03.

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CHAPITRE.
TROIS.



















LEANDER.
















Hurlements dans la maison, verres ou bien bouteilles qui se brisent contre le sol, je ferme les yeux. J'inspire les dernières taffes de cette cigarette avant de descendre. J'aspire autant de poison pour que ses coups soient les derniers.

C'est ce que je me serais dit, deux ans plus tôt. C'est ce que j'aurais fait, deux ans plus tôt. Encore trop jeune pour comprendre que je ne pourrai jamais changer les choses. Que je ne pourrai jamais rien faire parce que, le destin est déjà bien écrit à l'encre rouge des âmes pures.

Leur sang.

Et désormais, ce n'est que la musique qui résonne. Entre corps chauds, entre âmes déchues, entre nous. Esprit qui s'éclipse, parce qu'elle est bien trop torturée par mes pensées macabres. Et pourtant, une seule chose n'a pas changé. Cette toxine qui attaque mes poumons. Cette tige coincée entre mes doigts.

Mauvaise habitude.
Mauvais calmant.

Entre ces corps inconnus, que mon âme souhaite coller pour cette chaleur mortelle, sous les yeux guetteurs de la lune qui observe correctement ses esclaves, elle attend patiemment que le sang coule et elle attend aussi que le chaos qui m'entoure, m'avale. Patience, lune. Lumière blanche de mon âme.

Elle attend. Parce qu'elle et moi, on sait aussi bien la réponse. Que je me ferai avaler, tôt ou tard. Que je m'enfoncerai une bonne fois pour toute dans la noirceur pour m'en sortir.

Cigarette, alcool et sex ne sont
que le commencement.

Puis il y aura la drogue. Il y aura de nouveau les cicatrices de ma tristesse devenue haine sur ma chair. Il y aura l'encre rouge de mes pleurs sur ma peau écorchée. Puis le dernier, ma mort.

Ce moment n'est que le déclenchement d'une chose que je ne pourrai jamais expliquer. Ce moment, il n'est pas comme les autres. Il cache une chose dont je ne pourrai expliquer. Il cache une chose sombre.

Il cache ma descente
en enfer.

Mais silence. Car ce secret ne devra être dévoilé. Il devra être mis sous cadenas, scellé et enfoncé dans dans le fond de l'océan inconnu. Et pour l'instant, je m'interdis à penser à ça.

Je refuse que mon âme l'apprenne. Que l'enfant pleurant, hurle le nom de son père.

Bouteille ou bien verre attrapé dans les mains des autres, si on était pas en boîte, je me serais dit que je serais en train de voler. Que j'ai pêché.

Mais les esprits sont bien trop loins. Ils n'entendent plus correctement et acceptent même à ravi qu'on leur enlève une charge lourde.

Comme si le verre était le problème.

J'aperçois Mila en train d'observer Alissia et Jackson se rouler une pelle. J'aperçois également l'ami de Jackson, Taylor. Il n'est pas net d'après mon instinct. Il n'est pas bon pour mon avenir, d'après mon âme.

Il est étrange. Il est mystérieux mais pas dans un bon sens. Il est mystérieux car il cache quelque chose de mauvais. Il semble être le fruit pourri du panier. Et ça ne le gêne pas, car il aime terrifier vu les regards qui croisent le sien.

Froid, violent et tueur.
Presque fous.

Alors je n'ai pas parlé. Durant les trentaines de minutes, je n'ai rien dit. Je me suis enfoncé dans mon siège à ressort cassé, le regard perdu sur le paysage défilant. Je n'ai pas prêté attention aux regards jetés mais je les ai vu. Je l'ai vu, lui.

KNIGHT.  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant