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Cher Harry,

J'espère que tu as pu tranquillement terminer tes préparatifs et que tu es fin prêt pour ton départ demain matin.

Merci beaucoup pour l'appareil photo, c'est une idée brillante ! Teddy grandit si vite que j'ai l'impression que je n'aurai jamais assez le temps d'immortaliser tous ces moments. Ci-joint une nouvelle preuve que ce petit ange est le plus adorable de tous (même si j'ai l'impression que Daisy n'est pas de cet avis) - je ne pourrai jamais me laisser de cette petite bouille. Tu lui manques déjà beaucoup, et depuis ta dernière visite, il a de nouveau reproduit tes cheveux noirs en bataille et tes yeux verts. On dirait ton portrait craché quand tu étais petit.

Je te souhaite une excellente rentrée. Dis-moi quand tu pourras venir nous rendre visite une fois que tu connaîtras ton emploi du temps, nous avons tous les deux hâte de te revoir. Profite bien de cette dernière année et de tes amis - et n'oublie pas de t'amuser un peu en dehors des cours.

Avec toute notre affection,

Andromeda et Teddy


Harry posa à côté de lui sur la banquette la lettre qu'il venait de relire, et sortit une photographie de l'enveloppe. Il sourit en voyant le bébé hilare serrer dans ses bras menus un chat aux longs poils noirs brillants et au regard hautain. Dès qu'il l'avait vue, Teddy s'était attaché à Daisy, la vieille chatte british shorthair d'Andromeda Tonks, et il passait le plus clair de son temps à la serrer contre lui ou à dormir avec elle dans son berceau. Et bien que la chatte prétende être lassée de toutes ces marques d'affections - bien en deçà d'un chat d'un standing tel que le sien - et tente de le faire comprendre à grands renforts de miaulements agacés, Harry n'était pas dupe. Le simple fait qu'un nourrisson de quelques mois parvienne systématiquement à attraper un chat adulte et doté de pouvoirs magiques en disait long sur l'attachement porté en retour par Daisy pour le petit garçon. Et elle n'était pas la seule : Harry et Andromeda étaient tous les deux complètement fous du bambin.

Andromeda était une femme à l'intelligence vive, chaleureuse et drôle, et d'une grande force. Alors qu'elle avait perdu son mari et sa fille unique quelques mois plus tôt, Harry admirait sa résilience et sa volonté de continuer à vivre, malgré tout. Certains jours, quand il se réveillait après une nuit épuisante et peuplée de cauchemars, il avait du mal à comprendre pourquoi c'était lui, Harry, qui avait survécu et qui devait continuer à vivre dans le monde d'après. Il sentait le poids de tous ceux qui étaient partis pendant la guerre, amis, alliés, ou simples inconnus, et la culpabilité l'ensevelissait un peu plus jour après jour.

Mais, alors qu'il avait tenté de présenter ses excuses à Andromeda la première fois qu'il avait passé la journée avec elle et Teddy, elle avait balayé ses balbutiements maladroits d'un geste de la main.

« De quoi t'excuses-tu ? avait-elle demandé. D'être vivant ? »

Il n'avait su que répondre. Formulé ainsi, sa culpabilité semblait stupide et sans fondements. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Andromeda avait poursuivi avec un soupir :

« C'est normal de s'en vouloir. Il ne se passe pas un jour sans que je me demande pourquoi je suis la seule à être toujours en vie. Sans que je me demande ce qu'il se serait passé si j'avais suivi Ted lorsqu'il a fui la maison, ou si c'était moi qui avait combattu ma sœur au lieu de Dora... »

Sa voix s'était brisée, et Harry avait posé sa main sur son épaule dans un geste muet de réconfort. Elle avait posé sa main sur la sienne pour la serrer brièvement, avant de se reprendre rapidement.

« Nous devons continuer à vivre pour nous assurer que le nouveau monde que nous construisons ne reproduira jamais les mêmes erreurs. Et puis, avait-elle repris avec tendresse, ce petit ange a besoin de nous, n'est-ce pas mon Teddy chéri ? »

M'accorderas-tu cette danse ? (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant