CRIME SCENE [EN COURS]

15 ♚ Grace.

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 15

♚ 𝚃𝙷𝙴 𝚃𝙸𝙼𝙴 ♚
Édition du 23 mars 2024

« Et si Grace Benson était une victime ? »

☆⭒★⭑★⭒☆

GRACE

— Dépêche, tu me fais honte !

Je le tire derrière moi, le zéphyr de cette soirée effleure mon visage tandis qu'Oscar peine à suivre mes pas.

  — Arrête, Grace ! C'est bon, c'est rien ! Mais lâche-moi, bon sang !

J'ai quitté précipitamment les vestiaires, ce n'est qu'une fois dehors que je pivote vivement vers mon meilleur ami, la respiration saccadée.

  — Toi, arrête ! Ton comportement puéril me fait chier, Oscar, tu comprends ?!

  — T'es sérieuse là ?

Il s'arrache brutalement à ma prise, son visage n'exprime plus d'ineptie, au contraire, il a l'air très sérieux désormais.

  — Je comprends pas, tu baises avec lui pour le défendre comme ça ?

Un rire cynique s'échappe de mes lèvres. L'ironie de la situation est tellement frivole que j'en viens à me demander si je suis réellement en train d'avoir, une nouvelle fois, cette discussion.

Sauf que cette fois, Oscar est mon ex petit ami, et Blake n'est rien d'autre qu'un enquêteur.

  — J'sais pas... Ça te ferait chier à ce point ?, je réplique avant de me mordre douloureusement l'intérieur de la joue.

Oscar passe une main dans ses cheveux, j'en profite pour étudier son visage abîmé. Il a quelques plaies saignantes, tout comme Blake.

Le brun secoue la tête.

  — Alors, pourquoi tu te sens toujours obligé d'agir comme le lycéen que t'étais, avec lui ?

  — Ça m'amuse, rétorque-t-il, un rictus amusé étirant sa bouche.

  — Et bien, pas moi, donc arrête. Compris ?

  — Quoi, t'es encore amoureuse de lui ou c'est autre chose ?

Une rage soudaine coule dans mes veines, avec mes paumes de main, je repousse Oscar en arrière, lui crachant sournoisement :

  — Putain, mais t'es tellement jaloux que tu fais pitié ! Ça n'a rien à avoir, j'aimerais juste que t'évites de te battre avec lui, étant donné qu'il doit m'aider à prouver mon innocence !

Je pousse un long soupir témoignant de mon épuisement. Mon meilleur ami baisse les yeux un instant, puis s'approche de moi en saisissant ma mâchoire.

  — Désolé. C'est juste que... J'sais pas, j'ai toujours l'impression d'être en compétition avec lui. Pourquoi tu ne m'as pas dit que vous vous voyiez seuls ?

  — Parce que je veux pas forcément qu'on sache que je l'aide pour l'enquête. Et... ça ne regarde que moi.

Dans un signe de nervosité, Oscar effleure sa boucle d'oreille du bout des doigts.

  — Pardon. Je veux juste m'assurer d'être toujours ton préféré, s'excuse le brun, le regard perdu sur l'horizon.

  — Je sais.

Finalement, Oscar me tend ses bras et je m'y réfugie, réchauffé par l'amour qu'il me porte.

C'est rare, les fois où Oscar laisse apercevoir sa faiblesse, et ce soir, je ne peux que comprendre à quel point il a besoin de moi.