CHAPITRE 24 : NUIT

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KAHLEL





Même jour, École Maternelle Descartes, Paris 15ème, 16H14

—Pourquoi tu m'appelles Gabriele ? Ça ne sert plus à rien de faire semblant maintenant.

Kiara me regarda complètement perdue.

—Tu peux m'appeler Kahlel directement, inutile d'utiliser ma fausse identité.

Le visage de Kiara se décomposa et je compris à cet instant précis que je venais de commettre une erreur monumentale.

Je commençais à passer mes mains nerveusement dans mes cheveux en prenant conscience que Kiara livrait de faux tableaux à mon QG sans savoir dans quoi elle s'était embarquée. Sans savoir qu'elle s'était attirée les foudres de la mafia italienne et que j'étais son putain d'héritier.

D'un côté, cette réalité m'enlevait un poids. Elle m'avait trahi involontairement.

Kiara secoua vivement la tête avant de me demander :

—Qui es-tu réellement ?

Je m'approchais un peu plus d'elle sur ce banc en bois au milieu de la cour de récréation, je posais mon bras derrière elle.

Pendant que nos souffles se mélangèrent, une brise vint soulever délicatement les cheveux de jais de Kiara pour retomber élégamment sur ses épaules.

—Kiara, je ne m'appelle pas Gabriele Lombardo. Ma véritable identité est Kahlel Gabriele Vestuccini.

Contre tout attente, les lèvres de Kiara s'étirèrent en un sourire... satisfait ?

Sa réaction était en totale contradiction avec l'idée que je m'étais faite de sa réaction.

—Je le savais depuis un moment que Gabriele n'était pas ta véritable identité, avoua-t-elle en esquissant un sourire.

C'est quoi ce putain de plot twist ??

Je haussais les sourcils pour l'inviter à m'en dire plus.

—Lorsque tu es parti en voyage d'affaires, il me semble que c'était à Marseille ? J'en ai profité pour me rendre dans ton bureau. J'ai feuilleté rapidement pas mal de paperasses qui trainaient sur ton bureau. Tous les documents étaient au nom d'un certain « Kahlel Vestuccini ». Le fait que tu sois cette personne ne m'avait absolument pas traversé l'esprit. Mais lorsque par erreur l'un de tes hommes t'avait appelé « M Vest... » mais aussi lorsque tu m'as avoué être propriétaire de l'appartement et de tout le bâtiment lorsque ma mère nous avait rendu visite, toutes les pièces du puzzle s'étaient parfaitement emboîtées. Car parmi tous les documents qui trainaient, il y avait un certificat officiel qui désignait un certain « Kahlel Vestuccini » comme étant le propriétaire de l'intégralité du bâtiment. Tu m'excuseras d'être entrée dans ton bureau sans ta permission mais pour des raisons de sécurité, j'ai voulu m'assurer que tu n'étais pas une personne malveillante.

L'homme qui était en charge de la surveillance de l'appartement ce jour-là aura de mes nouvelles très bientôt. Cela signifiait que n'importe qui avait accès à des informations confidentielles.

Dans cet appartement, j'avais toujours fait en sorte de ne jamais laisser de documents liés à la mafia. Seuls des documents en lien avec mes titres de propriété étaient présents.

—Je suis épaté, bravo. Et le fait que je prétende être une personne que je ne suis pas, ne t'a pas effrayée ?

Elle soupira et regarda le ciel un instant avant de soutenir de nouveau mon regard.

To The Depths Of DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant