CHAPITRE QUATORZE.

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(tw : sexe)


Taylor avait le regard perdu par la fenêtre. Dehors, le temps était épouvantable. L'air chaud et lourd s'était transformé en orage et il pleuvait sans discontinuer depuis le matin. Des éclairs zébraient le ciel à intervalles réguliers, avant que le tonnerre ne se déchaîne dans un grondement qui faisait trembler les murs des maisons. Au moins, il avait l'impression d'être en hiver pour fêter Noël, même si les températures restaient clémentes.

C'était un point qui l'avait toujours perturbé : passer les fêtes de fin d'année sous le soleil. Pour lui, Noël rimait avec neige et froid. En Amérique, ils vivaient à New-York, chaque année réveillon était synonyme de tempête de neige. Parfois, cela lui manquait... Il esquissa un léger sourire en se promettant qu'un jour, il retournerait à New-York avec Cayden, pour lui faire découvrir sa ville d'origine. Et la neige.

— Taylor, tu es avec nous ?

Il cligna des paupières et reporta son attention sur sa famille. Ils étaient tous attablés, les assiettes remplies de victuailles. Il n'avait pas le cœur à la fête, il ne pouvait s'empêcher de penser à Cayden, seul chez lui. Même s'il lui avait assuré que tout irait bien, qu'il allait se faire un repas et ensuite comater devant des films, Taylor s'inquiétait. Il le connaissait par cœur, Cayden jouait les détachés mais l'absence de son père lui pesait depuis toujours.

— Oui, pardon, vous disiez ?

— Nous parlions de ton avenir, jeune homme, répondit Richard dans un soupir las, ta licence est bientôt terminée.

— Oui, enfin dans six mois quoi...

— Et ton entrée dans l'entreprise familiale est toujours prévue mais il va falloir que tu adoptes un style de vie plus sérieux.

Taylor, qui avait saisit son verre, le reposa lentement. Il posa sur son père des yeux suspicieux avant de tourner la tête vers sa mère, qui fuyait clairement son regard.

— Un style de vie plus sérieux ?

— Tu ne peux pas gérer un empire financier comme notre complexe hôtelier tout en continuant de t'acoquiner avec n'importe quelle première venue dès que tu en as l'occasion.

— On est vraiment obligés d'parler de ma vie sexuelle le soir de Noël ?

— C'est quoi sesuel ? intervint Nolan la bouche pleine.

Le regard sévère de Richard lui fit baisser le nez dans son assiette et Taylor inspira légèrement pour garder son calme. Il n'aimait pas du tout la tournure que prenait cette conversation.

— Je vois pas en quoi ma vie privée influerait sur mon travail.

— C'est une question d'image, Taylor. Nous avons un certain standing à respecter, est-ce que tu aurais envie d'aller dans un hôtel où il est de notoriété publique que le directeur couche avec toutes les femmes qu'il croise ?

— J'en ai un peu rien à foutre qui le directeur baise tant que j'ai un service correct.

— Ton langage !

Richard avait le ton sec mais pour une fois, Taylor soutint son regard. Il n'en avait rien à faire, après tout, il n'avait pas demandé à discuter de tout cela maintenant. Si son père voulait en parler, il en parlerait mais avec son propre vocabulaire.

— Il serait temps que tu envisages de te poser sérieusement, mon garçon. À ton âge, ta mère et moi étions déjà mariés.

— Grand bien vous fasse.

Les embruns sur nos joues [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant