32-Lennon

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Montagne de Kest, Lybë

Le vent souffle sur mon visage, emmêlant en un sac à noeuds mes longs cheveux blancs. Mais peut importe, ce n'était pas le moment de penser à l'esthétique.

D'un œil sombre, j'observe le paysage qui nous entour. Des montagnes. Encore et encore. Voilà 7 heures qu'on marche, et j'ai comme l'impression que l'on ne verra jamais le bout.

Bon sang. Je serre violemment la mâchoire, les muscles contractés. Je vais le tuer. Qui ? Mais c'est une évidence.

Nikoï. Cette effroyable merde c'est permis de faire un coup d'état. De me faire un coup d'état. Comme un ras marré, l'énervement s'empare de moi.

Quand je repense à ses petits yeux avides de pouvoir, ses manières de lèches bottes... j'ai commis l'erreur de le sous estimer. En même temps, bien que je connaissais son appétit féroce pour le pouvoir, il était tous simplement stupide.

Trop stupide pour faire un coup d'état. Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à maintenant.

J'avise le reste du groupe, quelque mètres devant moi : Gurthang bavarde gaiment avec Astal, comme si nous vivons la plus normale des journées, et la bâtarde les devances de quelques pas, le regard rivée dans le vide.

J'esquisse une moue méprisante, comblant le vide qui nous sépares. Elle doit encore penser à sa mère.

Sa peau dorée offre un contraste saisissant avec la blancheur immaculée de la neige, offrant une impression de chaleur dans l'air glacée.

Elle me jette un coup d'œil, et, repérant ma proximité, accélère le pas. J'en fais de même, non sans continuer d'analyser notre environnement.

Il faut que je lui demande quelque chose, afin de vérifier si ma théorie est juste, car, comme je le dis si bien, Nikoï n'est pas l'être le plus futé qu'il soit. Intelligent, mais moins que moi. Pas assez pour me prendre le pouvoir à lui seul.

Il lui a fallu des alliés et le fait que la Yükqaïenne est gardée sous silence le nom de l'acolyte de ce sale chien ne fait que renforcer ma pensée.

Cette dernière me jette un coup d'œil rapide, et sa bouche se tord en un rictus de capitulation.

Arazhela : Qu'es ce qu'il y a.

Son ton est monotone, distant. Je ne peux m'empêcher d'être agacé. Depuis quand elle joue les indifférentes ?
Depuis la scène d'il y a 48 heures, me chuchote une petite voix dans ma tête.

Quoi que, dans le fond, elle a raison d'être comme ça. C'était mon ordre, et pour une fois qu'elle fait ce qu'il faut faire, je ne vais pas me plaindre.

Parfait si elle reste comme ça. Cela m'évitera de faire quelques conneries sous le coups de l'impulsivité. Et elle paraîtra beaucoup moins envahissante dans mon espace personnel.

Je la fixe longuement, mes yeux glacés dans les siens si brûlants, sondant ce qui se cache derrière son regard méprisant. Cette elfe ne sait vraiment pas cacher ses sentiments : je peux lire en elle comme dans un livre ouvert.

Elle a peur, elle est en colère, et elle essaye de masquer ça sous une couche de mépris. Alors même que je m'abandonne à mes pensées, une nuée de flocons me fouettent le visage, me ramenant à mon objectif premier.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 01 ⏰

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