Chapitre 2

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Éléonore n'avait que seize ans. Comme quelques filles de son âge, elle n'était pas forcément populaire. Elle se contentait de son petit groupe d'amis qu'elle avait rencontrés deux ans auparavant. Elle était de corpulence normale, et en dernière année. Au fur et à mesure des jours qui passaient, elle savait que toutes ses habitudes allaient changer. Eléonore était une personne assez anxieuse au changement, peu sûre d'elle également. Elle savait que l'année prochaine ses amis seraient répartis dans différents endroits du pays. A ses yeux, elle devait profiter de chaque moment. Il s'agissait probablement de la dernière année pour se créer des souvenirs mémorables avec eux, mais également pour savourer sa dernière année.

À la fin des cours, comme à son habitude, elle prenait le bus pour rentrer chez elle. L'arrêt où elle devait le prendre n'était qu'à quelques mètres de son établissement. Elle ne devait pas attendre très longtemps avant que celui-ci n'arrive. Dix minutes plus tard, les portes du bus s'ouvrirent et elle s'y installa dedans. Aucune place ne se présentait, mais pour Éléonore ça ne changeait rien, son trajet ne durait que trente minutes. Une fois rentrée, elle se plongeait dans ses cours. De nature studieuse, elle prit ses bouquins afin de revoir les matières qu'elle avait apprises. Les cours ainsi que le sport étaient son quotidien depuis quelque temps. Après deux heures d'étude, elle décida de se coucher après le repas du soir.

Éléonore se réveilla dans le hall de son école. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Elle aperçu quelques élèves en se relevant du sol. Le plus étonnant était la lumière. Comment en cette période de l'année le soleil pouvait-il déjà être levé ? Quelle heure était-il ?

Elle surveillait ce qu'il se passait aux alentours. Les élèves couraient et hurlaient dans tous les sens, c'était la panique totale. Elle cherchait un visage familier dans toute cette foule et tous ces cris. C'est ainsi qu'elle reconnut la chevelure rousse et la robe en fleur noire d'Aurore, sa meilleure amie. Elles ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais à leurs yeux, elles se considéraient comme sœurs.

- Aurore, s'écria-t-elle.

- Éléonore ! Tu es là !

- Connais-tu la raison de notre présence ici ?

- Non. Personne ne connaît les raisons, mais ce n'est pas le plus étonnant. Je ne sais pas ce qu'il se passe, je ne sais pas pourquoi nous sommes là.

Éléonore aperçut Aurore toute tremblante. Mais que se passait-il dans cette école ? Aurore poursuivait son discours avec une voix chevrotante, mais après quelques secondes, elle perdit ses moyens.

- Aurore, calme-toi ! Qu'est-ce qui n'est pas le plus étonnant ?

Éléonore restait figée sur place. La crainte l'envahit. Au départ, elle tentait de s'exprimer, mais en vain. C'est au bout de quelques minutes qu'elle revint à la réalité.

- Aurore, qu'est-ce qui vient juste de passer devant nous ? se questionna Éléonore d'un ton angoissant.

- C'est un zombie. Ça y ressemblait en tout cas. Je t'ai dit, je ne sais pas ce qu'il se passe. Je me suis réveillée ici, comme tout le monde. Certains sont morts. Les professeurs ont essayé d'intervenir, mais personne ne sait comment nous pouvons nous en sortir. Pour éviter qu'ils soient mangés, nous avons mis les cadavres dans une pièce exprès. Elle est gardée par des élèves qui essayent de protéger les autres comme ils peuvent.

Éléonore comprenait que chaque élève était présent dans l'école, mais pourquoi ? Quelle était le but recherché ? Qui avait décidé de faire ça ? Elle comprenait que l'école était devenue un lieu dangereux, mais comment des zombies pouvaient être là ?

A ses yeux, les zombies existaient uniquement dans les films. Elle ressentait de la peur, mais elle percevait le même sentiment auprès de son amie. Elle ne comprenait pas la situation. Elle vivait une situation inimaginable.

- Je pense que quelqu'un nous a tous enlevés et que nous sommes dans une expérience. Ceci pourrait expliquer les zombies que nous avons vus.

- Je ne sais pas, personne ne sait. Nous ne savons pas sortir d'ici, nous sommes coincés.

