Bataille de la Somme - 1916.

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Je suis certaine que la terre de la Somme a encore l'odeur du sang. Je suis certaine qu'à chaque pas sur ces pierres, les effluves d'iode, de métal et de sang s'élèvent, montent et affluent jusqu'aux narines. Je suis certaine que l'air de la Somme siffle encore les cris des soldats. Je suis certaine qu'à chaque traversé à travers ses sillons, les gémissements d'angoisse, de terreur et de souffrance, les râles de mort ou le cri des agonisants glissent, effleurent et crèvent les oreilles. Je suis certaine que l'eau de la Somme est encore souillée par la chair, les os de cadavres, ambulants sur les flots. Je suis certaine que près des rivages, le crâne explosé par un obus, les poitrines criblées de bals et les mains décharnées par les gaz toxiques (qui rongeaient le tissu des uniformes et la peau sur les os) flottent, voguent et traversent la surface des fleuves.

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant