4. Don't leave me alone

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BABYDOLL-Ari Abdul

Shizuka

Ai-je besoin de préciser que je suis la première arrivée en classe, une fois de plus? Quoi qu'il en soit, à mon grand soulagement, la deuxième personne à franchir le seuil de la porte de la salle n'est autre que Kozume-san. Avec un peu de chance, cela dissuadera le trio infernal de venir me voir quand elles arriveront à leur tour.

- Bonjour Kozume-san, le salué-je.

- Bonjour...

- Désolée pour hier j'avais-

- Depuis quand tu sais parler, Kumiko-san ? lance une voix que je reconnaitrais entre mille, et pas pour une bonne raison.

Obari-san.

J'ai pensé trop vite.

- Tu me rassures, Kumiko-san! Je commencais à me demander si tu avais un problème d'élocution... ou tout simplement un problème mental !

L'entrain et le sourire avec lequel Haru Heshima -qui est pourtant la plus discrète du trio- lance sa pique me blessent plus que les mots eux-mêmes.

Tout ça devant Kozume-san, en plus.

Je suis pathétique.

- Enfin bon, la deuxième option est toujours possible, ajoute Namaki-san.

Je ne réagis pas. Mon regard est vide de toute émotion tandis qu'elles continuent leur petit jeu d'attaques verbales. Cela fait si longtemps que j'ai abandonné toute forme de résistance que je ne sais même plus si je me suis défendue, un jour.

Probablement grace à la présence de Kozume-san, elles ne dépassent pas le stade des mots. Ça me fait penser que j'ai oublié de passer au pressing, hier. En même temps, on ne peut pas dire que j'ai vraiment eu le temps. D'ailleurs, est-ce nécessaire, maitenant? ça ne m'étonnerait pas de mes parents, qu'ils s'installent dans la maison de feu ma grand-mère à peine vingt-quatre heures après la mort de cette dernière. Oui, ça leur ressemblerait bien. Reste à voir le temps qu'ils mettrons à empacter les affaires qu'ils emporterons, et je doute qu'elles soient nombreuses.

Les cours de la matinée s'enchainent tranquillement. Histoire, japonais, puis enfin le dernier cours de la demi-journée, anglais. J'aime bien l'anglais. C'est la seule matière où je ne bégaye pas plus que les autres à l'oral. OK, c'est peut-être pas hyper-sympa mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir une pointe de satisfaction quand je vois les trois pestes balbutier et buter sur les mots, les joues rougies de gêne.

Sachant que pas plus tard que la semaine dernière, elles m'ont enfermée dans une cabine de toilettes puis elles m'ont balancé un seau d'eau glacée à la figure, je ne sais pas si ce sentiment fait de moi quelqu'un de méchant ou tout simplement une personne normale.

Quand sonne l'heure du déjeuner, au milieu de la foule d'élèves qui sortent de la salle, je distingue une grande silhouette qui s'avance jusqu'à l'encadrement en bois de la porte. Au vu des épis en forme de crête de coq qui surmontent sa tête, je reconnais sans peine Kuroo-senpai.

- Kenma, tu viens? Oh, Kumiko-chan-qui-n'espionne-personne! Tu veux venir manger avec nous?

- J-Je ne pense pas que-

- C'est d'accord? Super!

Hein?

Au regard que me lance Kozume-san, je comprends que la question de notre ainé n'en était pas vraiment une. Un soupir m'échappe.

𝕋𝕨𝕠 𝕔𝕒𝕥𝕤 {K.Kozume x OC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant