𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷1

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Je regarde de mes yeux larmoyant la scène qui se déroule devant moi. Je n'ose regarder la réalité en face. Celui qui m'avait tant donné. . . Comment peut-il succomber aussi tôt ? Qui aurait pu faire une telle chose, une telle abomination ?! Je reste silencieux, ne sachant quoi faire en dépit de pleurer. Cependant, j'aperçois une arme à feu dans sa main, celle-ci même, qui a sans aucun doute aidé dans l'accomplissement de cet acte. Mais pourquoi...?

Katsuki, à mes côtés reste de marbre. Il ne dit rien, gardant une expression fermée au visage.

-"Comment peut-il être décédé ? Cela n'a aucun sens."

Je ne réponds rien. La situation est bien trop difficile à avaler pour moi. Toutefois, c'est un fait des plus étonnant. Si son but était de créer une véritable révolte, pourquoi se serait-il donné la mort. Y a-t-il un message derrière tout ça, ou tout n'est que pure ironie ?

-"Il faut que l'on envoie les codes à Denki."

-"Pour quelle raison désormais ? Le patron est mort. C'est lui qui voulait la fin de l'humanité non ?"

-"Oui, c'est vrai, mais il a aussi créé un programme pour aboutir à cette idée. Si le programme finit dans de mauvaises mains, la fin sera la même."

Je me dirige alors vers l'ordinateur central, faisant abstraction du cadavre à mes côtés. Allumant ainsi l'appareil, j'entre le code et le déverrouille. Je cherche dans chaque fichier, ce qui me prend un temps fou avant de trouver enfin le bon. Discret et bien caché, j'envoie aussitôt une image de l'écran à Denki. J'essaye par la suite de l'appeler pour savoir s'il a bien reçu, mais aucune réponse de sa part.

Soudain, une alarme résonne dans tout le bâtiment, alertant chaque personne et surtout sécurité d'un problème avenant.

-"Pourquoi l'alarme s'est-elle déclenchée ?"

-"Je ne sais pas, mais ce n'est clairement pas bon pour nous !"

Regardant à travers les nombreuses vitres de la pièce, j'aperçois un nombre incalculable de robot de sécurité. Ceux-ci ne sont certes, peu intelligents, mais font preuve d'une réelle force indomptable. Nous courons alors à l'extérieur du bureau, cherchant un moyen de secours. Katsuki et moi, nous précipitons vers l'ascenseur, seule échappatoire à cet étage.

-"Putain, pourquoi il ne vient pas ?!"

Malgré l'attente qui nous parut des heures, les portes s'ouvrent enfin devant nos deux corps tendus par le stress. Mais la joie se fait bien courte. Plusieurs robots de sécurité nous attendaient sagement qu'on tombe dans la gueule du loup.

-"Dites-moi que c'est une blague !"

Je reste cependant muet. Fixant de mes grands yeux ronds, la seule personne humaine parmi ces machines. Je n'y comprends plus rien. Debout, face à nous, un léger sourire aux lèvres, comme si, le simple fait de nous voir dans l'incompréhension totale le faisait jubiler d'excitation.

-"Espèce de fumier." Crache Katsuki sans aucune honte.

-"Quoi, quelles sont ces têtes ? Vous n'êtes pas content de me voir ?"

La bouche pâteuse, je reste fixe, raide face à lui et aux nombreuses machines. Marchant vers nous, je vois le corps de mon compagnon se placer devant moi afin de me protéger. Un acte simple et peu remarquable dans une situation pareille, mais tout aussi touchante à mes yeux.

Seulement, l'atmosphère est lourde sans vouloir dire suffocante. Personne ne parle. Personne ne bouge. Seul l'homme face à nous laisse échapper de légers rires à travers ses lèvres. Irreconnaissable, totalement métamorphosé, j'ai un mal fou à garder mon regard sur le sien. Bien trop déçu de savoir déjà l'évidence.

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