CHAPITRE 5 : SECRETS

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KIARA


Septembre, Paris 8ème, 11H30

Cela faisait plus d'une semaine que Luz et moi vivions dans l'appartement de Gabriele. Il était très souvent absent, surtout depuis la fois où je lui avais confié Luz pour aller déposer les faux tableaux dans une sorte d'entrepôt.

Je repensais sans cesse à ce moment où j'étais dans cet entrepôt, pleine de sueur, habillée dans des vêtements noirs et amples, avec un tableau couvert de son étui sous le bras. Tous ces hommes me regardaient avec haine et mépris alors que les fois précédentes, ils étaient très accueillants. Lorsque la transaction a été effectuée et que je m'apprêtais à rebrousser chemin, l'un d'eux m'a donné gratuitement un coup violent au niveau de l'estomac, ce qui m'a fait immédiatement vomir lorsque je suis sortie du repaire. La douleur était toujours présente mais elle était maintenant supportable. 

Un peu avant le début de l'été, j'ai été contactée par un inconnu qui m'a menacée de s'en prendre à Luz si je ne fournissais pas de faux tableaux à l'adresse qu'il me donnerait. Au départ, je prenais à la légère ces menaces et pensais qu'il s'agissait d'une blague. Mais j'ai très vite compris que cette personne était réellement sérieuse lorsqu'il m'avait envoyée une photo de Luz qui s'amusait à la cour de récréation et qu'il pointait sur elle une arme à feu. En tant que juriste et ayant eu un père policier, je savais pertinemment qu'il s'agissait d'une réelle arme.

Ce jour-là, le peu de d'équilibre que j'avais réussi à instaurer après des années, s'était totalement écroulé. Je commençais à vivre dans l'angoisse perpétuelle de perdre ma fille, et perdre ma fille reviendrait à me perdre moi.

Mes pensées furent interrompues par un message sur mon téléphone en provenance de ma meilleure amie, Cassandra, qui indiquait qu'elle m'attendait au parc Monceau. Je repris conscience que j'étais enfermée dans mon bureau au cabinet depuis maintenant 9H du matin.

Je me levai de ma chaise et attrapai ma veste blazer marron étalée sur le dossier de ma chaise et sortis du cabinet. Cassandra et moi avions pris l'habitude de nous poser au parc Monceau à la pause déjeuner. Ce lieu était à quelques minutes de notre lieu de travail respectif. 

Après quelques minutes de marche, j'arrivai enfin au parc qui était toujours très animé entre les joggeurs, les passants qui promenaient leurs chiens ou encore les personnes âgées qui faisaient un cours collectif de yoga dans un coin d'herbe isolé.

Je trouvai Cassandra qui était installée sur notre banc en bois habituel en face du plan d'eau et de la colonnade. Elle était vêtue d'un t-shirt blanc et d'un jean noir complété par ses new balances. Lorsqu'elle me remarqua, elle ajusta sa casquette qui couvrait ses cheveux blonds et fit de grands gestes avec ses bras, en tout indiscrétion, comme d'habitude. 

J'avais rencontré Cassandra Maxwell lors de ma première année de droit et depuis maintenant 5 ans, on était inséparables. Elle travaillait actuellement en tant que juriste d'entreprise dans un grand groupe reconnu à Paris.

Elle décala son tote-bag de l'autre côté du banc pour que je puisse m'installer à ses côtés et on s'enlaça quelques secondes.

Elle me regarda avec ses grands yeux bleus et brisa le silence :

—    Meuuuuf, tu te rends compte que ça fait 1 mois que je n'ai pas vu ta tronche ? Tu n'as même pas honte ?

—    Peut-être parce que tu étais en vacances au Maroc tout le mois d'août, répondis-je en esquissant un sourire.

—    Rhooo, ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres. Comment vas-tu ? Comment va ma petite Luz ? Comment se déroule ton stage en tant qu'élève-avocate ? Alors, tu as laissé ta chance à Victor, hein ? Il est si beau.

To The Depths Of DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant