34.

174 5 1
                                    

Lorsque nous rentrons à la maison, je me réfugie directement dans ma chambre. Je me mets mécaniquement à ranger ma chambre, j'ai besoin de libérer mon esprit. Je déteste cette sensation, celle de se faire prendre pour un clown. En fait, je ne le comprends juste pas. Je ne comprends pas son attitude. À quoi il joue ?

En récupérant un pull sous mon lit, je tombe sur une boîte. Je n'ai même pas eu le temps de la voir, je sais déjà ce que c'est. Cette dernière représente tellement pour moi. J'ôte le couvercle et y trouve plein de papiers différents. Il y a quelques mois, j'étais bloquée de la voix au vu des évènements, que je n'arrivais même pas à parler à l'un de mes frères. Le seul moyen pour moi d'évacuer mes pensées était d'écrire, de m'adresser à quelqu'un et de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur. J'écrivais beaucoup, jusqu'à ce qu'on déménage. Depuis que je suis arrivée ici, je ne l'ai pas fait. À vrai dire, je n'ai pas vraiment eu le temps de me poser depuis mon arrivée. Entre les cours, mes amis et le nouveau rythme de vie que nous avons dû adopter.

Je sais que ce n'est pas spécialement une bonne idée, mais ma curiosité me pique. Je tire donc un papier au pif. À peine les premiers mots lus, les émotions s'emparent de moi, me replongeant dans ce moment que j'aimerais tant oublier.

"Caleb,

Pourquoi as-tu fait ça ? Toi, en qui j'avais tant confiance, comment as-tu pu me faire autant de mal ? Je voulais le faire avec toi, je savais que ça allait arriver. De quel droit t'es-tu permis de m'ôter ma liberté et de me faire souffrir ? Je pensais réellement que tu allais m'aider à ce moment-là. Je pensais que tu allais me soutenir et être compréhensif comme tu l'avais toujours été auparavant. Et non, tu as préféré me piétiner, me traiter telle une vulgaire chose. Cependant, tu vois, je penserai toujours au fait que peut-être, j'ai pu dire ou faire quelque chose qui a fait que je mérite ce qui m'arrive. Tu as réussi à me faire douter de moi-même et de ma propre existence. J'ai fini bien bas, et tout ça en partie à cause de toi. Je te hais, Caleb, de tout mon être. Tu m'as détruit...

Les larmes coulent toutes seules le long de mes joues. Ça me fait tant de mal de relire cette lettre, de me remémorer de tous ces souvenirs. Cependant, j'en pioche une autre mécaniquement.

"Josh,

J'ai si mal, je me sens si seule. Je ne peux rien vous dire, ça m'en rend malade. Pourquoi moi ? Dis-le moi, Josh, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela ? Vous m'aviez tant prévenu, Isaac et toi, sur le fait de ne pas lui faire confiance, et j'en ai fait qu'à ma tête, comme à mon habitude. J'aimerais tellement vous en parler, mais par la force des choses, je ne peux pas. Je sais que tu te doutes de quelque chose, vous allez finir par le savoir, et quand vous l'apprendrez, je ne veux surtout pas voir les regards que vous me porterez. Ceux du dégoût et/ou de la pitié à mon égard. Je ne veux pas les voir, je ne pourrais les supporter. Je t'aime, Josh, d'un amour fou, je sais que toi aussi. Je sais aussi que lorsque tu apprendras la vérité, tu ne ressentiras peut-être plus cela à mon égard. J'ai si peur..."

Mes joues sont à présent inondées de larmes. Comment ai-je pu penser cela de mon frère ? Il a fait tout, sauf se comporter ainsi avec moi. Je m'en veux tant d'avoir pu une seule fois penser qu'il puisse réagir de la sorte. Je ne peux lire un autre papier sous peine de m'effondrer totalement et qu'on m'entende. Alors, je rerange tout dans la boîte et la planque à nouveau sous mon lit.

Bon, et bien, je voulais me détendre en rangeant, mais ce fut un échec complet. Il faut que je prenne une douche. Je sèche alors mes larmes rapidement. Je ne refuse que l'un de mes frères me voit dans cet état. J'attrape un haut et un bas aléatoirement dans mon dressing et me dirige vers la salle de bain. Mais, Josh se met sur mon chemin.

Infinite loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant