Romance Inattendue sur Roues

Chapitre 38

Les mois passèrent lentement après cette journée mémorable au cimetière. Je me retrouva plongée dans un tourbillon de sentiments, jonglant avec le poids de mon secret et l'absence de nouvelles de Mathieu. Chaque jour sans un message, sans un appel, intensifiait mon sentiment d'abandon et de solitude. 

Cependant, déterminée à ne pas me laisser submerger par le désespoir, je décida de canaliser mon énergie dans quelque chose de constructif.

Je me plongea corps et âme dans mon travail. En tant que nouvelle associée majoritaire , j'avait des responsabilités immenses et des défis quotidiens à relever. 

Chaque matin, j'arrivait au bureau avant tout le monde et partait souvent la dernière avec Roman. Je m'investissait dans chaque projet, chaque réunion, m'assurant que chaque détail était parfait. Son dévouement ne passa pas inaperçu et je gagna rapidement le respect et l'admiration de mes collègues et partenaires.

Mais ce n'était pas seulement le travail qui occupait mes pensées. Je décida également de me remettre sérieusement au sport, une passion que j'avait mise de côté depuis un certain temps. Je commença à courir tous les matins. La sensation du vent sur mon visage, le rythme régulier m'aidaient à trouver une certaine paix intérieure. Le sport devint une échappatoire, un moyen de canaliser mes frustrations et de retrouver une certaine sérénité.

Les mois défilèrent ainsi, entre réunions, dossiers, et entraînements. Petit à petit, je sentit ma force intérieure grandir. Je me surprenait parfois à sourire sans raison apparente, à apprécier des moments simples de la vie, comme un rayon de soleil à travers la fenêtre de mon bureau ou une conversation légère avec Jasper, Roman, Agathe ou même Emilie.

Roman arriva dans mon bureau en fin de journée, le soleil se couchait et j'était en plein travail.

- Mél ?! Je ... j'ai reçu les invitations pour le championnat du monde.

- Oh c'est vrai ! Super ! Il faut qu'on demande à Agathe de préparer notre voyage

- Heu oui ... Mais Mél ?...

Je leva la tête de mes dossiers, son visage était soucieux.

- Mathieu sera là 

Mon petit sourire se ferma et je baissa la tête.

- J'avais oubliée

- Tout vas bien se passer n'est-ce pas ? 

- De toute manière il y a peu de chance que nous nous croisions.

- C'est dans une semaine !

J'hocha de la tête avant que Roman en parte de mon bureau.

***

1 semaine était passé, nous étions Roman et moi dans l'avion pour atterrir en Ecosse. Glasgow nous accueillit sous un temps gris, nous firent déposer devant notre hôtel luxuriant, le "The Address" Glasgow. Les chambres sont d'une beauté moderne, et la vue en plein centre ville était splendide. Il y avait même un centre bien être et lorsque l'on su ça avec Roman, nous nous sommes empressé pour y aller, ne défaisant même pas notre valise.

Nous profitions du centre bien-être de notre hôtel, un havre de paix où règnent calme et sérénité. Les lumières tamisées, le doux parfum des huiles essentielles, et la musique apaisante créent une atmosphère parfaite pour la détente. Nous nous prélassons dans le jacuzzi, la chaleur de l'eau et les bulles massantes nous aidant à relâcher toutes les tensions accumulées.

Alors que nous savourons ce moment de relaxation, notre conversation dérive doucement vers un sujet plus sérieux : la rencontre potentiel de demain avec Mathieu. J'exprime mes inquiétudes et mes appréhensions à mon oncle, qui m'écoute avec attention. Il me connaît bien et sait combien cette rencontre me perturbe.

-Tu sais les retrouvailles avec Mathieu vont surement être difficiles, mais elles peuvent aussi être l'occasion de tourner la page. Peut-être que cette rencontre te permettra de clore ce mauvais chapitre et d'aller tout les deux de l'avant

- Chacun de notre côté ajoutais-je

- Ou ensemble...  tu l'aimes n'est-ce pas ? 

Je le regarda, même si dans ma tête tout était flou une chose était sûre c'est qu'avec tout ce que nous avions partagé, je me rendis compte d'une chose c'est que je l'aimais.

- Je crois oui

Il me souria.

- Alors en t'en fait pas

Ses mots me rassurent quelque peu. Mon oncle a toujours su trouver les mots justes pour m'apaiser. Nous continuons à discuter, évoquant les souvenirs du passé, les leçons apprises, et les espoirs pour l'avenir. Il me rappelle que je suis plus forte que je ne le pense.

Après un moment, nous décidons de nous offrir un massage pour compléter notre session de bien-être. Les mains expertes des masseurs achèvent de détendre nos muscles et nos esprits. La journée se termine sur une note apaisante, et je me sens un peu plus prête à affronter ce que demain me réserve.

***

Aujourd'hui est le grand jour du championnat du monde de cyclisme sur route. La ville entière est en effervescence, et tout est en préparation pour cet événement majeur. Dès le matin, les camions de communication s'installent le long du parcours, des techniciens s'affairant à mettre en place les équipements nécessaires pour assurer la diffusion en direct. Le podium, où les champions seront couronnés, est en cours de montage, une structure imposante entourée de bannières colorées et de logos de sponsors.

Partout, on peut voir les cyclistes et leurs équipes se préparer. Les coureurs, vêtus de leurs maillots distinctifs, effectuent des échauffements, peaufinent les réglages de leurs vélos. L'air est chargé d'excitation et de tension, chaque personne présente étant consciente de l'importance de cette journée.

Je quitte l'hôtel, accompagné de mon oncle, le cœur battant. La perspective de revoir mon Mathieu aujourd'hui ajoute une couche supplémentaire de nervosité à l'excitation ambiante. Mon oncle, toujours une présence rassurante à mes côtés, essaie de détendre l'atmosphère. 

- C'est une belle journée pour une course  dit-il en observant le ciel dégagé et le soleil brillant. 

- Oui ! 

Nous commencions à courir, faisant notre petit footing matinale.

-Respire me rappelle mon oncle 

Voyant que ma tête ne fait que tourner vérifiant que Mathieu ne soit pas dans les parages.  Après 1 heure de footing, je sprinta jusqu'à l'entrée de l'hôtel et gagna.

- Punaise, il va vraiment falloir que je m'entraine plus que toi !

Je rigola alors que Roman reprenait son souffle.

- Salut mél' cria un homme en passant à côté de nous

Et là je reconnu, d'abord l'équipe, ensuite les cyclistes et c'est Jasper qui me fit un signe de la main, accompagné de Mathieu et de toute la team.

Mon cœur s'arrêta en voyant Mathieu m'ignorant totalement alors que je faisait un signe de la main à Jasper.