3 ♚ Grace.

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CHAPITRE 3

♚ 𝚃𝙷𝙴 𝚃𝙸𝙼𝙴 ♚

Édition du 14 mars 2024

« Accident ou assassinat ? Malgré les lettres communes, un mot peut tout changer. »

☆⭒★⭑★⭒☆

GRACE

Ma main recherche le corps d'Oscar sur le matelas désormais froid par la faute de son absence. Les paupières toujours fermées, je pousse un long soupir.

Un mal de tête horrible me persécute et lorsque je masse ma tempe, je sens déjà une croûte se former auprès de mon arcade sourcilière.

Ma gorge est soudainement enserrée par des doigts invisibles, et la bulle d'angoisse se nourrissant de ma peur au fond de mon estomac grandit au fur et à mesure que je reprends conscience.

Quelle soirée de merde.

J'ouvre les yeux et je reconnais le réveil d'Oscar, je l'ai supporté durant tellement de matins lorsque nous étions encore en couple que cela procure en moi une désagréable sensation.

Son téléphone est encore sur la minuscule table de chevet, près de mon lit double, je suppose qu'il a quitté la maison afin d'aller faire quelques courses pour le petit-déjeuner.

La majorité de la pièce est plongée dans le noir, seuls quelques rayons du soleil matinal traversent les volets de l'unique fenêtre.

Je n'arrive pas à réaliser que Sinclair voulait m'évincer de la compétition putain. Quelle conne.

— Grace ?, entendis-je du bas des escaliers.

— J'arrive !

Une odeur de bacon grillé me parvient soudainement, et j'entends mon meilleur ami s'activer à la cuisine. J'aime cet aspect de lui, celle où il ne laisse pas les préjugés sexistes dicter ce qu'il doit faire, ou non.

Oscar adore préparer le petit-déjeuner, et c'est toujours aussi agréable de me réveiller auprès de lui. Je lui voue une confiance aveugle, bien que parfois, je ne devrais pas.

Il est sûrement l'un des seuls à être sincère avec moi, alors, je le suis en retour avec lui.

Épuisée, je décide tout de même de me lever du lit, remplaçant correctement les draps, car je hais quand rien n'est à sa place. Il m'arrive d'être maniaque de temps en temps. Je crois que je tiens ça de ma mère.

Quand j'étais gosse, elle passait l'aspirateur tous les jours en espérant que sa maison reste propre éternellement, mauvaise nouvelle, ça n'est jamais arrivé.

Dès que ma chambre était désordonnée, ses remarques désobligeantes ne me faisaient pas tarder à tout ranger et nettoyer.

Ce n'est plus le cas désormais, heureusement.

Les volets se relèvent sous la pression que j'effectue et la vue du quartier de Mayfair se dessine sous mes pupilles encore fatiguées. Les maisons en bande, face à la mienne, dont la façade constitue une longue continuité d'habitats, apparaissent et je souris devant un passant promenant son chien.

Il faut que je nourrisse Henie, d'ailleurs. J'ai oublié de le faire hier soir, trop déconcentrée.

Les raides escaliers que j'ai repeints en un rose pâle m'emmènent jusqu'au salon, dans lequel, sur le canapé, Oscar est assis. Je remarque qu'il a déposé deux assiettes sur la table-basse, et mon ventre se met dangereusement à gronder en apercevant les œufs brouillés, le bacon et les tartines au beurre de cacahuètes.

CRIME SCENE [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant