chapitre VIII

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Lorsque les portes de la salle s'ouvrirent à nouveau, je ne pus cacher mon étonnement. Je mis de côté les gens à qui je parlais pour me concentrer sur ce que je voyais.

_ Sa Majesté, le roi Hagnus, vous fait honneur de sa présence !nous annonça le chambellan.


À nouveau, les festivités cessèrent, et un silence pesant régna dans la salle. Les convives s'inclinèrent pour le saluer, et je me levai de mon siège à mon tour. Hagnus se dirigea directement vers moi, et je m'inclinai légèrement en guise de respect.

_ Que la lumière soit toujours avec vous, je salue le soleil du royaume !commençai-je, essayant de garder un ton de courtoisie.

_ Que me vaut donc l'honneur de votre présence ?

_ Comment pourrais-je rater les débuts de ma femme ?dit-il simplement en me détaillant du regard, un sourire satisfait sur les lèvres._ Votre femme ! repris-je, ne pouvant cacher mon étonnement. _ Oui, n'êtes-vous pas mon épouse ? me questionna-t-il avec un grand sourire, comme si cette question n'avait rien d'inhabituel.


Je me sentais prise au piège entre la surprise et l'incrédulité. Certes, j'étais sa femme sur le papier, mais ces mots prenaient une résonance différente dans cette salle pleine de nobles. Leurs regards scrutaient notre échange, impatients de voir comment je réagirais.


_ Il est vrai que nous sommes unis par le mariage, dis-je avec une pointe de défi, mais cela ne signifie pas que nous avons partagé autre chose que des obligations.


Je pouvais sentir l'atmosphère changer autour de nous. Les murmures reprenaient, certains intrigués, d'autres amusés. J'avais bien l'intention de me faire entendre et de ne pas laisser cette situation m'échapper.


_ Je suis ici pour faire mes preuves en tant que reine, continuai-je, me redressant avec assurance. Et j'espère que vous serez à mes côtés pour soutenir cette nouvelle ère.


Les mots résonnèrent dans le silence, et je vis un léger changement dans son expression. Peut-être avait-il compris que cette danse n'était pas seulement celle de deux partenaires, mais un pas vers une nouvelle dynamique.ous ne formions pas un couple, et il le savait. Qu'avions-nous partagé à part notre nuit de noces ? Je lui souris brièvement, espérant qu'il s'en aille, mais d'un claquement de doigts, le banquet reprenait, et à ma grande surprise, il m'invita à danser avec lui.

Je lui pris la main, et il m'entraîna au centre de la pièce. Les nobles dans la salle ne manquaient pas cette occasion pour faire des messes basses, et je pouvais sentir leurs regards pesants sur moi. Les chuchotements venaient de partout, comme une vague sourde de jugements et de spéculations.

Alors que nous dansions, je me forçai à garder un sourire sur mon visage, même si mon cœur battait la chamade. Chaque pas de danse était une déclaration silencieuse de ma force retrouvée. Je ne voulais pas que les murmures me touchent ; je devais montrer que je n'avais pas peur.

_ Alors ! me disait il en plaçant sa main sur ma taille .

_ Alors quoi !
_ Comment se passe votre prise fonction ?
_ Il me reste encore à apprendre, mais tout se déroule pour le mieux ! lui répondais je en suivant ses pas.
_ Hmm, vous dansez plutôt bien reprit il .

Je souris à sa remarque, priant pour que la valse touche enfin à sa fin. Sa présence me mettait mal à l'aise, comme si un poids invisible pesait sur mes épaules. Mes pas étaient lourds, car ma dernière danse remontait à longtemps, et passer mes journées sans rien faire dans mes quartiers n'avait pas aidé ma souplesse.

SOUMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant