06.

371 30 137
                                    








CHAPITRE.
SIX.














LEANDER.













Souffle coupé, je n'ose pas lever mes yeux du portable. Je sens pourtant toujours sa présence à mes côtés. Il m'observe encore et encore. Ses orbes sondent mon corps, mes faits et gestes.

J'observe ce qui m'entoure durant une légèreté de seconde. Escalier à droite, il se trouve devant. Porte des employés, il faut entrer avec un badge que j'ai dans ma poche.

Respire, Leander, respire.

Je range doucement mon portable dans ma poche sous ses yeux qui semblent être des lunettes de sniper. Fumant la dernière taffe de ma cigarette que j'écrase au sol, j'attrape délicatement les clés sans faire de bruit. Silence, sinon je mourrais. Le badge entre mes deux doigts, le souffle qui part de mes lèvres me donne le courage.

Courage, Leander, courage.

C'est l'adrénaline qui monte. C'est elle qui me fera courir. Elle coule doucement dans mes veines, montant dans les arrêts de mon cœur.

Je suis prêt.

Je cours. Je cours ces trente mètres en une fraction de seconde et entends des pas derrière moi. Bordel.
J'active la porte et m'engouffre à l'intérieur, fermant la porte derrière moi mais il la bloque.

— Arrêtes de courir et rends toi, merde ! hurle-t-il.

— Qu'est ce que vous me voulez bordel ? hurle-je à mon tour.

— Ton cocktail, tiens, connard. Tu sais très bien ce qu'on veut de toi !

Bien évidemment que je le savais. Ils voulaient ma peau, ils voulaient me voir mort. Mais cette fois-ci, ce coup là, je ne l'accepterai pas. Pas après ce que j'ai vécu.

Leander ne mérite pas de mourir.

Alors j'ai mordu son bras qui essayait d'attraper le col de mon polo. J'ai mordu en fermant violemment les yeux et entends un hurlement de douleur. Bras enlevé, je ferme rapidement la porte et dévale les escaliers de secours. L'air froid tape ma chair.

La respiration saccadée, les rues ne m'ont jamais semblé aussi courtes. Chacun de mes pas frappent le béton avec violence. Plus le temps de stresser, d'avoir peur. Il faut que je cours. Il faut que je retrouve Mila et on verra. Aucun plan, aucun but, c'est juste la survie, c'est mon système qui se met en marche.

Je cours pour vivre. Moi qui avais l'habitude d'essayer de survivre, je suis littéralement en train de me battre pour me sauver la peau. Je ne survis plus, j'essaye de sauver ma vie. Je fais quelque chose dont je me croyais incapable.

Leander n'est qu'un suicidaire passionné.

Il n'y avait pourtant pas de poésie qui sortait de mes lèvres. Je n'étais pas un enfant de cœur. Je ne voyais que le mal partout et pourtant j'étais passionné.

Passionné par la mort.

Danse mortelle, sacrifice pour les cieux, je me demande souvent ce qui se passerait après. Un tunnel ? Le Dieu tout puissant ? Qu'est ce qu'il y avait et qui a été prouvé ?

J'étais passionné par elle car elle est tout mon contraire. Puissante et réparatrice des maux. Elle est supérieure, elle est dominatrice. Ennemie de la lune car elle sauvait les âmes pleurantes, lune qui haïssait ça car elle aime la douleur, la peine immense des cœurs, ennemis tel que la lune et le soleil, j'ai toujours pensé qu'ils se cachaient car en réalité, ils s'aimaient comme ils se détestaient.

KNIGHT.  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant