CHAPITRE 4 : FOURNISSEUR

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KAHLEL


Même jour, quartier Gambetta, Paris, 18H

Kiara était revenue blême de son appel téléphonique. Elle fuyait mon regard et lorsque je lui demandais si elle se sentait bien, elle hochait simplement la tête et souriait. Elle avait justifié son comportement par une urgence professionnelle qui l'avait stressée, mais elle ne m'en avait pas dit plus.

Je n'ai pas voulu la brusquer donc j'ai arrêté mon interrogatoire et me suis enfermé dans mon bureau comme 95% du temps. J'en profitai pour appeler Adrian qui était à mon service depuis maintenant 3 ans. C'était un de mes meilleurs hommes, tant au niveau du combat que de l'espionnage. Il avait réussi à gagner ma confiance à tel point que je lui avais confié la gestion de tous mes hommes en mon absence. Il décrocha à la première sonnerie :

— Oui M. Vestuccini ?

— Bonsoir Adrian, toutes les affaires de Kiara ont bien été rangées à sa guise ?

— Oui Monsieur. Toutes ses affaires ont bien été rangées dans les emplacements qu'elle nous a indiquée.

— Parfait. Comment tu la trouves ? J'ai besoin d'un avis d'expert.

Adrian avait le don de toujours repérer les personnes suspectes. Il sembla hésiter avant de répondre :

— Je ne l'ai pas fréquenté assez longtemps pour pouvoir émettre un quelconque avis.

— D'accord.

Je raccrochai.

Pendant que j'étais en train de vérifier les chiffres que nous rapportaient nos différents trafics, on toqua à la porte. Je donnai mon approbation et la personne entra. Il s'agissait de Kiara qui avait troqué son t-shirt et son jean de ce matin pour un legging noir et un t-shirt assorti oversize. Elle avança vers moi et le sac de sport qu'elle portait à son épaula se balança à chacun de ses pas.

— Bonsoir Gabriele, j'espère ne pas vous déranger, dit-elle en jouant avec sa queue de cheval.

— Je pense que l'on peut se tutoyer maintenant que l'on sera amenés à vivre ensemble, vous ne croyez pas ?

Elle hocha la tête et joua nerveusement avec ses doigts. En ajustant sa casquette noire sur sa tête, elle me demanda :

— Serait-ce possible de te confier Luz 1H ou 2. Je dois me rendre au cabinet car une cliente souhaiterait être préparée pour son audience de demain.

Je plissai les yeux tout en l'analysant. Elle dansait un pied sur l'autre et de la sueur perlait sur son front alors que l'appartement était bien climatisé. Puis ce qui était assez étrange, c'est que selon différents rapports faits par mes hommes, on la décrivait comme une femme très protectrice à l'égard de sa fille. Donc pourquoi confirait-elle sa fille à un homme qu'elle connaissait à peine ? Mais je voyais bien que ça lui coûtait beaucoup de me faire une telle demande.

— C'est d'accord, je garderai la petite Luz, affirmai-je.

— Merci beaucoup ! Je te revaudrai ça, rétorqua-t-elle tout en plaquant son sac de sport contre elle comme s'il y contenait des pièces d'or.

Elle sortit de l'appartement à toute vitesse et m'informa à la hâte que Luz était dans la chambre en train de dessiner.

Je rejoignis Luz dans la chambre en ouvrant discrètement la porte et en fermant celle-ci derrière moi. La chambre, qui était initialement celle de Rebecca, a été intégralement rénovée. Le détail qui capta immédiatement mon attention était les nombreux livres qui étaient rangés dans la grande bibliothèque à ma droite. Il y en avait tellement que certains trainaient sur son bureau. Mes hommes m'avaient prévenu qu'elle avait beaucoup de livres mais je ne m'attendais pas à autant. Alors que je comptais examiner les livres qu'elle lisait, je fus interrompu par une petite voix :

To The Depths Of DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant