CRIME SCENE [EN COURS]

2 🎖Blake.

CHAPITRE 2

♚ 𝚃𝙷𝙴 𝚃𝙸𝙼𝙴𝚂 ♚
Edition du 14 mars 2024

« Drame à la patinoire de Whitechapel. »

☆⭒★⭑★⭒☆

BLAKE

— Blake ? Tu pourras te renseigner pour le dossier Rotherham avec Oliver ? Cleverly veut les chiffres pour lundi prochain, pour sa conférence de presse.

Seul le buste de Paul pénètre mon bureau, et très vite, il se détourne pour refermer la porte, mais je l'interromps.

— Je croyais que Charles s'en chargeait ?, objecté-je en arquant un sourcil.

Dans sa chemise blanche, il s'immobilise dans ses mouvements et pivote lentement vers moi. Ses cheveux blonds parfaitement plaqués à l'arrière de son crâne lui donnent cet air de connard arrogant. Le rapide froncement de sourcil marquant ses traits ne m'échappe pas, je m'attends à recevoir une remarque cinglante.

— T'es pas capable d'accepter les ordres qu'on te donne ?

— Si, c'est juste que...

— Alors fais ce que je te dis, et boucle-là, rétorque O'Brien en tournant les talons hors de l'office du douzième étage.

Je pousse un soupir qui pourrait se répercuter dans tout l'immeuble alors qu'en face de mon bureau gris, Harry pouffe de rire. Je craque mes doigts tandis que mon collègue sirote son café dont l'odeur s'immisce dans les moindres recoins de la pièce.

— Réjouis-toi, au moins, tu bosses avec Oliver et pas Charles, commente Harry en se redressant dans son siège.

La chaleur de sa boisson éparpille une fine buée sur les carreaux de ses lunettes rondes. Ce dernier esquisse un sourire charmeur alors que je me masse la nuque en levant les yeux au ciel.

C'est vrai, je devrais être satisfait de travailler avec Oliver, plutôt que ce raciste de Charles. Ce petit con pourrait être le frère de Paul dans une autre vie, deux blonds bourgeois qui n'ont jamais eu besoin de se battre dans la vie pour obtenir ce qu'ils voulaient.

Cependant, j'encaisse les propos insultants, les regards désinvoltes et les attitudes racistes, car je ne peux pas me permettre de foutre en l'air tout ce que j'ai construit pendant cinq ans, je n'ai pas le droit à l'erreur, moi.

— Pourquoi Cleverly veut avoir la main sur ce dossier en plus ? Il est clos depuis 2017, m'interroge Harry après avoir jeté son gobelet en papier dans la poubelle la plus proche.

Je passe une main sur mon crâne pratiquement rasé. Mes cheveux ont repoussé de quelques centimètres, ça n'a pas l'air de déranger Ivy pour l'instant, alors... Je garde ces trois centimètres de cheveux sur la tête.

Mon dos s'enfonce dans la douceur de mon siège et je m'amuse à tapoter sur mon bureau de mes doigts en répliquant :

— Sûrement pour se faire mousser un peu. Il adore être au centre de l'attention, tu le sais bien. Il veut rappeler à tout le monde que la NCA est sous son autorité.

James Cleverly est le ministre de l'Intérieur du Royaume-Uni et sa tendance à se vanter d'avoir le pouvoir sur nous est insupportable, bien que personne n'ose ouvrir sa bouche. Ça serait bien trop dangereux.

Pourtant, moi aussi, j'ai dû mal à comprendre pourquoi il tient absolument à évoquer de nouveau l'histoire Rotherham, sachant que l'affaire a déjà été jugée. À l'époque, je n'avais pas encore terminé ma formation d'agent et je n'avais pas passé le concours pour entrer dans l'agence nationale contre le crime.