𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 8
♚ 𝚃𝙷𝙴 𝚃𝙸𝙼𝙴 ♚
Édition du 19 mars 2024« Grace Benson innocentée ? »
☆⭒★⭑★⭒☆
BLAKE
L'oisiveté n'a jamais été une de mes priorités. J'ai, dans ma vie, constamment fait en sorte de m'occuper toutes les heures, voire toutes les minutes.
Je suis conscient que c'est une manière d'éviter tout cauchemar éveillé. Toutefois, je préfère influencer mon propre cerveau et me dire que je déteste simplement rester immobile, dans un canapé.
Quand j'étais petit, je débordais de joie, je jouais au football avec mon père, puis j'aidais ma mère à faire le ménage, car j'adorais me sentir utile à la cause.
Mes parents m'ont élevé dans l'amour, je ne sais pas si je suis capable de reproduire le schéma.
Mon sac sur l'épaule, je m'approche à pas certains de la porte bleue, qui me sépare d'un plaisir assuré. La grande avenue est populaire à cette heure de la journée, il est neuf heures du matin. Pourtant, la ville est agitée par les touristes qui veulent profiter et des travailleurs acharnés qui n'ont pas d'autre choix que de se lever tôt.
L'enseigne en lettres italiques, indiquant clairement le nom libanais du gérant de la salle de boxe, m'accueille sous les quelques rayons du soleil qui décident de pointer le bout de leur nez.
C'est mon père qui m'a transmis sa passion pour la boxe. Ce n'était pas son métier, il aimait simplement l'idée de se défouler sur un objet plutôt que de balancer des mots abjects à quelqu'un qui l'énervait.
Parfois, il mettait tellement de rage dans ses coups, que je me demandais à qui est-ce qu'il en voulait. Il m'a toujours appris que la violence n'était pas la solution à un problème quelconque, qu'il valait mieux conserver nos actes de fureur pour les libérer au bon moment, devant un sac de boxe, et pas sur les personnes qui nous entourent.
Cette passion, c'est une des seule chose qui me lie à lui désormais.
Seulement, lorsqu'il m'a enseigné les premiers coups, par pur joie de voir son fils s'épanouir dans une activité semblable à la sienne, je pensais que c'était mauvais.
C'était presque comme si j'avais de la peine pour les sacs que je cognais.
Puis, vers mes quinze ans, les préjugés sur les Noirs avaient privatisé une grande partie de mon esprit. Je croyais, moi aussi, qu'on était bons qu'à exercer la violence, à dealer ou à foutre la merde dans un pays qui n'est soit-disant pas le "nôtre".
Évidemment, j'étais loin d'être un dealer, ou même d'être juste un consommateur de drogue. Ce n'est pas ce que les autres pensaient, toutefois.
Quand au lycée, une rumeur de point de deal à l'enceinte même de l'établissement à éclaté, les soupçons se sont étrangement portés sur moi, ainsi que deux autres gars qui n'étaient pas blancs.
Je me suis sentis comme une merde, et c'est comme si j'étais coupable seulement par ma couleur de peau.
J'ai su quelques semaines après que la rumeur était avérée, et c'était Oscar Walker qui permettaient à certains lycéens d'obtenir de la drogue. Il n'a jamais été dénoncé, bien sûr.
Quand je pousse la porte de l'édification, c'est immédiat. Les sons qui s'accaparent de mon ouïe, l'odeur de sueur qui parvient jusqu'à mes narines, et la vue de tous ces gants de boxe, des perles de sang contre le matelas du ring, me donnent l'impression d'être de retour à la maison.

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CRIME SCENE [EN COURS]
Mystery / ThrillerGrace Benson est l'étoile montante du patinage artistique, sport dans lequel elle excelle depuis sa tendre enfance, tâchée de secrets. Sa carrière est à son plus haut sommet lorsqu'elle participe pour la troisième fois au championnat Européen de pa...