Chapitre 9.

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Je ne vais pas t'abandonner. Il ne devrait pas dire des choses comme ça, se dit-elle, bouleversée. 

- Tu devrais, répliqua-t'elle, je ne t'apporte que des problèmes Je t'ai mis en danger, j'ai... J'ai manger tes provisions... Je sais que tu seras content d'être débarrassé de moi demain."

Même s'il ne l'avouait pas, elle savait qu'il le serait. Comment une fille pourrait remporter ces Jeux, aux yeux d'un garçon comme Snow? Non, c'était impossible.

- Bien sûr que non, qu'est-ce que tu racontes! Je serais anéanti, dit alors Snow, de l'émotion dans la voix. Elle se demanda s'il disait vrai. Elle se demanda s'il ne lui mentait pas un peu. "Lorsque j'ai dit que tu comptais pour moi, je parlais de toi, Lucy Gray Baird, en tant que personne, pas en tant que Tribut."

Le coeur de Lucy rata un battement. Coriolanus Snow l'appréciait donc véritablement, en tant que personne? Non, ce n'était pas... Il était son Mentor. Et elle sa Tribut. Ils n'étaient même pas vraiment censé s'apprécier.

Elle comptait pour lui. Elle comptait pour quelqu'un, c'est tout ce qu'elle retenait de ce qu'il lui disait, mais elle avait de la peine à le croire. 

- Je n'ai pas envie de te perdre, ajouta-t'il, je refuse de te perdre. Et tu peux gagner ces Jeux."

Après avoir passer tout ces jours à se sentir terriblement seule au zoo, dans la course pour les Jeux, dans toutes ces préparations d'interviews, elle lâcha ses larmes, et se sentit idiote.

- Comme tu le dis, on pourrais presque y croire, lui glissa-t'elle d'une petite voix mal assurée. 

- C'est possible, si on s'en tient au plan. Tu peux gagner."

Lucy Gray ne pensait plus qu'à ça. Et au cadeau de Coriolanus. Sa poudre. La mort-aux-rats. Elle jeta un regard vers les Pacificateurs, puis serra le poudrier dans sa poche.

La discussion se poursuivit encore, ils discutèrent d'une stratégie dans l'Arène, des meilleures cachettes qu'ils avaient repérées, et elle mangea la moitié du sandwich qu'il lui avait apporté, même si elle avait l'estomac noué. Puis, on siffla la fin de l'entrevue. La dernière entrevue. Lucy Gray sentait son coeur battre dans sa gorge, mais elle parvint à adresser un regard plein d'espoir à Coriolanus Snow. 

- Je penserais toujours à toi, dans l'Arène, dit-elle d'une voix charmeuse, comme pour lui faire comprendre tout ce qu'il représentait pour elle. Puis, ils se prirent dans les bras, et Coriolanus commenta:

- Pas à ton copain dans le District Douze?" 

Son copain dans le Douze n'existait plus. Elle sourit: 

- Non, il a piétiné bien comme il faut tout les sentiments que j'avait pour lui."


Le matin des Jeux, les Tributs furent emmenés dans une ambiance particulière. Tous entassés dans un fourgon, la plupart pleuraient à chaudes larmes. La petite Wovey, du Huit, n'arrêtait pas de pleurer, et Lucy l'avait prise sous son aile, la consolant tout contre elle, et lui répétant que tout serait finit bientôt; parce qu'elle espérait que la petite s'en sorte, mais elle n'avait pas vraiment d'espoir. Elle était tétanisée, la pauvre. 

Puis, le fourgon s'arrêta devant l'Arène, et on fit descendre les Tributs à la file Indienne. Une vraie armée de Pacificateurs gardaient les lieux à l'extérieur, et les journalistes étaient également sur les lieux, tout comme beaucoup d'habitants du Capitole, encourageant leurs Tributs préférés. Lucy Gray salua la foule, malgré le stress, et envoya des baisers aux enfants, mais refusa les fleurs qu'on lui tendait; à quoi bon, elles les lâcheraient sitôt qu'elle mettrait le pied dans l'Arène. 

LA BALLADE DE LUCY GRAY BAIRD (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant