Chapitre 37

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Le lendemain lorsque je me réveilla je vit que j'avais passé une bonne moitié de journée au lit. Je 'navait goût a rien et resta donc le reste de la journée en jogging a pleurer sur mon sort tout en regardant la télé et me ressassant notre discussion de la veille. 

Lorsque Jasper m'appela pour me demander comment s'était passée la veille. Je lui expliqua tout.

- Racontes moi

- Nous étions assis dans un café tranquille, et après quelques moments d'hésitation, j'ai finalement abordé le sujet. Mathieu s'est mis dans une colère noire.

- Et ? 

- Et il m'en veut beaucoup, il n'était pas sûre de vouloir me pardonner

En repensant à la scène, mes larmes retombèrent sur mes joues.

- Je peux pas lui en vouloir mais tout ça m'a blessé 

- Mél.. Mathieu m'a appelé juste après votre rendez-vous 

- Oh...

- Il t'en voulais énormément de lui avoir caché cela et il se sentait impuissant puisqu'il n'avait même pas pu te soutenir dans ce moment si tragique. Et puis il a compris, tout compris concernant tes absences. Je t'ai aidé mais il va falloir lui laisser du temps.

- Je sais j'en suis consciente.

- Mel tu n'es pas seule, va voir Roman et Emilie mais ne te triture pas la tête avec ça

- Jasper j'ai tout gâché, vraiment tout. Comment Mathieu a pu ne serait-ce me pardonner une fois de plus.

- Ne dit pas ça ... Mél... 

- Jasper ! On t'attends ! Avec qui es-tu au téléphone encore ?!

Au fond de son téléphone j'entendis une voix, une voix que je reconnu et qui me fit monter les larmes aux yeux.

- Mathieu... chuchotais-je 

- Je te laisse me fit Jasper doucement 

- Oui a plus tard dis-je avant de raccrocher.

Mes larmes glissèrent sur mes joues de nouveau et puis je me leva essuyant celle-ci, prit ma veste et mes clés et partie au cimetière.

J'apporta un bouquet de roses blanches, les fleurs préférées de mon père, et des pivoines, les fleurs que ma mère aimait tant. Le ciel était gris et menaçant, reflétant parfaitement mon état d'âme tourmenté. Je m'agenouilla devant les pierres tombales.

-Bonjour papa, bonjour maman murmurais-je, les larmes aux yeux. 

-Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt. J'avais... tellement de choses à vous dire, mais je n'avais pas le courage.

J'essuya une larme qui roulait sur ma joue. 

-Vous vous souvenez quand vous me disiez toujours que je pouvais tout vous dire ? Que peu importe ce que c'était, vous seriez toujours là pour moi ? J'aurais dû vous écouter.

Ma voix tremblait alors que je continua.

-Il y a quelques mois, j'ai découvert que j'étais enceinte. Et... et j'ai décidé d'avorter. J'étais tellement perdue, tellement effrayée. Je ne savais pas quoi faire. Je suis désolée de ne pas vous en avoir parlé.

Les mots suivants semblaient plus lourds encore à prononcer. 

-Et puis, il y a le père... C'est là que ça devient vraiment compliqué. Mathieu, le père. Une nuit, un événement... C'était inattendu, irréel. Je ne lui ai rien, je ne pensais pas que ça arriverait. Mais récemment, je n'ai pas pu garder ça pour moi et je lui ai dit.

J'éclata en sanglots. 

-Il était dévasté, en colère. J'ai brisé son cœur plusieurs fois et il m'a toujours pardonné. Mais là... On m'a dit de lui laisser du temps, mais je pense qu'il ne me le pardonnera jamais.

 Je resta un moment, pleurant en silence, me sentant enfin un peu plus légère après avoir partagé son lourd secret avec ses parents, même s'ils ne pouvaient plus lui répondre. 

- Roma et Emilie m'ont soutenus. Je sais que j'ai fait du mal à ta meilleur amie puisqu'elle n'a jamais pu avoir d'enfant, maman, mais je ne pouvait pas. 

Je savait que je devait maintenant trouver un moyen de me reconstruire, avec la force de l'amour éternel de mes parents pour me guider.

- Oh et papa, je suis devenu l'associé de Roman, tu serais surement fière de moi.

Après un long moment de recueillement et de larmes, je me releva lentement, mes jambes engourdies par le froid du sol. Je regarda une dernière fois les pierres tombales de mes parents, comme pour graver leur image dans ma mémoire. Le vent se leva légèrement, faisant frissonner les feuilles des arbres environnants, créant une atmosphère presque apaisante.

-Merci de m'avoir écoutée, même si je ne peux plus entendre vos voix, murmurais-je. 

-Vous me manquez tellement.

Je me détourna, commençant à marcher lentement vers la sortie du cimetière. Chaque pas semblait plus léger que le précédent, comme si le poids immense que je portait avait enfin commencé à s'estomper. Je respira profondément, appréciant la sensation de libération, même si mon cœur restait lourd de tristesse.

En s'approchant du portail en fer forgé du cimetière, je réalisa à quel point ces quelques moments passés à parler à mes parents m'avaient soulagée. J'avait pu vider ma tête, partager mon chagrin et mes peurs, même si je ne pouvait plus bénéficier de leur soutien direct. Cela m'avait donné la force de continuer, de faire face à mes décisions.

Mais en même temps, une profonde tristesse m'envahissait.  Alors que je franchissait la porte du cimetière, je leva les yeux vers le ciel, où les nuages commençaient à se dissiper, laissant apparaître un faible rayon de soleil. J'entra dans ma voiture et rentra jusque chez moi.

La fin du week-end arriva et je continua a me morfondre dans mon canapé.



Romance Inattendue sur RouesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant