Chapitre X

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Prendre quelqu'un ? Eh bien... je n'en sais rien, hésitai-je.

— Vous savez, le bal de marque est l'endroit parfait, et puis il aura bientôt lieu ! J'ai déjà hâte que ça débute, même ma robe est prête ! recommença la Marquise de Baskerville, son enthousiasme palpable.

— Eh bien, on verra...


Le thé avait été un succès, et la discussion s'était terminée dans un éclat de rires. Peut-être parce que nous avions toutes le même âge. J'avais pris soin de n'inviter que les jeunes, écartant ainsi l'ancienne génération de dames qui avaient pris leur retraite. Je m'attendais à des critiques de toutes parts, mais il semblait que tout le monde avait apprécié le thé, pour mon plus grand bonheur. J'appréciais particulièrement la Marquise de Baskerville ; bien qu'un peu bavarde, elle avait su animer la rencontre avec sa jovialité.


En rentrant chez moi, je m'allongeai sur mon lit pour me détendre. Les paroles de la Marquise me revinrent en mémoire : "Un amant... hein." Irène ne m'avait pas parlé de cela. Je pensais avoir manqué peu de choses, mais il semblait que c'était le contraire.


Les images des visages souriants et des rires résonnants dans ma tête s'estompèrent peu à peu. Mes yeux commençaient à se fermer lentement, et peu à peu, le sommeil m'emporta, emportant avec lui les préoccupations du jour. Dans cette douce torpeur, une question persistait, émergeant des méandres de mon esprit : étais-je prête à ouvrir mon cœur à une nouvelle aventure ?


— Irène, ai-je raté des choses pendant mon confinement au palais ?

— Oh ! Eh bien, pas mal de choses se sont produites, mais j'ai tout écrit dans le rapport que je vous ai fait, me dit-elle doucement.


— Je ne parle pas au sujet du royaume, mais de la haute société.


— Oh ! Je ne pense pas qu'il se soit passé quelque chose de spécial... Ah, maintenant je me rappelle de quelque chose : la femme du baron Cedrick a divorcé de lui. L'affaire a fait scandale car elle avait un amant. Elle avait affirmé qu'elle n'allait pas se séparer de lui et que les femmes n'étaient pas les seules à avoir besoin de combler leurs désirs. Mais on m'a dit que c'était terminé pour le mieux.


— Alors c'est là que cette histoire a débuté... Un amant, hein... Sans m'en rendre compte, je m'étais mise à rire.

— Votre Altesse, prévoyez-vous d'en prendre un ? Même le roi en a quelques-unes, me dit Irène doucement.

— Tout le monde en parlait comme si c'était normal, mais je ne m'y fais pas. Et puis, c'était courant pour les hommes d'en avoir un ou deux.

— Tant que c'est un homme respectable, personne n'y verra d'inconvénient.— Un homme respectable, hein... dis-je doucement.


Je m'enfonçai dans mon siège, laissant des souvenirs me bercer. "Des hommes respectables ? En reste-t-il dans la haute société ? D'aussi loin que je me souvienne, même mon père avait d'autres femmes que ma mère, au point que c'était dur à croire quand il disait qu'il nous chérissait beaucoup. Le seul cadeau qu'il nous ait fait est celui de ne pas avoir eu d'autres enfants en dehors du mariage. Enfin, on n'en a jamais entendu parler, il n'y avait rien qui le garantissait." Un soupir s'échappa de mes lèvres tandis que je me plongeais doucement dans mon travail. J'avais beaucoup à faire, car la saison des thés avait débuter . Il fallait tenir des thés et des bals pendant cette période, élire la Fleur de l'année et créer de nouvelles modes.

SOUMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant