Vancouver, Canada
Louis
Ça fait déjà trente minutes que je fais les cent pas dans ma chambre. Mon cœur bat à un rythme effréné dans ma poitrine. Comme s'il allait en sortir. Mais comment en suis-je arrivé là ?
Putain. Je suis mal.
Cet exposé que je dois réaliser avec Aylin à cause de nos bavardages intempestifs risque de griller ma couverture. On se voit aujourd'hui pour le finaliser. Et comment dire que tout ne s'est pas passé comme prévu.
Madame à un emploi du temps de ministre, ou en tout cas, c'est ce qu'elle cherche à faire croire. Donc le seul jour où elle est disponible s'avère être le dimanche. Mais c'est également le seul jour où la bibliothèque universitaire est fermée. Alors le plus naturellement du monde, elle a décidé que l'on ferait ça chez moi.
« Bon, comme la BU est fermée et, que c'est mort pour travailler chez moi, on fait ça chez toi »
Elle ne m'a même pas laissé le choix. Sauf que, moi, ça ne m'arrange pas du tout cette solution. Ma mère est à la maison et c'est le seul jour où je dois m'occuper d'elle. Certes ce n'est pas la fin du monde puisque nous serons dans la chambre d'à côté et qu'au moindre besoin, elle pourra faire sonner mon téléphone grâce au bouton de sa télécommande.
Pourtant, la crainte que ma mère reconnaisse Aylin me consume. Elle ne doit pas savoir qu'elle est venue chez nous. Seul point positif, enfin positif si on veut, je sais qu'Aylin n'a aucune chance de reconnaître ma mère, vu qu'en l'occurrence elle ne voit plus rien. J'espère de tout cœur qu'elle ne va pas faire sa fouineuse. Je sais qu'elle est très curieuse.
Après avoir rangé ma chambre pour la rendre la plus présentable possible, je me rends compte à quel point je suis idiot. Ce n'est pas comme si elle était en mesure de juger l'état de ma chambre. Le stress me fait vraiment perdre les pédales. Tant pis ce n'est pas une raison pour l'accueillir dans la saleté.
Après avoir ordonné mes affaires, je vais prévenir ma mère qu'on aura une invitée aujourd'hui. J'ouvre la porte de sa chambre avec douceur et découvre qu'elle est bien éveillée. C'est assez rare à cause de tous les médicaments qu'elle ingurgite.
— Maman, l'appelé-je dans un murmure. J'espère que ça ne te dérange pas, mais aujourd'hui une amie de l'université va venir à la maison on a un exposé à préparer.
Un sourire se dessine sur ses lèvres.
— Tant mieux, souffle-t-elle d'une petite voix. Je suis contente que tu te sois fait des amis.
Elle tousse après cette petite phrase. J'ai mal de la voir comme ça. Tellement mal. Mais pour mon plus grand malheur, je ne peux rien y faire. Me voilà impuissant. Et ce même si je suis prêt à tout pour elle.
— Bon, je ne te dérange pas plus, l'avertis-je alors que je vois qu'elle est déjà en train de sombrer à nouveau. Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite surtout pas à appuyer sur le bouton, je viendrais.
Alors que je pensais qu'elle s'était endormie, elle me répond d'une voix à peine audible.
— Ne t'inquiète pas... pour moi...Travail bien... avec ton amie.
Maman, je suis si désolée que tu sois dans cet état.
Gardant mes remords pour moi, je lui lance un dernier regard puis referme la porte sans un bruit. Soudain, la sonnerie résonne dans la maison. Oh, elle doit être là ! Pourquoi mon cœur bat si vite ?
Une fois en bas des escaliers, je prends une longue inspiration pour tenter de calmer la tempête qui fait rage dans ma tête. Quand je me sens un peu mieux, j'ouvre la porte. Autant dire que je ne m'attendais pas à une telle confrontation.
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BLINDLY [Sous contrat d'édition chez &H]
RomanceDans le noir, le moindre faux pas peut s'avérer fatal... Juste avant d'entamer sa troisième année de psychologie, Aylin voit sa vie bouleversée à jamais par un terrible accident qui la prive de sa vue. Alors qu'elle tente de trouver ses repères dans...