Les Héritiers des Ténèbres {Mattheo Jedusor}

Chapitre 22

Asterin n'a pas bougé de sa chambre depuis la mort de Lia. Elle a juste fait une apparition aux funérailles avant de retourner dans sa grotte. Sa mère et ses amis s'inquiètent beaucoup pour elle. La brune n'a plus aucune motivation, ne mange pas beaucoup... Elle se laisse aller.
Mattheo entre dans la chambre de sa petite-amie pour la voir assise sur le rebord de la fenêtre, Tigrou ronronnant sur ses genoux, aussi triste qu'elle. La pluie frappe sur les carreaux lui donnant encore plus le cafard.

- Trésor...

Il s'approche d'elle.

- Tu peux pas rester comme ça, on s'inquiète tous pour toi.

Il remet une de ses mèches derrière son oreille.

- Je t'ai apportée à manger.

- J'ai pas faim, répond-elle d'une voix éraillée.

Mattheo va poser l'assiette sur le bureau et revient la voir pour la forcer à se lever et encadrer son visage de ses mains. Tigrou siffle vers lui avant de filer dans son fauteuil.

- Maintenant ça suffit Asterin. Tu ne peux pas te laisser dépérir comme ça ! Il faut que tu mange, que tu passe à autre chose ! Je sais que c'est dur, j'ai aussi perdu des proches mais il faut avancer. Je sais que tu as l'impression que ton monde est détruit, que tu ne vas pas t'en sortir et que tu es complètement détruite mais Lia n'aurait pas voulu que tu te laisse aller dans cet état ! Elle aurait voulut que tu continue de vivre, pour elle. Et pas que tu imite un ours en pleine hibernation ! Reprend toi ma vieille !

Asterin déglutit et renifle en baissant la tête.

- C'est dur ce que tu dis.

- Mais c'est la vérité. Trésor je sais que tu es mal, que tu es au plus bas mais tu dois sortir la tête de l'eau et on est tous là pour t'aider. Faut pas que tu reste comme ça, c'est pas possible.

Mattheo essuie la larme qui venait de couler sur la joue de la sorcière.

- On est là pour toi, je suis là pour toi.

La Serpentard étouffe un sanglot et le Jedusor l'embrasse.

- Ça va aller, dit-il entre deux baisers.

Les larmes de la jeune fille se mélange à leur baiser lui donnant un goût salé. Mattheo les fait reculer jusqu'au lit sur lequel ils basculent.

***

Le couple reprend doucement son souffle, allongés l'un à côté de l'autre sur le matelas, le drap ne couvrant que le bas de leur corps.

- Je m'en veux un peu, lâche Asterin.

Mattheo tourne la tête vers elle.

- Pourquoi ?

- De prendre du plaisir alors que Lia vient de mourir.

- Et donc tu va t'interdire de vivre et d'être heureuse juste parce qu'elle n'est pas là ? C'est ridicule.

- Tu peux pas comprendre.

- Si au contraire et mieux que quiconque.

La sorcière le regarde.

- J'avais une petite sœur, avoue t-il.

- Je ne le savais pas.

- Peu de gens le savent et c'est normal, elle est morte très jeune. Elle était un peu plus âgée que Lia.

- Comment s'est arrivé ?

- Elle était avec moi. On se promenait et des sorciers qui en voulaient à mon père s'en sont prit à nous. J'ai pas su la protéger et elle en est morte.

- C'est pas ta faute, le rassure t-elle et essuyant l'unique larme qui venait de couler.

- Comme ce n'est pas la tienne avec Lia. Elle ne voudrait pas que tu reste là comme une larve desséchée plutôt que de continuer à vivre, de continuer à emmerder le monde et à jouer de tes charmes.

Asterin s'appuie sur sa main en souriant.

- Je devrais couper cette langue pour m'avoir insultée de larve, dit-elle en posant sa main sur sa bouche.

- Impossible, répond-il la voix étouffée.

- Ah oui et pourquoi cela ?

Mattheo écarte sa paume.

- Ma langue et ses miracles te manquerait trop.

- De quels miracles tu parle ?

Le Serpentard l'embrasse langoureusement avant de la plaquer doucement contre le lit.

- Ceux là, susurre t-il.

Il mordille la peau en dessous de son oreille, un point très sensible pour Asterin et qui la fait gémir.

- Je trouve pas que ça fasse quoi que ce soit, souffle t-elle.

- C'est pas ce que tu disais il y a encore quelques minutes.

- La ferme Jedusor.

Mattheo l'embrasse en riant.

- Dans deux jours c'est la rentré, dit-il en s'écartant.

- Je sais, soupira la brune. Mais elle se passera bien, comme celle de septembre.

S'ils savaient...