16-Arazhela

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Je sens le sol s'effondrer sous mes pieds, tandis que Calion fait son entrée encerclé par douze soldats.

Il me semble encore plus maigre et affaibli que depuis il y a quelques heures, quand je lui ai rendu visite à la prison.

Calion... mon frère... Non, ce n'est pas possible... Comment aurait-il pu trouver la force, ne  serait-ce que de brandir le poing, avec son corps si décharné, ses crevasses sous ses paupières, ses lèvres gercés.... Des larmes coulent silencieusement le long de mes joues, tandis qu'il avance parmi la foule, avec toute l'énergie que son corps malade peut abriter.

Est-ce qu'il les aurait vraiment tué ?  Le connaissant ce serait possible, mais...... Quelque chose dans son regard, me crie l'inverse, comme si pour lui, il n'y avait plus de raison de lutter.

Je ne sais pas si je dois en être soulagée ou pleurer. Je me lève, tremblante, vulnérable, essayant de capter son attention. Malheureusement pour moi, Lennon est en train de lui parler. Je ne sais pas ce que se monstre est en train de lui dire, mais vu la tête que fait mon petit frère, cela doit être horrible.

Je me lève, les yeux emplis  de colère, marchant à grandes enjambées vers eux. Je m'en contre fiche que ses parents soit morts. J'en suis même ravis, mais il ne s'en prendra pas à mon frère. Pas avant de m'avoir  affrontée, moi.

Alors que me fraye un chemin parmi la foule d' enflures qui se resserre autour du monstre et de mon frère, une main m'attrape avec autorité.

Je me retourne, découvrant Gurthang, le visage grave: toute trace habituelle de sa malice a disparue.

Gurthang : N'y va pas, Arazhela.

Je riposte, pressée.

Moi : Et pourquoi donc ?!

J'essaye de me dégager, mais Gurthang est plus fort que moi. Il ancre ses prunelles grises dans les miennes.

Gurthang : Parce que tu es trop instable pour t'en mêler, et si tu le fais, ça risque d'empirer la situation.

Il dit ça d'un ton neutre, ni méchamment ni gentiment, mais je décerne un fond de vérité dans ses paroles.

Il a raison, si j'y vais, je risque de faire encore plus foirer la soirée.
Mais je m'en fiche, je ne laisserai pas mon frère avec cet être répugnant et cruel qu'est Lennon.

Moi : C'est mon frère, je m'en contre fou ! Stable ou non, je ne le laisserai pas seul avec Lennon en face !

Gurthang me retiens, alors que je me débat.

Gurthang : Non, non. Tu va rester avec moi. Si tu me déteste, tapis pour toi, au moins, plus tard tu me remercieras.

De rage je lui envoie un coup de chaussures dans le tibia, et il tressaute.

Moi : Lâche moi, je n'ai pas besoin d'une fausse Tatie pour me dire quoi faire ou non !

La vu de mon frère se débattant et mordent les gardes me serre encore plus le cœur, et je me secoue de plus belle, tandis que Gurthang ricane.

Gurthang : Moi, avoir une tête de Tatie ? Et bien... Tu en as de l'imagination ma petite Arazhela !

Je bouillonne intérieurement, tandis qu'il me soulève et m'installe sur ses épaules.

Le serment de feu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant