𝕋𝕨𝕠 𝕔𝕒𝕥𝕤 {K.Kozume x OC}

11. Got a sense I'd been betrayed

The great war-Taylor Swift

Shizuka

- Pourquoi tu n'écoutes jamais ce que je te dis? C'était trop tôt. Je savais qu'elle allait refuser.

- Mais on a besoin d'une manageuse pour le camp de ce week-end! Et vu que tu avais dit que ce serait bon dans pas longtemps, je me suis dit que je pouvais tenter!

- Et bah bravo. Tu viens de ruiner les efforts de tout le monde.

- En même temps, faire ami-ami avec cette fille pour avoir enfin une manageuse, c'était une de tes idées les plus bizarres, Kenma!

Je pourrais tout donner pour être arrivée quelques minutes plus tard et ne jamais avoir surpris cette conversation entre Kozume-san et Kuroo-senpai.

Ils étaient déjà entrain de discuter dans le genkan quand je suis entrée. Comme ils ne m'avaient pas pas remarquée, et que ma curiosité me perdra bien assez tôt, j'avais décidé de tendre l'oreille.

Grave erreur.

Quand j'ai compris le sens de leurs mots, je me suis laissée glisser contre le bois lisse du côté de l'étagère sur laquelle j'étais adossée. Par terre, sur le sol en linoléum. Les genoux repliés contre ma poitrine, mes bras les entourant, en position fœtale.

Qu'est-ce que je croyais, au juste? Que je m'étais fait des amis?
La bonne blague.

Ils n'ont fait que se forcer. Tout du long. Pour leur putain de club de volley.

***

Après le lino', c'est sur le carrelage glacé et encore humide du nettoyage matinal que je suis assise. Enfin, assise, c'est un grand mot. Je suis maintenue à genoux dans une cabine par Obari-san qui me tient par les cheveux.

J'ai mal.

- Alors? Est-ce qu'on devrait dire à Kuroo-senpai et à Kozume que tu les écoutais en douce? chuchote-t-elle dans le creux de mon oreille d'une voix mielleuse.

Mon ventre se tord. Je déteste ce que je vais être obligée de faire.

- N-Non...

- Je n'ai pas bien entendu, Kumiko-san. Tu peux répéter? me nargue Heshima-san.

- S'il v-vous plaît... n-ne dites r-rien...

Obari-san lâche sa prise d'un coup. Je m'effondre, mais j'arrive à me rattraper au mur juste avant de m'écraser face contre terre. Mon cuir chevelu est en feu.

J'ai mal.

- Et pourquoi on ferait ça? lance-t-elle en s'accroupissant pour se mettre à ma hauteur.

Elle m'attrape par la mâchoire. Ses ongles aussi longs que le règlement le permet s'enfoncent dans mes joues. Sans ménagement, elle me tourne la tête pour qu'on se retrouve face à face.

- Dis-moi pourquoi, Kumiko-san. Vas-y. Parle.

Mes lèvres restent scellées. Tout simplement parce qu'elles n'ont aucune raison de me faire cette faveur.

Je ne leur donnerai pas le plaisir de me voir réagir.

Mais j'ai mal.

J'aimerai tellement partir. Loin. Ne plus être Shizuka Kumiko. Pas devenir quelqu'un d'autre. Ne plus être, tout simplement. Mourir? L'idée ne me répugne même pas.

Je suis tellement, tellement, tellement faible. Il y a des gens qui vivent des choses bien pires que moi, et ils s'en sortent. Je suis pathétique.

Je ne peux pas laisser Kumo tout seul. C'est probablement ça qui me permet de tenir.