39. Rencontre.

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Lucy.
Séoul. 3h50 du matin.

J'entre dans cet appartement que j'ai appris à connaître au fil de mes passages éclairs ici.
C'est à la fois spacieux et vide, tristement silencieux aussi. Gabi m'a laissé un double des clefs rapidement après avoir emménagé, après une dispute, afin que je puisse, "toujours revenir".

Le long couloir menant à la chambre me donne le temps d'imaginer Gabi, son torse musclé. Ses cheveux noirs dansants sur sa nuque. Sa peau opaline brillant sous le reflet de la lune.

En effet, la scène qui s'offre à moi est identique à ma vision.
Les doux traits de son visage se devine dans la pénombre.

Le fait de le voir ainsi me rappelle à chaque fois l'apaisement que j'avais ressenti la première fois qu'il s'était endormi à côté de moi.
Il respirait, à l'époque, la sérénité.

Je me glisse sous la douche, enfile une chemise logeant dans son dressing et je prends place dans ses draps.

Un long soupire se chuchote au creux de mon oreille lorsqu'il m'enlace.

-"Bonsoir Mademoiselle."
-"Bonsoir toi."

Ses mains détache un à un les boutons de la chemise que je lui ai emprunté.

-"Je peux?" chuchote t'il.
-"Tu peux tout ce que tu veux."

Au dehors les lumieres de la capitale coréenne prennent vie sur la blancheur de sa peau & la nuit devient nôtre.

Gabi.
Séoul ou le paradis.
Séoul ou une autre galaxie.

La fusion de ses mains et de mon corps me soigne plus encore cette nuit.
Je ne sais pourquoi mais il y a plus de légèreté dans nos échanges.

-"J'ai quelque chose à te montrer." J'ose.

Son sourire s'évanouit sur mes lèvres et je le prend pour un oui.
Je me lève et je vais nous chercher de quoi nous couvrir.

Quelques instants plus tard elle prend ma suite dans l'étroit escalier qui mène au toit.
Quelques instant plus tard c'est le pays entier ou presque de mes parents qui s'offre à nous tant nous sommes haut.

-"Ce ne sera jamais aussi beau que toi mais je me suis dis que ce serais sympa.." Je tente.

-"Garde ça pour tes textes va." Elle se moque mais j'ai bien vu ses fossettes se creuser.

-"Tu sais si je viens souvent ici c'est parce que ça me rappelle cette nuit que l'on a fini sur un toit. Cette nuit tu m'avais rejoins après avoir disparu. Cette nuit j'ai reçu toutes ces photos de toi et moi. Cette nuit toute notre intimité s'est retrouvée absolument partout.. J'ai aimé ce moment étonnement. Et je ne devrais pas mais j'ai gardé chacune de ces photos."

-"Moi aussi. Je les ai aussi gardé. Elles ne sont plus synonyme de rage pour moi non plus. Ni de honte. Elles font même parties de mes préférées."

Le temps s'écoule dans le silence de ces révélations. Elle et moi, nos corps blottis sous une couverture, couverts de la douceur de la nuit.

-"Ne prends pas de billet retour je t'en supplie." J'ose encore.

_ & Si les étoiles pouvaient nous voir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant