Chapitre 1 : le naufrage

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Partir en vacances après les examens, c'est le top, surtout pour faire une croisière avec des amis ou je pourrais passer mes journées à bronzer, aller à la piscine, m'amuser et surtout profiter de l'air marin ainsi que des paysages magnifiques. Chaque jour est une aventure en soi. Le soir nous dansons sous les étoiles, profitant de la musique et de la chaleur de l'été. À plusieurs reprises quelques hommes m'avaient abordée, sans doute dans le but d'avoir du sexe. J'ai accepté leurs avances à plusieurs reprises, car j'aime le sexe. Peu importe si je suis ou non dans une relation avec la personne qui me baisait, j'aime ça. Pas d'attaches, juste du sexe puis on passe au suivant. Cela me donne un sentiment de liberté, une évasion totale loin des révisions et de la fac. Ces rencontres passionnantes et imprévisibles, ajoutent une dimension excitante à mes vacances. Je savoure chaque moment, sans me soucier du lendemain.

Soudain, une alarme retentit, me sortant de mes pensées. Je sors de la cabine en vitesse sans avoir le temps de m'habiller. J'enfile simplement une paire de claquettes et sors en courant, vêtue simplement de mon maillot de bains deux pièces et un paréo autour de mes hanches. Le couloir est rempli de gens paniqués, cherchant un moyen de sortir. Mon cœur bat à tout rompre, l'adrénaline monte alors que je me fraye un chemin à travers la foule, me demandant si nous sommes réellement en danger. Les voix des autres passagers se mêlent aux annonces de l'équipage, créant une cacophonie qui amplifie la tension. D'après ce que disait la radio, le bateau était en train de couler. Pourtant, malgré la gravité de la situation, je ne pense pas à ce qui est en train de se passer, une étrange torpeur m'envahit, comme si mon esprit refusait d'accepter la réalité. Les gestes deviennent mécaniques, dictés par l'instinct de survie. Je me retrouve bientôt parmi la foule agitée, où chaque visage semble refléter la même angoisse muette. Le gilet de sauvetage qu'on me tend est comme un ancrage dans la réalité, un rappel brutal de la fragilité de notre existence face aux éléments de la nature. Dans l'énorme de canot de sauvetage rouge, on s'entasse les uns sur les autres, pour pouvoir mettre un maximum de personnes et partir le plus loin possible. Je ne sais pas où je vais, nous avons l'air tous un peu déboussolés. Les regards se cherchent, sans pouvoir trouver de réconfort dans les yeux de nos compagnons d'infortune.

Où allons-nous ? Quelqu'un va-t-il nous retrouver ? Ces questions hantent nos esprits, mais aucune réponse ne semble émerger de l'obscurité qui nous entoure. Nous voguons vers l'inconnu, ballottés par les vagues tumultueuses, nos destins suspendus à un fil fragile.

Avec le peu de vêtements que j'ai, il commence à faire assez froid. La mer n'est pas calme, et un homme me regarde. Je suppose qu'il doit me prendre pour une idiote à trembler comme une feuille. Qui sortirait dans cette tenue alors que le navire est en train de couler, que la mer est déchaînée ? Personne... sauf moi. Le soleil rougeoyant a disparu depuis un moment, les nuages sont d'une teinte noirâtre. C'est la seule chose dont je me souvienne, après cela, le petit bateau s'est retourné et la mer m'a emportée...

L'eau salée s'infiltre dans mon nez, dans ma bouche... Je peine à sortir la tête de l'eau, je lutte comme je peux, mais je sens peu à peu mes forces me quitter. Progressivement, ma vision devient floue, je ne sais plus où je me trouve. Suis-je sous l'eau ? À la surface ? Je n'en sais rien. L'oxygène se fait de plus en plus rare, je n'arrive plus à respirer... Pourtant, j'ai l'impression que quelque chose m'a attrapée. Mais je n'ai plus la force pour arriver à penser et savoir ce que c'est. Les sensations m'abandonnent, je sombre dans l'inconscience...

***

Un liquide froid, probablement de l'eau, jetée sur mon corps endormi me réveille instantanément. Haletante et en panique, je me redresse, tourne ma tête de chaque côté pour essayer de voir d'où le liquide peut venir, mais je ne vois rien. Il fait toujours noir, les petits trous qui sont dans le mur, ne permettent pas d'avoir assez de visibilité pour apercevoir quoi que ce soit. Je bloque ma respiration, pour mieux entendre, je crois avoir entendue une autre respiration, qui n'est pas la mienne. Mes muscles se tendent... mon cœur manque un battement.

Une petite voix dans ma tête, me dit de me mettre le plus loin possible de l'endroit d'où vient la seconde respiration. Je n'entends plus que les battements de mon cœur, qui résonnent dans mes tympans. Ne sachant pas si reculer était une bonne idée, je repose ma tête contre le sol pour faire semblant de m'être rendormie. Mes yeux se ferment, et je me force à penser à autre chose, en me disant que ce que je ne vois pas, n'existe pas.

Soudain, je sens quelque chose m'écraser la figure. Très certainement un pied. J'essaie de me relever, mais en vain, ma tête est immédiatement clouée au sol.

- Ne bouge pas.

Sa voix fait vibrer mes entrailles, ma tête commence à être douloureuse sous la pression qu'exerce son pied. Je suis perdue, incapable de comprendre pourquoi et comment je suis arrivée là. Je n'ose plus rien faire, je panique mentalement. Cette voix, pourtant calme, est autoritaire. C'est celle d'un homme sûr de lui, qui ne doute ni de lui-même ni de ses actions. Elle a le don de me clouer sur place et ne me donne pas l'envie de lui désobéir. Ma tête, est collée contre le sol, j'ose à peine respirer. Il appuie un peu plus fort, sans doute pour être certain que je le prends au sérieux, qu'il se rassure : je ne risque pas de me relever pour l'instant ! Car mon corps est totalement pétrifié.

- Hmmm, tu m'excites.

Dit-il d'une voix teintée de désir. Je ferme les yeux, légèrement sous le choc, pour me permettre de réfléchir quelques instants à la situation. Je ne comprends pas. Ou alors je ne veux pas comprendre. Je pensais ne pas pouvoir m'en sortir vivante de ce naufrage, et pourtant, je me retrouve bien en vie, avec la tête sous le pied d'un homme qui semble étrange. Car qui prendrait du plaisir à voir trembler de peur quelqu'un ? À part des gens sadiques ou personnes étranges, je ne vois pas trop. Qui aimerait écraser la tête d'une autre personne avec son pied pour l'immobiliser ? Je n'en sais rien... une question me brûle les lèvres : pourquoi est-ce-que je suis ici ? J'ai envie de lui demander, mais j'ai bien trop peur de parler. J'aimerais également savoir s'il est celui qui me retient prisonnière, car il n'a pas l'air d'être venu me délivrer de cette sorte de prison. Dans ce cas... que va-t-il faire de moi ? Je ne sais pas, je ne veux pas savoir.

Mon courage refait surface. J'ai envie de me relever. Je ne veux pas rester ici, encore moins dans cette position plus longtemps. Tant pis pour les conséquences. Je roule sur le côté avec vivacité, enfin soulagée de la pression de son pied sur mon visage. J'essaie de me relever afin de pouvoir m'enfuir le plus loin possible de cet homme. Mais il ne m'en laisse pas le temps, il est plus rapide que moi. L'homme m'attrape avec brutalité par les cheveux et me force à me mettre à genoux. J'entends quelque chose dans l'air bouger, puis sans prévenir, une main, sa main s'abat avec force sur ma joue, je porte la mienne sur l'endroit où il a frappé, pour essayer de soulager la sensation chaude qui commence à se faire ressentir. Il n'a pas l'air d'avoir apprécié. Je baisse les yeux, par réflexe, oubliant qu'il ne peut pas me voir, donc que ce que je fais n'est pas utile. L'inconnu me secoue brutalement avant de me relâcher sans prévenir, mon corps tombe et ma bouche se retrouve devant ses pieds.

- Embrasse-les.

Dit-il de la même voix autoritaire qu'il avait précédemment, mais cette fois-ci, je ressens une pointe de moquerie. J'hésite. Pourquoi devrais-je lui embrasser les pieds ? Je ne suis pas sa chose, je ne veux pas les lui embrasser. Ce n'est qu'un inconnu après tout, je ne lui dois rien. Il a dû ressentir mon refus, car il me saisit les cheveux avec force, enroule leur longueur autour de sa main, puis me tire vers le haut, m'obligeant à me redresser le plus possible si je ne veux pas avoir plus mal encore.



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Merci d'avoir lu ce chapitre ! J'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

Le prochain chapitre arrive la semaine prochaine :)


Chaleureusement,

Votre autrice.



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