moi qui croyait que tu étais revenu fort, bah je me suis trompé . . .
***
Oui, me dit ma conscience, oui tu n'es pas fort, ou en tout cas, plus, Tu as encore dans la tête le Leopold devant toi en train d'agoniser et toi a côté qui ne peut strictement rien faire . . . Tu es qu'un pauvre garçon Nick, même garder ton vrai prénom tu n'es pas capable de réussir ! J'essaie de faire taire ma conscience, en vain. Elle est bien trop ancrée dans ma tête pour pouvoir en sortir, et je n'ai plus aucun pouvoirs sur elle. Et puis de toute façon, elle est en train de me dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. Tu n'es qu'un pauvre type pathétique qui en plus de ça, a fait du mal à sa famille pour son bien. Petit égoïste.
