CRIME SCENE [EN COURS]

4 🎖Blake.

CHAPITRE 4

♚ 𝚃𝙷𝙴 𝚃𝙸𝙼𝙴𝚂 ♚
Edition du 14 mars 2024

« La liste de suspects établie ? Pronostics et doutes. »

☆⭒★⭑★⭒☆

BLAKE

Je ressasse en boucle l'appel de Paul. J'ai déposé un mot sur le plan de travail pour qu'Ivy sache où je me trouve en ce moment même. Toutefois, elle m'a envoyé un message pour me reprocher le fait de ne pas l'avoir prévenue de vive voix.

J'étire mes bras en m'enfonçant dans mon siège. La fatigue s'enracine en moi, pourtant, cette nouvelle enquête réveille en moi un flot d'excitation.

Des coups résonnent contre la porte et la chevelure blonde de Charles irradie mon corps d'un frisson désagréable. Voir son visage de connard dès le matin n'était pas dans mes plans.

Oliver et Harry se renfrognent en dirigeant leurs pupilles vers le nouvel individu.

— Blake ? On va devoir bosser ensemble, toi et moi..., me lance Charles en esquissant un sourire mesquin.

— Quoi ? Sur le meurtre de Sinclair ?

Le blondinet secoue sa tête et lève les yeux au ciel comme si j'étais le dernier des idiots. Bien sûr, pour lui, c'est impossible qu'on me confie cette affaire. Je ne suis pas assez bien.

C'est ce qu'il croit.

— Non, évidemment que non. Y'a des féministes qui pensent qu'une application pour aider les femmes devrait être proposée dans notre ville.

Le brin d'insolence dans sa voix m'irrite. C'est comme s'il était agacé de voir que des femmes se battent pour leurs droits et leur sécurité.

— Et donc ?, répliqué-je, impatient de le voir quitter ce bureau.

Mes pupilles croisent celles de Harry, sirotant son café tranquillement en masquant son sourire. Je me retiens de m'esclaffer, Charles n'appréciera pas du tout.

Adossé contre l'encadrement de la porte, le blond glisse ses mains blanches dans son pantalon de costume.

— Il va falloir qu'on bosse avec elles sur le projet. Paul veut se faire bien voir auprès des femmes du service.

— Pourquoi t'as pas l'air enchanté ?, se moque Harry en nettoyant les carreaux de ses lunettes.

Charles Mane, comme le bon misogyne qu'il est, soupire profondément ennuyé.

— Il s'avère que ces meufs font partie d'un putain de réseau criminel ! Vous imaginez la honte de la presse quand le monde saura que la NCA bosse avec des criminels ?

— Hein ? Mais pourquoi Paul veut se lier avec elles alors ?, s'interroge Oliver en tirant les ficelles de son sweat.

Harry hoche la tête aux propos de notre collègue. C'est vrai que ça n'a pas trop de sens, sachant que nous sommes censés arrêter ce genre de trafic, quel qu'il soit.

Même si nous agissons seulement sur le territoire du Royaume-Uni, on travaille aussi avec Interpol, alors les réseaux criminels, ça nous connait.

Charles trifouille sa cravate en haussant les épaules, d'un air dédaigneux. Ses billes vertes nous observent, méprisantes comme toujours.

— Apparemment, le réseau s'est converti en une sorte de groupe de sauveurs pour l'humanité, répond ce dernier, amusé, et se foutant royalement de la réelle cause de ce réseau. Je crois que c'est une meuf qui s'appelle Lilith Diaz, un truc dans le genre. Comme si on avait quelque chose à foutre du féminisme.