Romance Inattendue sur Roues

Chapitre 24

Je lui souriait le demandant de poursuivre sur le projet. Mathieu prit alors une chaise et s'assit en face de moi. Il commença à discuter du projet, mais j'avait du mal à me concentrer. Les souvenirs de cette soirée continuaient de tourbillonner dans mon esprit.

À un moment donné, Mathieu fit une pause et me regarda avec un mélange de curiosité et de préoccupation. 

- Mél, est-ce que tout va bien ? Tu sembles... distraite.

J'hésita un instant, puis décida de ne rien lui dire, même si je ne cesse d'y penser. J'avais peur de changer ce qu'on a, peur de ce que ça pourrait signifier. 

- Heu oui oui ça va ne t'inquiète pas le boulot me prends la tête... excuse moi tu disais ? demandais-je 

Mathieu resta silencieux un moment, puis prit une profonde inspiration. 

- Mél je... 

On toqua à ma porte et se fut Yann le responsable rh qui arriva.

- Mélanie ! Je finis dans pas longtemps est-ce qu'on peut se voir ? 

J'hocha de la tête et il parti rapidement a son bureau.

- Désolée. On dirait que l'univers fait tout pour nous empêcher de se parler plaisantais-je avec un sourire malicieux

- On se voit plus tard ? 

- Je ne serais pas dispo jusqu'à la fin de semaine, on s'appelle ou un sms ? dis-je alors que je préparais mes affaires pour rejoindre Yann

- O-Ok dit-il en abaissant ses bras l'air blasé

- A plus tard ? lui dis-je le conviant à partir de mon bureau 

- A plus tard dit-il en partant sans se retourner

Je rejoigna le bureau de Yann, nous discutions pendant 1 heure puis il parti. Je rejoignit mon bureau suivi par Roman.

- As-tu fait ta valise pour demain ? 

- Non papa dis-je blasé voulant absolument que ma journée se termine

Il rigola

- Blasé ? 

-J'ai hâte de rentrer et de prendre un bon bain chaud.

- Aller rentre on terminera demain matin le boulot et prends ton après midi on partira tôt 

- Oui chef dis-je en ramassant mes affaires et en les mettant dans mon coffre sous l'œil avisé de Roman.

Il rigola.

- Je-je vais passer sur la tombe de mes parents ce soir 

Il hocha de la tête.

- Salue les de ma part dit-il en s'approchant de moi puis m'embrassant le front

Je lui souria avant de prendre mon sac et mon manteau et de sortir de mon bureau avec lui. 

- A demain ma belle 

- A demain ! 

Je pris la route, m'arrêta chez le fleuriste et alla au cimetière. Je m' arrêta devant une tombe ornée de fleurs. Les noms de mes parents, gravés dans le marbre, brillaient sous la lumière. Cela faisait quatre ans qu'ils étaient partis, et pourtant, la douleur était toujours aussi vive. Je m'accroupissais et effleura la pierre du bout des doigts, un sourire triste aux lèvres.

-Bonjour, Maman. Bonjour, Papa murmurais-je comme si ses parents allaient lui répondre. Ça fait un moment que je ne suis pas venue.

Le vent sembla souffler plus fort, comme pour lui répondre. Je prit une profonde inspiration et continua.

- Vous me manquez tellement. J'essuya une larme qui roulait sur ma joue

- Roman vous salut ! Oh et il a décidé d'acheter tes parts papa... pour moi. Mais... je ne me sent pas prête à être co-directrice. Je ne suis qu'une simple comptable en cheffe. Je souffla Et puis en amour c'est pas fameux. 

Le temps semblait s'arrêter alors que je partageait mes péripéties en amour comme au travail.

- Vous savez, je crois que vous êtes toujours avec moi, d'une certaine manière. Dans chaque moment, je vous sens à mes côtés. Vous êtes ma force, mon ancre.

Je me redressa, le cœur un peu plus léger. 

-Je reviendrai bientôt. Je vous aime, et vous me manquez chaque jour.

Je me retourna lentement, laissant derrière moi la tombe ornée de fleurs et de souvenirs. 

Mon cerveau se mit en pilote automatique pour le retour jusque chez moi. Je souffla après avoir passer les portes de ma maison. Je monta jusqu'à ma salle de bain pour me préparer un bain au lait d'ânesses afin de me détendre.

***

Il était midi au bureau et Agathe arriva.

- Des choses à savoir durant ton absence ? 

- Je serait joignable pour le stricte minimum, par mail ça fera l'affaire.

- Parfait ! 

- Oh et aucun bruit de couloir sur le rachat ? 

- Non pas que je sache pour le moment

- Très bien 

- Bon vol 

- Merci Agathe ! dis-je en refermant mon bureau a clé.

******

Notre vol pour Paris décollait dans deux heures, et bien que l'on aient souvent voyagé ensemble avec Roman pour des conférences et des réunions, ce voyage avait une importance plus particulière. Nous allions assister à une série de conférences sur les nouvelles technologies qui pourraient révolutionner notre secteur d'activité puis participer à un grand gala caritatif ou la mise en vente de bien dans le cyclisme (vélos, maillots collector) permettrait de subventionner des associations.

-Tu as tous les documents ? me demanda Roman

-Oui, tout est là  répondit-je avec un sourire amusé en montrant mon sac comportant mon pc et des fichiers.

Nous passèrent le contrôle de sécurité sans encombre et nous dirigèrent vers la porte d'embarquement. L'annonce de l'embarquement résonna dans la salle, nous nous levèrent et nous dirigions vers l'avion. Une fois installés à nos sièges, je regarda par le hublot, mon esprit déjà à Paris et à ce que nous allions voir.

Pendant le vol, nous continuions de parler, passant des discussions professionnelles à des souvenirs familiaux. 

- Bon et avec Mathieu ? 

- Avec Mathieu il n'y a rien du tout, Agathe à raison... 

Il fronça les sourcils, ne comprenant pas ou je voulais en venir.

- C'est un collaborateur et un ami ce ne sera jamais plus.

- Un collaborateur ? Mél t'es sérieuse ? 

- Très dis-je durement 

- Commences-tu à avoir des sentiments pour lui ?

- Quoi ? Non ... J'en sais rien, il-il a voulu m'embrasser mais j'ai dit que c'était une erreur

Roman posa une main rassurante sur la mienne

- Mél, l'amour est compliqué, mais ce n'est pas quelque chose qu'on peut contrôler. Si tu as des sentiments pour Mathieu, tu dois les écouter. Bien sûr, il faudra être prudente et professionnelle au travail, mais je te fais confiance pour ça me dit-il avec un sourire malicieux

-Je veux que tu sois heureuse. Si Mathieu est celui qui peut te rendre heureuse, alors tu as mon soutien. Nous trouverons une manière de gérer la situation au travail. ajouta t'il

Alors que l'avion commençait sa descente vers Paris, nous échangions un regard complice. 

- Laisse toi tenter dans la ville de l'amour me dit-il avec un clin d'œil