Aurore empoigna Éléonore. Elles se dirigeaient vers la sortie. Elle disait vrai, quelque chose la bloquait. Les pires cauchemars d'Éléonore prenaient vie. Un dragon se tenait devant elle. Rien de tout ça ne pouvait être réel, les dragons n'existaient que dans les histoires. Cependant, le dragon se trouvait bien là . Aurore saisit le bras d'Éléonore pour lui montrer cette fameuse pièce. Elle était gardée par deux personnes, inconnues à ses yeux. Ils ouvraient les portes lorsqu'ils voyaient Aurore arriver. En regardant la pièce, Éléonore ressentait du dégoût. . Les individus décédés avaient été déposés dans cette pièce. La pièce dégageait une odeur irrespirable. On pouvait voir des taches de sang dans certains endroits de la pièce, comme si le sang s'était posé lors de la déposition des corps. Cette pièce ressemblait à une pièce de scène de film d'horreur.

- Je ne comprends pas, ce n'est pas possible. Tout ceci n'est pas réel ! paniqua Éléonore.

Face à elle, se trouvait des dizaines de corps. Bien qu'ils soient recouverts de draps, elle remarquait que certains corps avaient été dévorés. D'autres corps semblaient être carbonisés et d'autre avoir perdu leur âme. La peur l'empara, elle ne savait plus rien dire. Un loup s'approcha d'Aurore, mais il était impossible pour elle de dire quoi ce soit.

Son amie venait de se faire attraper, elle se sentait effrayée et impuissante. Comment pouvait-elle se défendre quand tout ce qui se trouvait dans cette école ne devait pas exister ? Aucune arme ne fonctionnait, pour Éléonore survivre était devenue impossible.

Immobile, elle commença à pleurer. Elle venait de perdre tout espoir.

- Pourquoi pleures-tu ? Elle n'a rien, regarde, aucune égratignure.

En relevant la tête, Éléonore regardait la femme devant elle.

- Ce n'est pas possible, poursuivit Éléonore en s'écartant apeurée.

- Tu n'as pas avoir peur, Éléonore, je suis là pour t'aider.

- Non ce n'est pas possible, tu n'es pas réelle.

- Je comprends que tu aies peur, mais fait moi confiance. Je suis sans doute une grande aide pour vous et tu le sais.

Amélie Weg, vingt-sept ans, l'héroïne qu'elle avait imaginée en étant petite, était devant elle. Cependant, elle avait raison. Une sorcière puissante, certainement la plus puissante présente dans l'école, pouvait les aider et sûrement les sauver.

- Est-ce bien toi ?

Amélie l'observait, puis lui souriait.

- C'est bien moi, je suis bien là devant toi. Je ne te ferai aucun mal Éléonore.

Éléonore essuya ses larmes. Avec la présence d'Amélie, elle ne risquait plus rien.

- Comment as-tu réussi à arriver jusqu'à moi ?

- Un portail s'est ouvert il y a quelques minutes. Je me demandais dans quel monde il allait m'amener. Je n'aurais pas pensé qu'en arrivant ici, j'allais comprendre que j'étais une personne née d'une imagination. Mais enfin, soit, on en apprend tous les jours au final."

- Où est-ce portail à présent ? Comment connais-tu mon nom ?

- Éléonore ce n'est pas le plus urgent tu sais ? Mais enfin soit, en traversant ton portail, il m'a dit ton nom. A présent, il nous faut de l'aide. Toutes les créatures qui se trouvent ici sont assez dangereuses. Vos armes, je crois que tu l'as vu, sont inefficaces. Ils sont arrivés ici grâce à la magie. Il n'y a aucune autre explication logique en plus. Cependant, il faut les éliminer par la magie, mais toute seule, je ne saurais pas tout faire !

- Amélie, il n'y a aucune magie dans ce monde. Comment veux-tu faire ?

- Il nous faut de l'aide, mais qui provient d'ailleurs.

Éléonore ne lui disait rien. Avait-elle bien compris de qui Amélie parlait? Comment pouvait-elle accomplir cela? De quelle manière avait-elle réussi à attirer Amélie Weg vers elle?


Et si tout devenait réel ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant