CHAPITRE 37 : SYRACUSE

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KIARA



Le lendemain, début décembre, Samedi, Italie, Syracuse, 13H11

A l'arrière d'une voiture, ma tête était posée contre la fenêtre pour observer la forêt qui défilait sous mes yeux.

J'étais partagée sur ce que je ressentais. J'avais le cœur lourd d'avoir été contrainte de quitter mon travail, mes amis et mes habitudes. Mais d'un autre côté, j'étais excitée à l'idée de changer d'air et de découvrir les racines de Kahlel.

La sécurité de ma fille n'avait aucun prix, je me devais de quitter Paris.

Ce sourire qui n'avait pas quitté les lèvres de Luz depuis notre trajet en jet privé depuis Paris me rassurait sur la décision que j'avais prise. Elle était actuellement installée sur son siège auto à ma gauche.

—Maman ? Gabile est déjà dans sa maison, hein ? me demanda Luz.

—Oui mon cœur, il est arrivé avant nous, l'informai-je en apercevant Dante qui nous regardait avec un sourire amusé à travers le rétroviseur.

Après avoir discuté jusque très tard hier avec Kahlel, il a décidé de se rendre à Syracuse avant nous pour faire un rapport à son père sur mon bourreau. Il était persuadé que mon maître-chanteur ne me visait pas personnellement mais agissait pour nuire à la mafia.

—A titre informatif, la villa des Vestuccini est isolée par rapport aux autres habitations. Le centre-ville se trouve à peu près à une trentaine de minutes en voiture, m'informa Dante en étant toujours concentré sur la route.

—EST-CE QUE Y'A LA PLAGEEE ? se questionna Luz.

—Oui, évidemment. La maison se situe juste en face de la mer, rapporta Dante en prenant un virage.

Luz tapa dans ses mains d'excitation en hurlant de joie ce qui me fit doucement rire. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'en plein mois de décembre, on évite d'aller à la page si on ne souhaite pas tomber malade.

—Nous sommes arrivés, déclara Dante.

Derrière toute cette végétation, je pouvais apercevoir l'arrière d'une grande maison en pierre se dessiner au fur et à mesure que nous avancions.

Dante arrêta la voiture en pleine route à quelques pas de la villa. Je remarquais que nous étions entourés par plusieurs voitures noires garées en file indienne.

Je sursautais lorsque la portière s'ouvrit brusquement sur un grand brun aux yeux bleus vêtu d'un pull à col roulé noir et d'un pantalon de ville assorti.

Kahlel.

—Bienvenue à Syracuse ! me dit-il en me tendant sa main que j'acceptais pour m'aider à quitter le véhicule.

A l'extérieur, un vent agréable vint soulever mes cheveux détachés qui retombaient sur mes épaules. J'avais bien fait d'opter pour un long manteau gris qui cachait l'intégralité de ma tenue. J'étais vêtue d'un simple jean bleu classique avec un pull oversize gris en maille.

—GABILE ! GABILE ! GABILE ! GABILE !

Pendant que je souriais face à l'impatience de Luz, Kahlel aida ma fille à s'extraire de la voiture en la portant. Il en profita pour embrasser la tempe de ma fille à plusieurs reprises sous les rires de ma fille avant de la déposer au sol.

—C'EST TA MAISON ? demanda Luz en pointant l'arrière de la villa qui nous faisait face.

—Oui, c'est notre maison. Tu peux déjà y aller ! Je t'ai préparé des cookies qui t'attendent dans la cuis...

To The Depths Of DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant