Survivre dans l'arène

Épreuve écrite... enfantin, ou non ?

Dès l'ouverture des portes, les champions du monde entier se bousculent pour s'engouffrer le plus rapidement possible dans l'arène. Avec plus de 150 individus qui se serrent les uns contre les autres dans l'espoir de devancer leurs compères, il faut avouer que le spectacle est plutôt  singulier ! Néanmoins, j'ai beau avoir moi-même conscience de la stupidité de cette initiative _l'examen écris ne débutera pas tant que tout le monde ne sera installé_ je ne peux m'empêcher de vouloir doubler. 

Hiong et moi nous faufilons donc en travers de la foule, profitant de nos carrures plus fluettes. Lucien, quant à lui, préfère rester en retrait et patienter. Un jugement certes résonné, mais qui ne s'accorde pas avec ma volonté d'être première... en tout !

_Iris, suis-moi. J'ai trouvé deux places, m'intime mon camarde d'une voix forte avant de changer brusquement de direction.

J'acquiesce et lui emboîte aussitôt le pas. Il se déplace avec une épatente dextérité au milieu de la foule et je dois veiller à ne pas le perdre de vue. 

Et par chance, nous les atteignons à temps. Dès l'instant où je repère la chaise libre aux côtés de mon ami, je m'y jette hâtivement. Sentir par la suite le dossier contre mon dos m'offre un soulagement des plus agréable. Fini cette bagarre ridicule : je suis enfin placée. Campée à côté de Hiong, j'ai décidément le siège idéal.

_Alors petit voleuse, m'interpelle de nouveau l'espion de sa voix chaleureuse légèrement gutturale. Stressée ?

_Pour ce vulgaire examen ? Bien sûr que non, ricanais-je avec mépris. Tu me prends pour qui ? Je suis l'une des mieux informées de mon royaume. En tant que meilleure voleuse, je suis obligée d'avoir connaissance de l'actualité. Savoir qui cambrioler, qui redouter, où ne pas me rendre. Considérer les déplacements des troupes royales ou encore estimer les risques... N'oublie pas qui je suis !

_Quelle arrogance, tranche l'asiatique.

_Je suis simplement conscience de ma position, Hiong. Et tu devrais l'être tout autant, m'entêtais-je en souriant sournoisement.

_Iris, Iris, Iris... souffle le brun en secouant la tête avec désinvolture. Tu as beau être une amie sympa, c'est dingue la haute opinion que tu as de toi-même.

_Merci, je prends ça pour un complément. Et puis Hiong, tu es aussi arrogant que moi ! Ne fais pas le modeste, ça ne te vas pas du tout.

_Tu es pire que moi, rétorque-t-il en éclatant de rire. Si condescendante ! Tu atteins un niveau complètement différent !

_Par ce que je suis simplement meilleure que toi, minaudai-je en resserrant ma queue de cheval. Ça va de paire.

_Modère tes propos cousines. Ou serait-ce un défis ?

Le champion d'Asiane avait dit cette dernière phrase avec un tel sérieux que je ne pus contenir mon rire. Il s'apprête à poursuivre sur sa lancée, mais s'arrête soudainement. Je ne comprends pas tout de suite le motif, avant de remarquer le silence qui règne alors dans l'arène. Chaque candidat participant à la compétition mondiale avait prit place. Formant un immense ovale, les tables d'un mètre et demi étaient disposées les unes collées aux autres, et longeaient ainsi les murs du crique intérieure. Sur celles-ci, un petit coffré rectangulaire. Je me rends compte de mon erreur : je n'ai pas profiter de mon temps d'avance pour l'observer outre mesure. Mais j'y remédie sur-le-champ.

Étrange... Du bout des doigts, je perçois une fente sur le côté, ce qui me confirme l'idée d'une boite. Pourtant, elle reste obstinément fermée et ne contient aucune ouverture ou trou pour une clé, tout e étant dépourvu du moindre loquet.