5. Breathing ashes and dust

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People you know-Selena Gomez

Shizuka

C'est avec un sentiment étrange -un mélange entre appréhension et curiosité- que je tourne la clé de chez moi jusqu'à entendre le "clic" qui indique le dévérouillage de la porte en métal cabossé.

Prudemment, je fais un pas en avant. Mis à part le grincement des charnières qui auraient grand besoin d'être huilée, il règne un silence de mort dans le petit appartement de banlieue tokyoïte que occupe seule, désormais.

Je laisse la porte se refermer derrière moi.

Boum.

Je retire mes chaussures dans le genkan le plus silencieusement possible. Chaque petit bruit me semble assourdissant, comme le son de l'interrupteur quand j'allume la lumière. Tous les volets sont fermés et tous les rideaux sont tirés. La vaiselle sale dans l'évier, les restes de l'assiette brisée sur le carrelage blanc jauni par les années et l'odeur omniprésente d'alcool et de tabac sont un rappel que mes géniteurs ne sont pas partis depuis longtemps. Comme s'ils étaient présents sans être là pour autant.

Comme des fantômes.

À cette pensée, je me précipite vers chaque fenêtre pour l'ouvrir en grand. Les rayons de soleil de fin d'après-midi et un courant d'air chaud traversent chaque pièce à la surface minuscule du T3, chassant les mauvaises odeurs mais me faisant aussi réaliser à quel point l'appartement est dans un état lamentable.

Tous les meubles, pour la plupart recouverts d'une épaisse couche de poussière, ont été laissés tel quel , bien qu'ils aient été visiblement vidés. Personne n'a l'air d'avoir mis un pied dans ma chambre depuis que je suis partie ce matin. Quant à celle de mes parents, ce n'est plus qu'une pièce vierge au papier peint vieillot et décrépi qui se décolle par endroits.

Je me demande ce que je vais faire de cette pièce, et c'est à ce moment précis que je réalise que je peux faire ce que veut de cet espace qui m'appartient désormais. Je pourrais même déménager mais peut-être bizarrement, je n'en ai pas vraiment envie. De plus, pas sur que ce soit autorisé par la loi, de signer un contrat immobilier avec une mineure.

Là, dans l'immédiat , je veux juste tout arracher, tout casser et tout enlever pour tout refaire. Changer au lieu de fuir mon passé . La taille de l'habitation est plus que convenable pour une seule personne, si on optimise mieux l'espace. J'adorerai casser un mur ou deux , par exemple, mais c'est impossible pour moi, à la force de mes petits bras.

Impossible pour moi seule mais... au vu de la somme astronomique maintenant disponible sur mon compte en banque, je pourrai peut être... engager des gens pour le faire à ma place?

Plein d'idées se chamboulent dans mon esprit. J'ai tellement envie de transformer ce lieu miteux en un joli appartement dont j'ai toujours rêvé.

Le premier pas vers une vie d'adolescente normale

***

Ce vendredi, la tête encore pleine de plans de rénovation , d'inspiration de Pinterest ou encore de meubles Ikea, je descend à l'arrêt de train qui me dépose tous les matins à quelques centaines de mètres de Nekoma, mon lycée.

Le temps est tout aussi clément que les jours précédents, à mon plus grand bonheur. J'emprunte les escaliers en béton qui relie la station au pâté de maisons chics que je dois traverser pour arriver à destination. J'ose penser que ce serait une drôle de coïncidence de percuter Kozume-san à un coin de rue, comme dans un shojo. Je secoue la tête : à quoi je pense, là? Qu'est-ce que j'espère exactement?

𝕋𝕨𝕠 𝕔𝕒𝕥𝕤 {K.Kozume x OC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant