LA BALLADE DE LUCY GRAY BAIRD (Terminée)

Chapitre 5.

Lucy Gray n'aurait jamais penser baisser sa garde aussi rapidement avec son Mentor. Toute sa vie, elle s'était méfiée des gens trop propres du Capitole, l'ennemi. Mais depuis qu'elle discutait avec Coriolanus, durant tout ces moments qu'ils avaient partagés à deux, sa méfiance derrière laquelle elle s'était capitonnée s'effritait peu à peu. 

Coriolanus avait tout pour lui plaire, à vrai dire. Il était prévenant, il s'inquiétait pour elle. Il l'avait nourrie quand elle avait faim, il avait même prit le temps de manger avec elle. Quel Mentor aurait fait une chose pareille? Ça le déstabilisait, au plus profond d'elle, mais elle ne pouvait pas briser son image, pas maintenant. Pas tant que les Jeux ne seraient pas finis. 

- C'est dommage, s'éleva la voix de Coriolanus en face d'elle. Elle sortit de ses pensées pour lui accorder son attention. "Avec la voix que tu as... 

- Si tu veux, je pourrais t'en chanter, des chansons. Rien qu'à toi." Il sembla vouloir insister, mais il se ravisa pour une raison qu'elle ignorait. "Alors... Parles-moi de ta famille, maintenant que je t'ai parler de la mienne, poursuivit-elle avec assurance. Je veux tout savoir. Comment vous avez survécu à la guerre?

L'histoire de la guerre à travers Panem, et surtout la façon dont elle avait touché le Capitole était encore un peu floue pour Lucy. Elle ne connaissait presque rien de l'histoire du Capitole et de ses habitants, et elle était curieuse d'en savoir plus. 

A un moment donné, ils échangèrent même un petit sourire complice; un simple sourire qui embrasa un peu le coeur de la jeune fille. Elle avait besoin de s'accrocher à quelqu'un de chaleureux, de gentil et de soutenant avec elle, et Coriolanus était tout ça. Il était son espoir, sa bouée contre le néant. Tout oiseau chanteur avait besoin d'une branche solide sur laquelle se reposer. 

Et Lucy Gray avait comprit à ce moment-là que Coriolanus serait celle-ci. Un coup de sifflet retentit pour annoncer la fin de la demi-heure, et Lucy Gray eut du mal à sortir du petit cocon de confiance qu'elle venait e construire avec son Mentor. Elle se releva, replia le mouchoir de Coriolanus, puis pressa le bras de ce dernier pour le remercier, ne trouvant pas les mots en un temps si court pour lui exprimer sa gratitude de lui avoir remonter le moral et redonner un peu d'espoir. 

Elle regarda Coriolanus se diriger vers la sortie alors que l'une de leurs professeurs leur indiquait quelque chose. Lucy Gray ne bougea pas, attendant sagement qu'on vienne lui ordonner de se lever et qu'on la reconduise dans ce maudit zoo. Elle tremblait de froid rien que de penser y retourner, et quand tout les Tributs retrouvèrent la fosse inhospitalière de la cage aux singes, Lucy s'assit lamentablement sur une pierre, vidée de son énergie. Mais au moins elle n'avait plus ces fichus menottes qui entravaient ses poignets. 

Un peu plus en liberté qu'il y a quinze minutes, se dit-elle alors que d'autres visiteurs curieux se pressaient devant les grilles. Mais l'attrait pour les Tributs était devenu presque moindre. Tous attendaient les interviews et pensaient ne rien pouvoir découvrir de plus sur eux en les observant à travers les barreaux de la cage. 

Jessup se laissa tomber contre une pierre, le souffle court, fatigué. Sa blessure empirait d'heures en heures, et Lucy essayait de le réconforter comme elle le pouvait. Une petite fille lui passa une bouteille d'eau potable et bien fraiche, que la brune s'empressa de donner à Jessup; mais celui-ci repoussa la bouteille à terre, qui se vida devant le visage enragés des autres Tributs. 

- C'est vraiment un idiot, ton pote, ce sera le premier à crever dans l'Arène, je te le dis!" Lui lança alors avec hargne la fille du Quatre, Coral. Elle et Brandy étaient les mêmes vipères venimeuses. Lucy était d'ailleurs surprise qu'elles n'aient pas déjà fait une Alliance.