_ & Si les étoiles pouvaient nous voir.

8. Deux pas en avant

Lucy, 5 juin 2023. San Francisco. Toujours devant sa porte.

Je savais très bien pourquoi j'agissais de la sorte, comme si j'étais parfaitement libre de mes mouvements et de mes sentiments, comme si je n'avais pas ce lien invisible mais omniprésent avec un autre homme. Je le savais car c'était ma porte de sortie, c'était mon Coeur qui prenait le contrôle de ma raison, c'était ce je ne sais quoi de simple et de doux dans l'approche de Gabi qui me donnait la force qui me manquait depuis des années. La force de dire non, non je ne t'aime pas, je reste car tu m'y oblige, car tu as soumis mon esprit à ton âme jalouse et possessive.

Et même si ce debut de je ne sais quoi avec Gabi ne mène nulle part, cela m'aura au moins permis de ressentir cela.

Gabi, 5 juin 2023. Étage du dessous, sous la douche.

J'ai rangé mon téléphone me sentant un peu con de le regarder chaque micro seconde. J'ai fais couler l'eau chaude pour détendre les muscles de ma mâchoire et de chaque organe ayant souffert de cet intervention douteuse de drague.. Et ça ne marche pas. Je reprend donc mon téléphone. Pourquoi ai je décidé d'aller la voir un jour off. Je n'ai plus rien à faire de la journée à part l'attendre maintenant..

Lucy, 5 juin 2023. Sous la douche.

Je laisse couler l'eau chaude sur mes cheveux. Je ne sais pas vraiment comment je vais m'habiller ni ce que je vais lui dire. Je ne sais pas vraiment comment faire mais il y a ce truc qui me pousse à le faire. Mon portable vibre une fois, deux fois, 10 fois. Pour la première fois depuis des années je l'eteins.

Gabi, 5 juin, étage du dessous, dans l'attente.

Trois petits coups à ma porte.
Je me lève, un peu trop vite peut être.

-"Salut."
-"Salut."
-"Je pensais recevoir ce salut par écrit. Je suis content de l'entendre de ta voix. Tu as besoin de quelque chose ?"
-"Que notre conversation dure plus de 5 minutes cette fois ci ?"

Son petit sourire me fait craquer et je lui rend.

-"Tu veux que je t'emmène quelque part en particulier ?"
-"Ou tu te sentiras en sécurité. Mon père râle lorsque tu sors seul saches le."

Elle me sort ce petit détail en plongeant ses yeux dans les miens, mi inquiète mi amusée par ma situation d'homme de 30 ans obligé de faire le mur.

-"Je ne vais pas avoir à me raconter beaucoup,apparemment tu me connais déjà jusque dans le détail de mes escapades nocturnes."
-"Il n'a jamais précisé qu'elles étaient nocturnes."

Je lui souris en espérant qu'elle comprenne que c'est avec elle que j'aimerais m'échapper à nouveau.
Sans en dire plus j'attrape ma veste, un masque, une casquette et ferme ma porte.