Au lycée, je fais latin, enfin pas vraiment. En gros, je viens au cours de latin de manière officieuse, illégale et bénévole. Je suis super nulle mais j'adore l'étymologie : je trouve l'histoire et origine des mots passionnantes. Par exemple, le mot snob (Personne qui admire et imite sans discernement les manières, les goûts, les modes des milieux dits distingués.). Ce mot vient de s.nob, lui-même acronyme de sin nobilis. Chez les romains, lorsque les patriciens (les nobles) voulaient se faire accepter par des plébéiens (population non noble), ils offraient la possibilité aux enfants plébéiens de participer aux mêmes cours que leurs rejetons, mais pour que les enfants ne se mélangent pas, ils inscrivaient sur les affaires des plébéiens "s.nob" sans noblesse.
Bref, je peux venir aux cours de latin telle une racaille car j'ai avoué à ma prof de français aka ma prof principale aka Mme. P que je comptais m'initier au latin et elle m'a permis d'assister aux cours. ET j'ai eu un coup de pot incroyable : il restait une place pour le voyage à Naples réservé aux latinistes et aux spés littéraire. J'admire vraiment cette prof et j'ai l'impression de lui être redevable tellement elle est géniale. C'est super bizarre parce que j'ai super peur de la décevoir : j'ai trop peur qu'elle me trouve conne donc je fais de ridicules "efforts d'intelligence".
Grâce à ma prof, j'ai pu découvrir l'Italie début mars. C'était génial ! Je vais retranscrire mon "journal de bord" (les notes de mon téléphone).
"Dans le bus, mercredi 6 mars : état des lieus.
On est arrivé avant-hier en avion. J'étais côté hublot à côté d'une première assez sympa. J'ai cru qu'on survolait la mer, mais c'était la baille des nuages à la tranquillité troublée par le gasoil.
Je suis dans la même chambre que deux premières : Maëlys et Elea, sympas malgré la seconde qui est plutôt mauvaise joueuse et un peu méchante. Elles sont déjà amies, donc elles ont déjà leurs délires. Je les connaissais grâce à Coco, je vous avais déjà parlé de lui je crois (héritier de ma principale de collège). Je n'ai pas parlé à Paul* ni à ses potes et je passe la plupart de mon temps avec Juste et les filles (Leina et Céleste sont très cool mais les autres demoiselles sont assez chiantes)."
*Paul, c'est un garçon qui fait du karaté avec moi depuis l'année dernière et qui est dans mon lycée. On se parle pas, on s'ignorait presque mais maintenant on se salut, vive l'amitié !
"Hier, mardi 5,
On a d'abord visité la ville antique d'Herculanum qui a été ensevelie sous les 20 mètres de lave du Vésuve en 79 après J.-C. (j'ai révisé). Avec Juste, on a fait la visite guidée d'un petit groupe avec Mme. P (tous les élèves étaient séparés en quatre groupes de dix élèves). La visite était super intéressante (j'essayerai de mettre des photos). On a vu les thermes (bains publics), les maisons et les thermopoliums -sorte de fast-food. Dans un snack, une inscription grecque était gravée : "Diogène le cynique s'écrit en voyant une femme emportée par un fleuve : un malheur en emporte toujours un autre". Avec Juste, on a fait -en restant honnête- un super exposé, assez génial.
Ensuite on a visité Pompéi, c'était impressionnant. Tout était là, présent mais incomplet. Des rues bondées, des gamins aux marques affichées sautant sur les passages piétons (qui font 50cm de hauteur), des grilles empêchaient l'accès aux maisons, des feuilles explicatives sur les pierres millénaires, la mousse, les joueurs de cartes et les rires dans le forum et les chats passaient entre les murs.
Tout se mélangeait dans une nouvelle ville morte. J'ai vu deux corps de Pompéi. Vous savez ? Les corps pétrifiés, moulés. C'était spécial. On aurait presque cru que c'était un roc, mais il y avait la forme des yeux et de la bouche. C'était étrange, comme si il me fixait."
J'ai parlé plusieurs fois de Juste, alors je vais le présenter. Il est hilarant. En gros, il est tout maigre, tout grand, tout timide et moustachu. Il parle doucement, prends des photos et dessine, ne s'énerve pas. On a passé tout le voyage ensemble, on a pas mal discuté et il s'est détendu : il blaguait, riait, était un peu méchant en rigolant avec les filles. Ptet qu'il est gay. Bref il est génial et on a notre propre check.
"Mercredi, 14h,
Ce matin, on a visité la villa de Pompée à Oplontis, la femme de Néron. Ce dernier l'a tuée en lui perforant le ventre alors qu'elle était enceinte.
C'était une grande villa en bord de mer. Sur un des murs, un paon était représenté ; c'est le symbole de Junon, déesse du mariage, épouse de Jupiter, roi des dieux (euh, Néron ? Les chevilles ?). Les Premières latinistes on fait la présentation de la ville. Une des filles à l'air super gentille, elle est super douce et à l'air passionnée par le latin ; j'aimerai bien qu'on devienne amies. On a un peu discuté et elle m'a appris un truc :
Le mot lupanar (une maison clause) vient de lupa, qui signifie à la fois louve/chienne mais aussi prostituée. donc quand on dit que les jumeaux Remus et Romulus (ceux qui se sont entretués pour fonder Rome) ont été recueillis par une louve, c'est surement pour dire qu'une prostituée les a élevés.
Là, je suis à une table dans un café avec Leina et Céleste. On vient de finir une partie de carte -une de nos principales occupations- ensuite on ira visiter des temples grecques.
Je vais continuer après. Il fait tellement beau et l'instant est tellement agréable que je vais en profiter.
Re-dans le bus.
On a visité des temples grecques aux multiples ruines avec beau temps, sans bruine. J'ai bien aimé les tapis de fleurs abîmés ou vivifiés par les colonnes colonisants les temples, les deux semblaient se compléter dans les oublis et incertitudes de nos esprits de templiers sous colonels.
Notre guide était un vieux napolitain. Très gentil et drôle, on ne comprenais pas la moitié de ses propos. Une terminale qui est super sympa l'a dessiné et lui a offert le dessin.
Demain, je ne sais plus ce qu'on va faire demain, visiter Baïa, je crois. Juste viens de lire quelques uns de mes poèmes. Il m'a dit qu'il aimait bien mais je me doute qu'il ne voulait pas me froisser.
C'est la première fois qu'on lit mes poèmes, outre mes ridicules écrits d'enfants à propos de mon chat ou de mon frère. Parfois, je repense au bouquin que j'ai écrit à onze ans, simple "inspiration" de celui de J.K. Rowling. J'en étais coq à l'âne, tellement que je voulais le faire éditer et j'étais étonnée quand j'essuyais à la sueur et sang de mon front, un refus. Je m'imaginai déjà invitée aux plateaux télé avec un turban à la Simone, répondant avec nonchalance et esprit aux journalistes -mon intérêt dirigé vers mon futur roman et ce que celui-ci pourrait apporter à d'autres petites filles.
J'aimerai écrire un seul livre, un chef-d'œuvre. Je veux qu'il impacte le monde et change ses visions et révisions.
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Honnêtement, pas d'idées.
Non-FictionUne sorte de journal intime, j'imagine. Un retour aux blogs. Bref, à voir ce que ça va donner. PS : Quand je trouverai un titre adapté, je changerai cette couverture.