Chapitre 5

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10 MINUTES ! 

C'était le temps qui nous était accordés dans cette pièce

-Eh bien, on dirait qu'on a eu de la chance, murmura-t-il d'une voix basse, presque complice.

Je ne savais pas quoi répondre. Mon cœur battait la chamade, non pas de peur, mais d'un mélange d'excitation et de nervosité. Ses yeux, brillant légèrement dans la pénombre, me fixaient intensément. Il fit un pas vers moi, réduisant l'espace déjà exigu entre nous.

-Tu sais, j'avais espéré que ce soit toi, dit-il en souriant.

Je sentis mes joues rougir. J'avais toujours trouvé ses clins d'œil charmants, mais je ne savais pas qu'il pensait réellement à moi de cette manière. Le silence qui suivit était lourd de sous-entendus. Le temps semblait s'étirer, chaque seconde amplifiant la tension entre nous.

- Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? demandai-je finalement, brisant le silence.

Il haussa les épaules, toujours avec ce sourire en coin.

-On pourrait parler... ou autre chose, proposa-t-il en s'approchant encore plus.

Il était maintenant si près que je pouvais sentir la chaleur de son corps, l'odeur subtile de son parfum. Mon esprit s'embrouillait, les mots se bousculaient dans ma tête sans arriver à former une phrase cohérente. Je pris une grande inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.

-Parler, oui... ça pourrait être un bon début, réussis-je à articuler.

Il rit doucement, une note chaleureuse et rassurante dans ce petit espace confiné.

-D'accord, alors parle-moi de toi. Dis-moi ce que tu n'as jamais osé dire à personne.

Ses mots résonnèrent en moi comme un défi, une invitation à dévoiler mes secrets les plus enfouis. Je pris un moment pour réfléchir, puis, doucement, je commençai à parler. Les minutes passèrent, et au fil de nos échanges, l'espace réduit de la pièce à balai devint soudainement plus grand, plus intime. Les murs semblaient s'effacer, ne laissant que nous deux, suspendus dans le temps, partageant des fragments de nos vies que personne d'autre ne connaissait.

Quand les dix minutes furent écoulées, et que la porte s'ouvrit à nouveau, nous sortîmes de cette pièce transformés, complices d'un secret partagé, le cœur un peu plus léger.

Moon, la petite amie d'Ayden, n'avait pas tardé à remarquer notre absence prolongée. À peine avions-nous franchi le seuil de la pièce à balai que ses yeux lançaient des éclairs. Elle s'avança vers Ayden, les poings serrés, l'air furibond.

-Qu'est-ce que tu faisais là-dedans avec elle ? cracha-t-elle, son visage se tordant de colère.

Ayden, visiblement pris au dépourvu, tenta de garder son calme.

-Ce n'était qu'un jeu, Moon. Rien de sérieux, tenta-t-il de la rassurer, mais ses paroles semblaient glisser sur elle sans effet.

Moon le toisa un instant avant de se tourner vers moi, une lueur de défi dans les yeux.


-Et toi, qu'est-ce que tu faisais avec mon copain ? lança-t-elle d'un ton acerbe.

Je ne savais pas quoi répondre. L'instant de complicité que nous avions partagé était maintenant terni par la confrontation. Heureusement, Leyla, toujours curieuse et protectrice, s'avança pour tenter de calmer les esprits.

-Hé, tout le monde se calme, ok ? C'était juste un défi. Alyssa, viens, on va discuter.

Leyla m'entraîna à l'écart, me lançant un regard encourageant. Une fois éloignées de la scène tendue, elle posa une main amicale sur mon épaule.

-Alors, qu'est-ce qui s'est vraiment passé là-dedans ? me demanda-t-elle, ses yeux pétillants de curiosité.

Je pris une profonde inspiration, essayant de cacher le trouble qui m'habitait encore.

-Rien de spécial, vraiment. On a juste parlé, répondis-je, évitant son regard.

Leyla me fixa, suspicieuse.

-Juste parlé ? Allez, Alyssa, tu peux tout me dire.

Je sentais le poids de son attente, mais le secret que j'avais confié à Ayden était trop personnel pour être partagé si facilement. Je décidai donc de rester vague.

-Oui, on a juste parlé. J'ai évoqué quelques problèmes familiaux, mais ce n'est pas important, insistai-je.

Leyla sembla hésiter, puis hocha la tête.

-D'accord, si tu le dis. Mais si tu as besoin d'en parler, tu sais que je suis là, ajouta-t-elle avec un sourire réconfortant.

Je la remerciai d'un signe de tête, reconnaissante de son soutien silencieux. L'ambiance de la fête était devenue pesante, et je sentais le besoin irrépressible de m'éloigner de tout cela.

-Je pense que je vais rentrer. Merci, Leyla, dis-je en cherchant mon sac.

Elle me regarda avec une pointe d'inquiétude.

-Tu es sûre ? Tu veux que je t'accompagne ?

Je secouai la tête.

-Non, ça va aller. J'ai juste besoin de prendre l'air.

Je quittai la fête, mes pensées tourbillonnant autour de l'instant partagé avec Ayden et de la réaction de Moon. Une fois chez moi, je m'effondrai sur mon lit, les larmes me montant aux yeux. Les souvenirs de ma conversation avec Ayden refirent surface, et je me retrouvai à revivre chaque mot échangé.

-Ma mère... elle ne va pas bien. Elle a des problèmes, et ça m'affecte plus que je ne veux l'admettre, avais-je confié à Ayden dans la petite pièce.

Je n'avais jamais parlé de ça à personne, pas même à Leyla. Mais ce soir-là, enfermée avec Ayden, les mots étaient sortis tout seuls. Maintenant, seule dans ma chambre, je réalisai combien cela m'avait soulagée de partager ce fardeau, même brièvement.

Pourtant, je savais que ce n'était qu'un début. Il me restait encore un long chemin à parcourir pour affronter mes démons. Mais peut-être, juste peut-être, que je n'étais pas aussi seule que je l'avais cru.

En rentrant chez moi, je cherchais des signes de la présence de mon père, mais la maison était silencieuse et vide, comme d'habitude. Je montai directement dans ma chambre, l'esprit encore troublé par les événements de la soirée. Après m'être démaquillée et changée en vêtements confortables, mon téléphone émit une notification. Je pris une profonde inspiration avant de vérifier.

La photo que j'avais sous les yeux me glaça le sang : Moon et Ayden en train de s'embrasser passionnément. Mon cœur se serra et la colère monta en moi. Ayden avait semblé si sincère dans cette petite pièce. Je m'étais ouverte à lui, et voilà comment il me remerciait ? J'étais furieuse, non seulement contre lui, mais aussi contre moi-même pour y avoir cru, même un instant.

Il fallait que je me venge, que je lui montre qu'on ne joue pas avec mes sentiments impunément. Dès demain, à l'université, j'allais lui faire comprendre ce que ça coûte de trahir ma confiance.


The depths of love " what i need to tell you "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant