Chapitre 40

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Harry patientait calmement, assis entre son père et Severus et – soupir – son géniteur juste en face de lui. James Potter lançait des regards noirs à Regulus mais aussi à son oncle-parrain. Comme Sirius en faisait tout autant, le jeune Assassin supposa que quelques mots avaient été échangés à son sujet mais ne dit rien. Ce n'était pas ses affaires.

Il observa plutôt les arrivées des différents membres de l'Ordre pour la réunion et remarqua que Dirk Cresswell, l'une de ses cibles dont Severus lui avait donné des informations, était présente. Tout comme Dumbledore à l'autre bout de la table.

Il écouta silencieusement les différents rapports sur les mouvements Mangemorts et sur les disparitions enregistrées par les quelques aurors.

« Harry, mon garçon, » fit Dumbledore au bout d'un instant. « Severus m'a informé que tu avais rencontré Voldemort. »

« C'est le cas. Par deux reprises déjà. »

« Quoi ?! » s'exclama James Potter. « Mais quand ? Tu n'as pas un seul instant quitté Poudlard ou seulement sous la surveillance de quelqu'un ! »

« Si vous croyez que cela m'empêche de travailler ou le Seigneur des Ténèbres d'agir en serpent, vous vous leurrez, » rétorqua calmement Harry. « Je l'ai rencontré la première fois dans cette vieille maison, la Cabane Hurlante. Il y a exactement trois semaines, lors de la sortie de Pré-au-Lard. »

« Impossible. Tu ... »

« Potter ! » siffla Regulus. « Tu la fermes ! Mon fils sait parfaitement se débrouiller sans avoir besoin d'un chaperon en tout temps ! »

« Et échapper à votre vigilance n'est pas un exploit, » soupira le jeune Black. « Vous n'arrivez pas à la cheville de Snape en matière de vigilance. Quant aux seules personnes susceptibles de me surprendre ici ou de me prendre la main dans le sac sont mon père, Maugrey Fol Oeil et peut-être Dumbledore. »

« Je te prierai de me parler sur un autre ton ! »

« Je vous parle sur le ton qui me plait. Ici, vous n'êtes pas mon professeur ! »

« Allons allons, » tempéra Dumbledore. « Harry, mon cher, peux-tu continuer ? »

Le jeune assassin jeta un dernier regard noir à son géniteur avant de se tourner vers le vieil homme.

« Comme je le disais, j'ai rencontré le Seigneur des Ténèbres une fois à la Cabane Hurlante en compagnie de quelques mangemorts, Hadès et son fils, Drago. »

« Hadès ? » firent plusieurs personnes.

« Lucius Malfoy, » expliqua Regulus. « Il semblerait qu'il soit un membre de notre société également. »

« Il se fait aussi appelé le Sanglant Adonis, » soupira Harry en haussant des épaules. « Il signe ses crimes avec une rose rouge. Nous avons un peu parlé. Le Lord Noir a tenté de m'enrôler. Sauf que je ne suis pas un suiveur. »

« Tu nous suis bien nous, » fit remarquer Lily Potter.

« Faux. Je suis mon père, Regulus Black. Personne d'autre. Actuellement, nos intérêts sont communs. Je lui ai fait croire que mon père est mort et il y a cru. Il est reparti un peu plus tard. »

« En te laissant indemne ? » fit James, dubitatif. « Tu racontes des mandragores. Voldemort n'accepte pas le refus. »

« Mais il accepte la possibilité d'avoir un tueur à gage, » rétorqua le jeune Serpentard avec une lueur assassine dans le regard. « Il est venu à Poudlard il y a quelques nuits afin de me donner un contrat. Il m'a donné quelques cibles à éliminer. »

« Tu n'as quand même pas l'intention de le faire ?! » s'indignèrent le couple Potter.

« Ce ne serait pas la première fois, » répondit Harry en haussant des épaules. « Il m'a déjà payé un acompte. »

« Qui ? » demanda Maugrey Fol Oeil de sa voix bourrue.

« Une personne dont je ne connais encore rien à part sa nature de sorcier. Et Dumbledore, » ajouta-t-il en posant son regard sur le vieil homme. « Sachez monsieur que votre contrat n'est pas exclusif. Une autre personne tente également de vous tuer. »

« Oui, j'en avais quelques doutes, » répondit Dumbledore.

Toutefois il ne dévoila pas l'identité de la personne mais Harry savait que l'homme la connaissait. Cela se lisait dans son regard bleu.

« Et donc tu vas tuer ces deux personnes ? » demanda James. « Tu vas tuer un innocent ? Tu vas tuer Dumbledore ? »

« C'est mon job. On me paie et je fais le sale boulot qu'on me demande. Cela dit, je fais une légère entorse à mon mode de fonctionnement en vous le dévoilant. Si j'avais vraiment voulu tuer Dumbledore, il serait déjà mort la nuit même où le Seigneur des Ténèbres est venu me proposer ce contrat. Comme quoi ... je ne suis pas qu'un monstre. »

« Tu as été très mal éduqué ! »

« Dis l'homme qui m'a abandonné chez un violeur pédophile et une exclavagiste. »

« Cela suffit, » dit calmement Dumbledore bien que sa voix était un peu plus dure. « Ce n'est pas grave, James, » continua-t-il ensuite. « Il serait au contraire peut-être mieux pour Harry qu'il accomplisse son travail, du moins en ce qui me concerne. »

Tous les membres de l'Ordre le regardèrent comme si une deuxième tête lui poussait entre les deux épaules.

« Vous n'êtes pas sérieux, Albus ?! » s'exclama Minerva McGonagall.

« Hélas, Minnie, ma chère. Pour moi, il est déjà trop tard, » fit le vieil homme en montrant son bras blessé. « Je suis déjà mourant. »

« Quoi ?! Non ! » fit James Potter. « Dumbledore ! »

« Ce qu'il dit est la vérité, Potter, » intervint Severus en retenant un soupir. « Albus est mourant. Une malédiction du Seigneur des Ténèbres qui est hélas impossible à briser. Je n'ai pu que la ralentir. Il lui reste tout au plus jusqu'à la fin de l'année et ce n'est malheureusement pas sans douleur et souffrance. »

Le silence se fit lourd dans la pièce. Harry enregistra la nouvelle en observant la main du directeur.

« Donc, si j'accomplis mon contrat ... cela ne changerait pas grand-chose, » dit-il au bout d'un moment.

« Non, en effet, Harry, » fit Dumbledore avec un sourire triste. « Cela t'apporterait au contraire d'avoir une certaine confiance de la part de Voldemort. Et pour notre cause, ce n'est pas à négliger. Il se méfiera moins de toi que de nous. »

« Un autre espion, Albus ? » demanda le Maître des Potions.

« Deux valent mieux qu'un, Severus. Vous pourrez toujours compter l'un sur l'autre. »

Harry échangea un regard avec le compagnon de son père. Oui, il veillerait sur lui sans le moindre problème. Il était cher au coeur de son père.

« Harry ? » fit soudain Regulus en voyant le peu de réaction de la part de son fils.

« Cela me va, » répondit le jeune Assassin. « Dites-moi quand vous voulez que je complète mon contrat, professeur Dumbledore. »

« J'ai quelques petites choses à faire encore mais oui, Harry, je te le ferai savoir. »

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Les sorciers de l'hôtel continental  by memepotter952504Où les histoires vivent. Découvrez maintenant