Baby Mama - Jude Bellingham

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[...] and I know you miss your Dad
When I'm gone, but I'm tryin' to give you the life that I never have.
Eminem- Mockingbird

AVA

BIRMINGHAM - 25 octobre

Je venais tout juste de récupérer Ayden à la garderie lorsque nous avons commencé notre petite routine quotidienne : se raconter nos journées sur le chemin du retour. Il était toujours si enthousiaste, me parlant des dessins qu'il avait faits ou des chansons qu'il avait apprises.

Mais aujourd'hui, il y avait une lourdeur dans ses petits pas, une hésitation dans sa voix.

— Et toi, mon cœur, comment s'est passée ta journée ? demandai-je, en lui souriant tendrement.

Ayden baissa les yeux, jouant avec les lacets de ses petites chaussures.

— Maman... les autres enfants, ils ont dit des choses pas gentilles, murmura-t-il, la voix tremblante.

Je m'arrêtai net, m'accroupissant pour être à sa hauteur.

— Qu'est-ce qu'ils ont dit, mon ange ?

Il renifla, ses yeux bleus se remplissant de larmes.

— La maîtresse a demandé ce que nos papas et mamans font comme travail... J'ai dit que tu fais des fleurs, que t'es la meilleure fleuriste ! Mais... quand j'ai dis que j'ai pas de papa, et ils ont ri de moi...

Les mots me serrèrent le cœur.

—Oh, mon petit bonhomme... Je le pris dans mes bras, le berçant doucement.

— Ils ont dit que j'étais bizarre, que tous les enfants ont un papa. Ils ont dit que je suis anormal, sanglota-t-il, s'accrochant à moi comme si je pouvais le protéger de toute la méchanceté du monde.

— Écoute-moi bien, Ayden. Tu es le petit garçon le plus extraordinaire que je connaisse. Tu es unique, et c'est ce qui fait de toi quelqu'un de spécial. Peu importe ce que les autres disent, d'accord ? Je le regardai droit dans les yeux, essuyant ses larmes d'un geste tendre.

Il hocha la tête, encore secoué par les sanglots.

—Je t'aime, maman.

— Je t'aime plus que tout au monde, mon trésor. Et ensemble, on est une équipe super forte, n'est-ce pas ?

Un petit sourire éclaira son visage, et il acquiesça, retrouvant un peu de son énergie habituelle.

— Oui, maman ! On est les meilleurs !

Nous avons repris notre marche, main dans la main, le cœur un peu plus léger.

JUDE

BIRMINGHAM - 25 octobre

Je fixais mon téléphone, l'angoisse montant à chaque minute qui passait sans nouvelles de Clara. Elle n'était toujours pas rentrée, et l'atmosphère de l'appartement semblait peser de plus en plus lourd. Je pris une décision, mon doigt glissant sur l'écran pour composer son numéro. Après quelques instants, elle décrocha.

— Clara ? C'est Jude. On peut parler ? ma voix était tendue, un mélange d'inquiétude et d'espoir.

— Je ne veux pas te parler, Jude. Je viendrai récupérer mes affaires demain, et je rentre en Allemagne, sa voix était froide, distante.

— Attends, Clara, ne fais pas ça. On peut arranger les choses, tentai-je de la persuader, le cœur battant à tout rompre.

Elle m'interrompit brusquement, sa colère palpable même à travers la ligne.

— La meuf avec qui tu m'as trompée va regretter de t'avoir approché, Jude.

La ligne se coupa, me laissant seul avec le bourdonnement du silence et le poids de ses mots.

AVA

BIRMINGHAM - 25 octobre

Je m'affairais en cuisine, le doux parfum du ragoût flottant dans l'air, tandis qu'Ayden, mon petit trésor de deux ans, jouait avec ses cubes à côté.

— Ayden, chéri, peux-tu me passer le saladier, s'il te plaît ?, demandai-je, en me penchant vers lui avec un sourire.

Il rigolait, les mains pleines de jouets, quand soudain, la sonnette retentit.

Je me redressai, essuyant mes mains sur mon tablier.

— Reste ici, je reviens tout de suite, dis-je à Ayden, qui me regardait avec ses grands yeux curieux.

J'avançai vers la porte, les pensées déjà tournées vers qui cela pourrait être. Peut-être une livraison que j'avais oubliée ? Ou les voisins venant pour une visite impromptue ?

Mais je n'eus pas le temps de finir ma réflexion. À peine avais-je ouvert la porte qu'une ombre se dessina brusquement devant moi. Un choc violent contre mon visage, une douleur fulgurante, et le monde autour de moi sombra dans l'obscurité, un trou noir engloutissant ma conscience.

Malgré sue j'étais au sol, je pouvais encore sentir les coups de mon agresseur sur mes côtes. Il n'y allait pas de main morte.

Je sentais la fraîcheur du carrelage sous moi, ma conscience flottant dans un brouillard.

Je ne pouvais pas ouvrir les yeux, mais je percevais le monde autour de moi à travers un voile de douleur sourde. Des bruits étouffés, des pas qui s'éloignent, et puis... les cris d'Ayden. Mon cœur se serra.

— Maman ! appelait-il, sa voix tremblante de peur.

Je rassemblai toutes mes forces pour lui répondre.

— Ay... Ayden, ma voix n'était qu'un murmure. Les pompiers, mon chéri, appelle les pompiers.

Il y eut un silence, puis le son de petits pas précipités. J'entendis le cliquetis d'un téléphone, et je savais qu'il faisait ce que je lui avais appris, ce que nous avions répété ensemble en cas d'urgences.

— Bravo, mon ange, je pensais, fière de lui malgré la situation accablante.

Les minutes passèrent, ou peut-être étaient-ce des secondes, je ne pouvais pas dire. Mais bientôt, je sentis les petites mains d'Ayden sur mon visage, chaudes et réconfortantes.

— Maman, les pompiers sont là, ne ferme pas les yeux, ne t'endors pas, dit-il, sa voix pleine d'espoir et de courage.

Et alors que j'attendais dans l'obscurité, je savais que nous n'étions pas seuls. Ayden était là, et l'aide était en chemin.