Les sorciers de l'hôtel continental by memepotter952504

Chapitre 34

Le samedi matin, Harry rejoignit Severus Snape dans le hall d'entrée et, sans même échangé un mot, les deux Serpentards partirent d'un pas rapide sur le chemin menant à Pré-au-Lard. Il avait été décidé qu'ils partiraient tôt afin d'éviter la famille Potter qui n'était pas au courant de leur démarche. C'était mieux ainsi. Le jeune Black ne voulait pas perdre de temps dans une discussion et un énième débat inutile.

C'était toujours la même chose avec les Potter. Il en était las. Quand ce n'était pas James Potter qui insultait son père comme étant un Mangemort, un traître et un lâche, sans parler de sa profession d'assassin, c'était Ezéchiel, Dudley et le dernier Weasley qui en ajoutaient une couche. Sans parler des quelques attaques dont il avait été l'objet de la part de ces trois derniers Gryffondors dans les couloirs. Il en était jusqu'à présent sorti sans la moindre égratignure, et sans même agir avec violence. Il n'avait fait que les éviter et cela ne durait jamais trop longtemps avant qu'un professeur n'intervienne pour punir les coupables. Jusqu'à présent, Harry avait été épargné parce qu'il avait des témoins signifiant bien qu'il n'avait rien fait si ce n'est esquiver. Pas même répliquer verbalement.

Mais il était sûr d'une chose : ces trois Gryffondors le détestaient vraiment et cherchaient à le faire sortir de ses gonds. Il en avait parlé avec Severus, un jour viendrait où il y aurait trois étudiants bien amochés à l'infirmerie, si ce n'est pas déjà à la morgue. L'homme n'avait fait que hocher la tête. Il pouvait comprendre que son serpent commençait légèrement à en avoir marre. On pouvait avoir du sang-froid et de la patience, mais arrivait toujours à un moment où même le plus patient des hommes finissait par exploser de colère quand on venait trop le titiller. Harry faisait partie de ces hommes. Extrêmement patient, mais aussi extrêmement dangereux. Et cela risquait de se retourner sur le Survivant.

Cela allait vraiment mal finir ...

Ils passèrent le portail d'enceinte du château et Severus posa la main sur l'épaule d'Harry et le regarda un instant pour avoir son aval avant de transplaner dans la cour arrière du Chaudron Baveur. Le jeune Black observa les lieux d'un regard circulaire et ses yeux se posèrent rapidement sur Sirius Black. Ou du moins l'homme qui se faisait passer pour Sirius Black. Il savait déjà qu'il s'agissait de son père en dessous, sous polynectar. Ce dernier s'avança d'ailleurs vers eux et les salua.

« Black, » fit Severus avec une froideur qui contrastait fortement avec la chaleur de ses yeux.

« Snape, » répliqua 'Sirius Black' sur le même ton. « Bonjour Harry. »

« Mon oncle, » dit simplement le jeune Assassin. « Tu travailles ? »

« Pas aujourd'hui. Non. Rien n'a attiré mon regard et puis, on devait vérifier quelque chose non ? »

« En effet. »

Harry sourit et les trois Serpentards se dirigèrent vers le mur du fond afin de pénétrer sur le Chemin de Traverse. Ils ne perdirent pas de temps à observer les vitrines des magasins, n'ayant pas la fibre dépensière ni un besoin urgent, et se dirigèrent immédiatement vers la banque Gringotts dont la façade de marbre blanc détonnait au milieu des devantures colorées des magasins.

'Sirius' se dirigea vers un comptoir et patienta que le Gobelin daigne lui accorder un regard. Ne jamais déranger un Gobelin pendant qu'il travaillait à moins que ce soit une question de vie ou de mort. Cela pouvait se retourner contre vous ! Et les trois Serpentards n'avaient pas de raisons d'être pressés ni impolis.

« Que pouvons-nous pour vous, Lord Black ? »

« Ce serait pour voir le conseiller Gobelin Urnok, » informa le sorcier.

La créature observa un instant les accompagnateurs avant d'hocher la tête et de leur demander de les suivre. Une fois dans les couloirs de Gringotts, les effets du polynectar se dissipèrent et Regulus reprit sa forme d'origine. Le Gobelin se retourna, ayant senti la magie de son peuple à l'oeuvre et releva un sourcil.

« C'est pour continuer de faire croire à certaines personnes que je suis bien mort, » expliqua simplement Regulus en haussant les épaules. « Mon frère est au courant et ne quittera pas la maison de la journée. »

« C'est pas vrai, » ironisa Severus. « Black qui est capable de rester immobile ? J'y crois pas ! »

« Pour Harry, il ferait n'importe quoi. Il dit qu'il a une dette envers moi, » soupira l'Assassin.

« C'est ridicule, » commenta Harry qui avait déjà emboité le pas du Gobelin. « Il était en prison pour une raison que je ne lui reprocherais jamais. Il ne pouvait pas s'occuper de moi dans ces conditions. Il ne nous doit rien. Les lois étaient juste contre lui. »

« Cela ne change rien au fait qu'il s'en veut d'avoir agi en Gryffondor. S'il avait été là, tu n'aurais jamais été chez les Dursley. »

« C'est le passé, » fit le plus jeune en haussant des épaules. « Et je ne suis pas malheureux. J'ai eu le plaisir de te connaître et d'avoir un père. »

« Tu l'aurais eu avec lui aussi. »

« Serait-ce du regret ? » demanda Harry en regardant son père dans les yeux.

« Avec toi ? Jamais. Mais tu aurais pu avoir une vie sans avoir à tuer. »

« Cela reste encore à prouver avec cette guerre qui règne dehors. Au moins, avec toi, je suis entraîné pour. Cela n'aurait sûrement pas été le cas avec Sirius. »

« Il n'a pas tort, » commenta Severus. « Les Potter et ton frère sont trop blancs, comme tous les membres de l'Ordre. Le maudit Survivant est encore bien trop innocent alors qu'il a pour devoir de tuer le Seigneur des Ténèbres. »

« Je lui promets du plaisir, » ironisa l'adolescent alors qu'ils pénétraient enfin dans un bureau.

Les trois hommes s'installèrent devant le bureau du conseiller Gobelin et patientèrent.

« Que puis-je pour vous, Mr Black ? » demanda Urnok en posant sa plume sur son bureau et refermant le dossier sur lequel il était penché quelques secondes auparavant.

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