𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏

8.9K 785 652
                                    

Vancouver, Canada

Aylin

Alors que j'essaye de me détendre en écoutant de la musique, j'entends notre professeur de psychologie cognitive hurler.

— Les garçons, je peux savoir ce que vous faites ? Si c'est une dispute entre amoureux, vous pourrez faire ça ailleurs !

Les garçons ? Mais de qui parle-t-elle ?

Avec précipitation, je retire mes écouteurs pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Tout à coup plus attentive, je peux être témoin de l'altercation à quelques mètres de moi.

— Et si vous vous mêliez de vos affaires ?

Alec ? Mais que fait-il encore là ? Il aurait dû être parti depuis dix bonnes minutes. La manière dont il parle à madame Collins me désarçonne. Pourtant, je ne suis pas au bout de mes peines.

— Monsieur Miller, soit vous entrez maintenant, soit vous restez dehors.

Miller et Alec ?

Mes sourcils se froncent et je grimace. Il s'assoit à côté de moi. Son parfum aigre et boisé pique mes narines. Cependant, il n'émet aucun commentaire pour m'énerver. Il n'agit pas comme d'habitude, c'est étrange. Intriguée par son soudain mutisme, je décide de lancer les hostilités pour en apprendre plus.

— Je ne savais pas que tu étais de ce bord-là, Miller, lancé-je en jouant des sourcils. Peut-être que tu vaux mieux que ce que je pense.

Tandis que le son de ses respirations ne me parviennent plus, je comprends que Miller est tendu. Si c'est à cause de mes paroles, il abuse, je n'ai pas non plus insulté sa mère !

— Mêle-toi de ce qui te regarde, petite étoile. Crois-moi, si tu savais les pensées qui me traversent l'esprit en ce moment, tu ne me demanderais pas de quel bord je suis. Tu en serais sûre, affirme-t-il d'une voix pleine de sous-entendu.

Mais qu'est-ce qu'il sous-entend au juste, ce taré ?

Une chose est sûre, je pense qu'il faut que je réfléchisse sérieusement à changer de place. En revanche, je refuse qu'il s'imagine avoir gagné. Alors je suis prête à me coltiner son air arrogant et ses blagues douteuses. Même si ça me donne envie de me crever les yeux. De toute façon, ce n'est pas comme s'ils me servaient à grand chose.

— Je ne te permets pas. craché-je, écoeurée par ses propos. Je refuse que tu penses à moi de cette manière. Espèce de pervers.

— Si tu veux, murmure-t-il, je pourrai t'expliquer mes désirs les plus salaces. Je suis sûre que ça pourrait te plaire et même que tu en redemanderais.

Quel porc, il ne pense vraiment qu'à ça. Dès que j'entrouvre les lèvres, dans l'optique de lui balancer les pires atrocités, notre enseignante commence son cours :

— Bon, aujourd'hui on va élire les deux élèves qui représenteront votre classe. Y a-t-il des volontaires où dois-je tirer au sort comme l'année dernière ?

L'élection des délégués... J'aimais me présenter avant. C'était mon seul moyen, si ce n'est la cantine, pour voir Louis. C'était notre truc à nous, chacun dans notre classe respective. Puis, nous nous asseyions ensemble lors des réunions. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour moi à cette époque.

Flashback

— Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? demandé-je en jouant avec les lanières de mon sac. Je sais que tu détestes être au centre de l'attention. En plus, tu vas devoir réciter un petit discours pour candidater.

BLINDLY [Sous contrat d'édition chez &H]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant