Le désert

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Point de vue d'Iris :


Le lendemain, je me réveille aux premières lueurs de l'aube. J'ai consacré une bonne partie de la nuit à poursuivre ma route, et ce n'est qu'une fois la lisière de l'immense forêt atteinte que je me suis résignée à m'octroyer quelques heures de sommeil réparateur.

Maintenant que le soleil avait pris place dans un ciel sans nuages, je pouvais découvrir le nouvel environnement qui me fait face. Un océan de sable dont les mille et unes vagues s'élevaient sur tout l'horizon. Au loin, j'aperçois trois petites tâches sombres que je soupçonne d'être des escapades pour les voyageurs. Je dois obligatoirement passer par l'une d'elles. Il me faut absolument un voile pour me couvrir la tête et éviter une insolation. Heureusement, mes vêtements recouvrent l'intégralité de mon corps et m'éviteront un coup de soleil. L'inconvénient, car il y en a un, c'est que je suis en noir de la tête au pied. Et merde...

Je me résous à reprendre ma route. Les grains de sable basculent sous mes pieds, tandis que mon ombre s'étire derrière moi. La chaleur diminue ma faim, mais la soif vient rapidement prendre sa place. L'astre lumineux tape fort, et la chaleur est insupportable. Sous la température, les dunes semblent danser et rougissent. Je ne veux qu'une chose, m'arrêter à l'ombre. Mais le truc, c'est que ce désert est vide, isolé. Pas la moindre oasis aux alentours. Comment vais-je faire si je n'atteins pas la prochaine halte ?

Tout en me forçant à placer un pas devant l'autre, je laisse mon esprit vagabonder. Je repense à tout ce que je sais sur la compétition. Il doit forcément y avoir un indice. Ce n'est pas possible qu'ils nous lâchent dans ce milieu inhospitalier comme ça ! Personne ne parviendra à franchir cette étape... Cette pensée me préoccupe. Je passe la matinée à songer. Puis j'ai enfin une révélation.

_L'arène souterraine... soufflais-je.

Mais oui !! Cette compétition mondiale se passe dans une arène souterraine ! Tout le monde le savait, que ce soit les nobles ou les serviteurs. Cette information s'était répandue comme une traînée de poudre il y a plusieurs mois de ça. Réfléchis, réfléchis... Une arène souterraine en Caless ? Presque l'ensemble du territoire ne se compose uniquement de dunes. Mais ce terrain n'était pas propice pour ce genre d'entreprise. Par contre, je sais qu'une petite région stérile est une chaîne de montagnes. Je suis intimement persuadée que je dois m'y rendre. C'est là-bas que les dirigeants nous attendent. Je le sais. J'en suis plus que certaine.

Je presse le pas lorsque je vois ma future halte à une centaine de mètres. C'est un petit camp de nomades, sans doute, où ces derniers ont établi leurs tentes. Je me dépêche. Une fois sur place j'observe avec attention les différents abris. Mumm, la plus part sont des habitations, mais je distingue quelques commerces. Parfait !

Mais je n'ai ni les sous, ni la volonté d'entreprendre une diversion pour voler ce dont j'ai besoin. Je suis épuisée par cette chaleur et ma détermination est en baisse. Je mets en place un autre plan tout aussi efficace, rapide et simple. Je me faufile derrière un commerce. Le vendeur se trouve devant sa tente et surveille son étalage. Et d'un mouvement sec, je déchire le tissu de la tente sur un bon mètre. Puis je m'insinue dans l'ouverture avec discrétion. Je suis désormais dans le dos du commerçant, mais il ne se rend compte de rien. Je suis silencieuse et alerte. Je fouille sans bruit les différents emplacements où pourrait être posé ses économies. Je les trouve en un rien de temps. Je ne connais pas cette monnaie, alors je prends une bonne poignée de pièces métalliques. Puis ressort.

Je contourne ensuite la tente et me plante devant l'homme, tout sourire. Il semble sympathique avec son épaisse barbe grisonnante et son bronzage marqué.

Survivre dans l'arèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant