Mon patron

Chapitre 19

— Preston, pourquoi suis-je chez toi ? Tu dis que c'est pour me montrer que tu as confiance en moi, mais...

— Gabriel m'a parlé de ce qui s'est passé avec Amandine cet après-midi, répondit Preston en la fixant.

Ava soupira, puis se ressaisit.

Elle sentait la tension monter, mais elle devait rester calme pour expliquer sa version des faits.

— J'avais dit à Gabriel de ne pas te le dire, mais il a quand même voulu te parler.

Ce qui s'est passé avec Amandine n'a rien à voir avec toi, Preston.

Je suis accusée de quelque chose que je n'ai pas fait, et personne ne me croit.

— Je te crois, Ava.

— Non, Preston, tu ne me crois pas, rétorqua Ava, le regard empli de tristesse.

Preston se retourna, se dirigea vers l'armoire, et en sortit un document.

Il revint vers Ava, s'assit sur le long canapé, et la regarda, tandis qu'elle restait debout, visiblement nerveuse.

— L'appel que j'ai reçu le soir de notre rendez-vous, commença-t-il, était d'un des informaticiens que j'avais engagés en secret.

Je lui avais demandé de fouiller les ordinateurs de tout le monde, et c'est là qu'il m'a dit que des fichiers avaient été envoyés depuis ton ordinateur.

— Et c'est pour cela que tu m'as directement accusée ? dit Ava, sentant sa colère monter.

— Oui, répondit Preston, mais quand j'ai quitté ton appartement ce soir-là, j'ai immédiatement recontacté l'informaticien pour qu'il m'explique cela plus en détail.

— Et ensuite ? demanda Ava, ses yeux brillant d'une lueur d'espoir.

— Il a dit que tu avais envoyé le premier fichier un vendredi soir.

Quand il m'a montré la date de l'envoi, j'ai réalisé que c'était aujourd'hui, le jour où nous étions en réunion.

Je me souviens que tu n'avais avec toi qu'un carnet et un stylo, pas d'ordinateur.

C'est là que j'ai su que je t'avais accusée à tort, mais il me fallait maintenant coincer le véritable coupable, expliqua Preston avec un air déterminé.

Ava se sentit submergée par un mélange de soulagement et de frustration.

Elle inspira profondément avant de répondre.

— Donc, si je comprends bien, je suis devenue un bouc émissaire pour le véritable coupable.

— Oui, répondit Preston en se levant.

Je sais que c'est injuste, et je m'en veux terriblement.

Mais maintenant que je sais que tu es innocente, je veux tout faire pour réparer cette erreur et trouver celui ou celle qui a fait ça.

Ava le regarda, cherchant des signes de mensonge ou de manipulation.

Mais tout ce qu'elle vit fut une détermination et une sincérité indéniables.

Elle soupira de nouveau, cette fois avec un peu plus de calme.

— Je te crois, Preston, dit-elle finalement.

Mais comprends que cette situation m'a blessée profondément.

Je ne peux pas simplement oublier ce qui s'est passé.

— Je sais, Ava, répondit-il doucement.

Et je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour regagner ta confiance et découvrir la vérité.