Chapitre 40

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Je vois Nicolas et Ethan prendre leurs affaires et partir du salon d'Alexis encore sous le choc

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Je vois Nicolas et Ethan prendre leurs affaires et partir du salon d'Alexis encore sous le choc. J'ai toujours du mal à admettre que mon frère se trouvait devant moi. J'ai toujours pensé que Nicolas était mort et je n'y voyais aucune autre alternative. Cela en devient effrayant. Et dire qu'aux yeux de sa famille, et même aux yeux de la société, il était mort . . . Je ferme les yeux quelques secondes afin d'assimiler toutes ces informations aussi minimes soient elles.

Je m'installe dans l'un des canapés et attends Alexis qui ne tarde pas à revenir, le sourire crispé.

— Ca va, je vais bien, il me faut juste un peu de temps pour assimiler la chose, pas de quoi en faire tout un drame ! dis-je pour le rassurer. De toute façon, les informations sont tombées, il ne me reste qu'une seule chose à faire : accepter.

— Mouais, mais tu ne sais quand même pas pourquoi, et où est ce qu'il était pendant cinq ans . . .

— Je sais, mais ça viendra, je connais mon frère et je le vois quand il est stressé. Certes il a dû beaucoup changer en cinq ans, mais certains signes ne trompent pas. A la minute où j'ai réagi, il s'est renfermé sur lui-même. Je sais que ce n'était pas la réaction qu'il attendait mais ce n'est pas ma faute, je ne peux prévoir ce genre de chose . . .

— Encore plus compliqué tout ça, je suppose que ça doit avoir un lien avec la sortie de demain nan ?

— La sortie de demain ? répétais je, feignant de ne pas comprendre.

— Arrête, j'ai bien vu tes réactions quand la prof nous l'a annoncé et tu n'avais pas l'air franchement ravie. J'ai tendance à croire que tu nous caches plus de choses que ce que je pensais Alyssa !

Je souffle d'exaspération. Je ne pensais pas qu'Alexis remarquerait ce genre de détails. Je ne suis pas du genre à montrer mes sentiments et mes émotions, et le fait de savoir que certains arrivent à le remarquer me pousse à me renfermer encore plus . . . C'est mauvais mais c'est ma façon de faire.

— Laisse tomber, ça ira ! J'irais comme tout le monde et tout ira bien ! dis-je d'un air que je veux convaincant. Bon et si on commandait des pizzas pour ce soir ?

— J'ai mieux, pourquoi on ne les ferait pas ? déclara t-il.

Je nous imagine déjà cuisiner et cela ressemble plus à une catastrophe qu'autre chose, mais soit, on va passer un bon moment ! Et puis ce sera l'occasion d'apprendre à faire des pizzas.

— Allez, viens ! dit-il en me prenant par le bras pour m'emmener dans sa cuisine, qui je dois bien l'avouer, est magnifique. Alors, il nous faut de la farine, de la levure, de l'eau et du sel.

Je rigole pendant qu'il sort tous les ingrédients dont nous avons besoin. Il ouvre pleins de placards, et pleins de tiroirs avant de tout rassembler sur le plan de travail.

— Et voilà, j'ai tout préparé ! dit-il fièrement. Maintenant reste plus qu'à faire la pâte !

— Alors, allez, montre moi comment il faut faire ! lui demandais je, me prenant au jeu.

Il prend un grand bol qu'il remplit de farine, de sel, de levure et d'un peu d'huile d'olive. Il ajoute ensuite l'eau. Il s'arrête et ouvre un tiroir pour en ressortir une spatule. Il me la tend. Je la récupère et commence à mélanger jusqu'à obtention d'une pâte.

— Vas-y continue !

Je m'arrête quand la pâte se forme et lui rend le saladier. Il la prend dans ses mains et commence à la pétrir pour qu'elle ait la forme d'une boule. Il saupoudre le plan de travail de farine et à l'aide du rouleau à pâtisserie, étale les deux pâtes de façon à faire deux pâtes à pizza. Il roule les bords, et termine son chef d'œuvre.

— Et voilà le travail, reste plus qu'à les garnir !

Il revient avec, dans ses bras, pleins d'ingrédients pour faire nos pizzas. Je choisis de faire une pizza avec une base crème, du fromage de chèvre, du jambon, des olives et de la mozzarella. Je recouvre le tout de fromage râpé avant de la mettre sur le côté pour qu'il puisse la mettre au four.

— Dit, comment tu sais faire des pizzas ? l'interrogeais je.

— Depuis mes sept ans, mes parents ont commencé à beaucoup s'absenter, alors j'ai dû trouver quelque chose pour m'occuper. Et quand j'ai découvert la cuisine, j'ai trouvé le moyen de me nourrir seul, mais aussi de me découvrir une passion. C'est souvent moi qui fais la bouffe pour les soirées quand ils n'achètent pas de produits industriels, m'expliqua t-il.

— C'est vrai que c'est pratique, et puis c'est cool, parce que tu as tout le temps des choses à apprendre.

— Ouais, mais j'aurais préféré l'apprendre avec mes parents plutôt que de le faire seul dans mon coin, tu comprends ?

— Oui, ce n'est pas faux !

— Tu as fini de préparer ta pizza ? me questionna t-il. Je vais aller les mettre dans le four, on aura le temps de les manger devant un film si tu veux !

— Bonne idée, je vais mettre la table ! proposais je, afin de me rendre utile.

— Vas-y les couverts sont dans le premier tiroir de droite !

Je prends les affaires dont j'ai besoin, et les met en place sur la table. C'est bizarre. Alexis se comporte avec moi comme si j'étais une amie depuis toujours, et cela me dérange. J'espère juste ne pas me tromper sur leurs personnes auquel cas je ne sais pas ce que je deviendrais. Et aussi la journée de demain me stresse. Je ne sais pas qui je vais y trouver là-bas. L'idée de retrouver ma meilleure amie Eloïse me terrifie. Et si elle m'avait oubliée ? Ou alors elle aurait tellement changé que je ne la reconnaitrais pas . . . Tous les scénarios s'enchainent dans ma tête, jusqu'à ce qu'Alexis revienne, les pizzas dans les mains. 

A suivre !


Apologize ~ The ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant